FNH N° 1061

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 7 avri l 2022 - 8 DH - N° 1061

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Présidentielle française Pacte d’associés dans la SAS Entre singularité et nécessité Va pour la «Macronie» ! P. 20 P. 2/30/31

Nawal Ghaouti, avocate près la Cour de cassation

Emmanuel Macron, président de la République française

Plus de 20 Mds de DH de dividendes à distribuer cette année P. 14/15 SOCIÉTÉS COTÉES

Pandémie – Crise alimentaire mondiale

BMCI

Collectivités territoriales Une autonomie fiscale relative

L’effroyable scénario !

2021, année charnière pour le digital

P. 16

P.13

AtlantaSanad

Les promoteurs et les opérateurs du BTP dans l'expectative Prix des matériaux de construction

Perspectives de croissance renforcées

● Le conflit russo-ukrainien fait craindre la pire crise alimentaire mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. P. 23

P. 18

P. 26

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Tourisme : Une balle dans le pied

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

> Economie 13

Point Bourse Hebdo : Les actions poursuivent leur remontée BMCI : 2021, année charnière pour le digital Sociétés cotées : Plus de 20 Mds de dirhams de dividendes à distribuer cette année Collectivités territoriales : Une autonomie fiscale relative dans la pratique AtlantaSanad : Perspectives de croissance renforcées

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D imanche 10 avril, les Français se rendront aux urnes pour élire leur président. Si Emmanuel Macron est en bonne posture, Marine Le Pen est aux aguets. Donnée systématiquement deuxième dans les sondages pour le premier tour derrière l’actuel locataire de l’Elysée, certains observateurs avancent même qu’elle pourrait créer la surprise et remporter cette présidentielle. Bien évidemment, du Maroc, l’on suit attentivement cette échéance électorale, tout en en appréhendant l’issue finale. Un Macron réélu, c’est la garantie de la pérennisation des relations profondes, multiformes et privilégiées qu’entre- tiennent les deux pays, et dont les racines se prolongent loin dans le temps. Certes, entre Rabat et Paris, cela n’a pas toujours été le parfait amour. Il y a eu des voiles, des ombres, ces malentendus propres aux couples en général. Mais la coopération bilatérale est exemplaire en ce que les deux pays ont toujours réussi à réchauffer le vent frais qui a tantôt circulé entre leur capitale respective. L’amitié sécu- laire qui unit les deux peuples a résisté aux différends et à l’usure du temps. Souvenons-nous d’ailleurs du message adressé par le Roi Mohammed VI à Emmanuel Macron il y a 5 ans, au lendemain de son élection. Rappelant la péren- nité et la stabilité du partenariat, le Roi a affirmé que « c’est un choix stratégique, voulu et assumé, que les deux pays ont pu constamment renouveler et consolider face aux multiples défis politiques, humains et socio-économiques qu’ils ont eu à relever des décennies durant ». Et ce n’est pas pour rien qu’un mois après avoir pris place à l’Elysée, Macron a fait le choix d’effectuer au Maroc son premier déplacement dans la région. Cependant, une Marine Le Pen élue présidente, ce sera non seulement une déflagration dans le microcosme poli- tique français, mais cela annoncera surtout le début d’une inflexion majeure dans les relations bilatérales, voire d’une «ère glaciaire» entre Rabat et Paris. Car si, durant ces dernières années, elle s’est lancée dans une course à la dédiabolisation pour polir son image, allant même jusqu’à refuser d’être sur une ligne d’extrême droite, Le Pen fait toujours corps avec les idées du Front national d’antan. Le discours est plus policé, mais le fond reste le même : sa hantise, ce sont les immigrés. Sauf qu’elle assume moins ses idées, à l’inverse d’un Eric Zemmour qui veut d’une France «blanche», sans étrangers. Alors, entre la France lepéniste et celle zemmourienne, le choix est vite fait : ni l’un ni l’autre pour le Maroc, qui pré- fère certainement la «Macronie». u VA POUR LA «MACRONIE» ! Par Fatima Ouriaghli

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Préférence nationale : Pourquoi la réforme doit pri- vilégier le développement de la TPME Entretien avec Nawal Ghaouti : Pacte d’associés

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dans la SAS, entre singularité et nécessité Pandémie – Crise alimentaire mondiale : L’effroyable scénario ! La semaine des quatre jours Prix des matériaux de construction : Les promoteurs et les opérateurs du BTP dans l'expectative

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> Focus Agricole

Cultures printanières : La situation se présente sous de bons auspices 28 > L'univers des TPME Programme «Machrou3i» : Lancement d’une initiative inédite 29 > Politique Maroc – France : Alors, Macron II ! Oui, mais... 30

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> Tribune libre

L’inflation mondiale : Chronologie d’un épiphénomène de la pandémie 32 > Société Entretien avec Dr Hayat Lablanti : Ramadan, «réussir son jeûne se base impérativement sur une alimenta- tion saine et équilibrée» 34 > Culture HORIEZONTALISME : Les artchimistes Débat : Verticalité occidentale... 36 38 > High-tech Réseaux sociaux : Etre parent à l'ère des écrans 41

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Tourisme

Une balle dans le pied

Par D. William

L es professionnels du tourisme l’ont sans doute très bien remarqué : l’Office national marocain du tou- risme (ONMT) est particulièrement actif depuis la réouverture des fron- tières marocaines. Il multiplie les partena- riats et les alliances, dans une course effré- née pour promouvoir la destination Maroc. Israël, Angleterre, France, Allemagne ou encore l’Espagne…, Adel El Fakir, DG de l’ONMT, a décidé de ratisser large pour séduire les tours opérateurs et/ou compa- gnies aériennes de ces marchés émetteurs. Objectif : repositionner le Maroc parmi les destinations privilégiées des voyageurs étrangers, après notamment le crash du secteur touristique suite à la pandémie liée à la Covid-19. Et il y a encore du boulot ! Car, même si l’effondrement de l’industrie touristique était mondial, dans la phase de relance post-Covid-19, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Le Maroc, par exemple, a donné par moments nombre de signaux défavorables aux touristes étran- gers à travers les fermetures intempes-

tives et soudaines de ses frontières dans le cadre de la gestion de la pandémie. Conséquence : des milliers de voyageurs dans l’expectative, bloqués sur le territoire national, contraints d’attendre d’hypothé- tiques vols spéciaux pour pouvoir rentrer chez eux. Aujourd’hui, le travail de l’ONMT est double : gommer cette image de destination insécure et séduire les touristes grâce à une offre attractive afin de consolider le redressement des indicateurs. Après la forte baisse enre- gistrée par les recettes touristiques au mois de janvier 2022 (-58,6%), en raison de la fer- meture des frontières nationales le long de ce mois, l’activité a un peu repris. Selon les données de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le nombre de passagers accueillis dans les aéroports nationaux durant la période du 7 (date de la réouverture des frontières) au 28 février est de l’ordre de 660.045 passagers, dont 50% sont des voyageurs internationaux. Y a-t-il cependant moyen de faire mieux ? A l’évidence oui. D’autant que le Maroc

impose toujours des restrictions pour accé- der au territoire national : est exigé non seu- lement un pass vaccinal, mais également un test PCR négatif d'au moins 48 heures. En exigeant le test PCR, le Royaume fait figure d’exception dans ce marché touristique très concurrentiel. Cette mesure rédhibi- toire pousse les touristes à se détourner du Maroc pour des destinations moins contrai- gnantes. Clairement, on se tire une balle dans le pied. On ne peut vouloir relancer véritablement le secteur et récupérer les parts de marché perdues, voire en gagner, tout en imposant des barrières à l’entrée du territoire national. Nous le disions tantôt sur ces colonnes : la crise sanitaire, avec tous ses enseigne- ments, doit induire de profonds change- ments dans la manière de concevoir la chose touristique. La réflexion doit être transversale et globale pour une politique touristique plus cohérente et plus effi- ciente. A défaut, le secteur ne pourra jamais s’immuniser contre les chocs externes. Et retombera toujours dans ses travers. ◆

On ne peut vouloir relan- cer véritable- ment le secteur tout en impo- sant des bar- rières à l’entrée du territoire national.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Le Roi lance à Rabat l'opération nationale «Ramadan 1443»

L e Roi Mohammed VI a procédé, mardi à l'an- cienne médina de Rabat, au lancement de l'opé- ration nationale «Ramadan 1443» , initiée par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité à l'occasion du mois sacré de Ramadan. Cette action de généro- sité, hautement significative en ce mois béni, traduit la sollicitude royale constante envers les populations en situation de vulnérabilité sociale et vient consacrer les valeurs d'humanité, de solidarité, d'entraide et de par- tage caractéristiques de la société marocaine. Mobilisant une enveloppe budgétaire de 103 millions de dirhams, l'opération «Ramadan 1443» bénéficiera cette année à près de 3 millions de personnes, éta-

blies dans 83 provinces et préfectures du Royaume et regroupées au sein de 600.000 ménages, dont 459.500 vivent en milieu rural (77% des familles bénéficiaires). Organisée avec le soutien financier du ministère de l'Intérieur et du ministère des Habous et des Affaires islamiques, cette opération nationale, qui en est à sa 23ème édition, est devenue au fil du temps un rendez- vous annuel visant à apporter aide et réconfort aux catégories sociales les plus vulnérables, notamment les veuves, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Pour le bon déroulement de cette opération, des mil- liers de personnes sont mobilisées, soutenues par

des assistantes sociales et des bénévoles, au niveau de plus de 1.800 points de distribution mis en place à travers le territoire national. Ils veilleront à la remise de l’aide alimentaire aux 600.000 chefs et représentants des familles bénéficiaires. ■

Bientôt un projet de loi pour indexer les prix du transport routier aux prix du carburant L e ministère du Transport et de la Logistique a annoncé mardi qu'il procédera à l’élaboration d’un projet de loi relatif à l’in- dexation des prix du transport routier aux prix du carburant. Ce projet est l’un des principaux résultats du dialogue avec les pro- fessionnels du transport routier. Il vient en réponse à la conjoncture actuelle marquée par une augmentation sans précédent des cours du pétrole à l’échelle internationale et sa répercussion sur les coûts du transport au niveau national, note la même source. A cet égard, le ministre Mohammed Abdeljalil a tenu mardi des réunions avec des représentations professionnelles du secteur du transport routier pour recueillir leurs points de vue au sujet dudit pro- jet de loi. En marge de ces réunions, les professionnels ont évoqué également les difficultés rencontrées quant au respect des délais de paiement des échéances de crédits aux organismes financiers. Lors de cette rencontre, il a été convenu de programmer une réunion avec le ministère de l’Economie et des Finances, en présence de ces organismes, et qui sera consacrée spécifiquement à ce sujet. ■

Médiation en assurances

L’ACAPS et la FMSAR renforcent le dispositif mis en place en 2015

L’ Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) ont mis en place un dispositif dédié à la médiation pour permettre aux assurés et aux tiers de bénéficier d’un procédé conventionnel, alternatif, rapide et gracieux visant à régler les litiges avec les entreprises d’assurances. Les deux parties ont renforcé le dispositif en vigueur à travers la signature d’une nouvelle Charte de médiation en assurances en vue d’améliorer la qualité des services rendus aux assurés. Ainsi, le nouveau dispositif réduira le recours aux instances judi- ciaires et permettra, par conséquent, d’éviter les procédures judiciaires longues et coûteuses.

A noter que la Charte énumère les principes et règles de gestion du nouveau dispositif ainsi que les modalités d’intervention du médiateur. Cet organe indépendant a pour mission de faciliter la conclusion d'une transaction mettant fin aux différends opposant les parties et se rapportant à un contrat d’assurance souscrit auprès d’une entreprise d’assurance et ce, en conformité avec les dispositions réglementaires en vigueur. Le nouveau dispositif vise à instaurer un climat de confiance entre assurés et assureurs en veil- lant à proposer des solutions alternatives avec diligence et impartialité. Rappelons que Abdelilah Laamarti a été désigné nouveau médiateur de l’assurance, succédant à Mohamed Saidi (Voir p. 17). ■

Bitcoin au Maroc

Nouvelle mise au point des autorités financières

E n dépit des précédentes mises au point relatives aux risques associés à l'utilisation des monnaies virtuelles du type Bitcoin, il a été constaté que des personnes physiques et morales continuent d’utiliser ce type de pro- cédés. Or, il s’agit d’une activité non régulée et caracté- risée par une grande volatilité qui occasionne une absence de toute protection pour le consomma- teur, d’autant plus que ce système parait attrac- tif et facile d’usage, indique un communiqué conjoint de Bank Al-Maghrib (BAM), de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et

de l’Office des changes (OC). Il s’agit également d’un procédé susceptible d’être utilisé à des fins illicites, en particulier le blanchiment de capitaux ou le financement d’activités criminelles. Les autorités financières exhortent les personnes concernées à se conformer strictement à la règlementation en vigueur en la matière. Etant entendu que BAM et l’AMMC, en tant qu’organismes régulateurs, et l’Office des changes interdisent l’usage de tels procédés afin de protéger le citoyen contre toute dérive d’ordre juridique ou pertes financières. ■

11.463.505 C’est le nombre d’opérations de paiement durant le mois de mars 2022, pour 4.755.887.721 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines et étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +34,4% en nombre et +40,9% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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L’Angola envisage d’augmenter la production des dérivés pétroliers

Zambie-Rwanda 7 mémorandums d’entente pour renforcer l'intégration économique

La Tanzanie lance

un programme pour l'autosuffisance alimentaire

L e gouvernement angolais envisage de revoir à la hausse la production des dérivés pétroliers dans le cadre de la stratégie nationale d'augmentation de la capacité de production, a indiqué le Président angolais João Lourenço. La raffinerie de la province de Cabinda (770 km de Luanda) devrait démarrer sa production durant cette année, alors que les travaux de construction de la raffinerie de Soyo devraient être entamés prochainement, a déclaré Lourenço à l’occasion de la Journée de la Paix et de la Réconciliation nationale célé- brée le 4 avril. Le chef d’État a de même invité les acteurs du secteur pétrolier et gazier à reprendre et accélérer les travaux de construction de la raffinerie de Lobito (510 km de Luanda), tout en favorisant le développement de nouveaux champs de production. ■

U n vaste programme de trans- formation agricole a été lancé, lundi en Tanzanie, avec pour objectifs de relever les défis du sec- teur et réaliser l'autosuffisance ali- mentaire. Procédant au lancement du pro- gramme, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, a indiqué que ce nouveau programme permettra d'augmenter la superficie irriguée de 695.000 hectares à quelque 18 millions d'hectares à l'horizon 2027, notant que son objectif est de faire du secteur agricole le pilier écono- mique du pays. Elle a souligné que son administra- tion a renforcé les budgets consa- crés à la recherche, à la multiplica- tion des semences et aux services de vulgarisation agricole, ajoutant que la Tanzanie compte cibler de nouveaux marchés étrangers pour ses produits agricoles. ■

L es gouvernements zambien et rwan- dais ont signé sept mémorandums d’entente visant à renforcer la coo- pération et l’intégration économique entre les deux pays. La cérémonie de signature s'est déroulée en présence du président du Rwanda, Paul Kagame, et du président de la Zambie, Hakainde Hichilema. Les mémo- randums d’entente ont été paraphés par les ministres zambien et rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internatio- nale, Stanley Kakuko et Vincent Bituta. Ces nouveaux accords portent notamment sur la promotion du commerce transfronta- lier et de l'investissement, ainsi que le déve- loppement de l'industrie et du secteur privé par le biais de partenariats conjoints. ■ Tchad : L'économie s’est dégradée en 2021 en raison de «chocs durables»

L'Afrique du Sud met fin à l'état

de catastrophe nationale

L e président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé avoir mis fin à l'état de catastrophe nationale, une mesure instaurée le 15 mars 2020 pour faire face aux conséquences induites par la pandémie de la covid-19. « L’instauration de l'état de catastrophe nationale le 15 mars 2020 a habilité le gouvernement à prendre des mesures qui ont

empêché de nombreuses personnes de tomber gravement malades et sauvé d'innombrables vies », souligne la Présidence dans un communiqué. Elle a expliqué que ces mesures ont été efficaces pour ralentir le taux d'infection, alléger la pression sur les hôpitaux du pays et avoir le temps néces- saire pour développer l'infrastructure, les ressources et la capacité de gérer un grand nombre de personnes tombées malades par le coronavirus. ■

L a situation économique du Tchad s’est détériorée en 2021 en raison de « chocs durables depuis le début de la Covid-19 », a indiqué le Fonds monétaire international (FMI). « Le PIB réel s'est contracté de 0,3 %, sous l'effet d'une réduction de 3% de la produc- tion pétrolière », a fait savoir le FMI. Selon l’institution mondiale, cette situation est due à une baisse de la production pétro- lière et à la faible pluviométrie qui a entraîné une chute de la production agricole, provo- quant ainsi une hausse de l’inflation. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Zone Euro : L'épargne retrouve son niveau d’avant la pandémie

L e taux d'épargne des ménages dans la zone Euro était à 13,3% au quatrième trimestre 2021, contre 15% au troisième trimestre de la même année, se rapprochant ainsi des valeurs observées avant le début de la pandémie de la Covid-19, selon Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. D’après les dernières données publiées mardi par l’organe européen, la dimi- nution du taux d'épargne des ménages dans la zone Euro s’explique par une augmentation de leurs dépenses de consommation de 0,5%, tandis que le revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,4%. Dans le même temps, le taux d'investissement des ménages dans la zone Euro a augmenté de 9,6% à 9,9% au quatrième

trimestre 2021, valeur la plus élevée depuis le premier trimestre 2009. Cette hausse est imputée à une augmen- tation de 2,2% de la formation brute de capital fixe, tan- dis que leur revenu disponible brut a diminué de 1,4%. ■ La Chine dévoile un plan d’innova- tion dans les technologies énergétiques pour le développement des technologies éner- gétiques pour encoura- ger la croissance verte et la transformation numérique du secteur de l'énergie, a annoncé l’Adminis- tration nationale de l’énergie. Le pays se focalisera sur le développement de nouvelles technologies pour assurer l’efficacité, la rentabilité et la fiabilité de l’approvisionnement en énergies renouve- lables, selon le plan. L a Chine a dévoilé un plan quinquen- nal (2021-2025) Des percées technologiques sont attendues dans la production et l'utilisation de l'énergie hydrogène, indique l’Administration, ajoutant qu'un nouveau système de réseau électrique sera mis en place pour développer les sources d'énergie renouvelables. Le plan devra également encourager l’innovation pour rendre l’énergie nucléaire et fossile plus efficace. ■ Pétrole : Les membres de l'AIE vont de nouveau puiser dans leurs réserves

La BERD suspend l'accès de la Russie et de la Biélorussie à ses financements

L a Banque européenne pour la recons- truction et le développement (BERD) a suspendu «avec effet immédiat» l'ac- cès de la Russie et de la Biélorussie à ses financements et à son expertise. Cette décision « signifie qu'il ne peut y avoir de nouveaux financements de projets ou d'acti- vités de coopération technique » de la BERD en Russie ou en Biélorussie, a précisé l'ins- titution. La banque, qui avait déjà annoncé la fermeture prochaine de ses bureaux à Moscou et à Minsk, indique qu'elle « se réserve le droit de suspendre ou d'annuler de nouveaux versements de financements sur des projets existants ». La présidente de la BERD, Odile Renaud-Basso, a souligné

qu'il est « triste d'en être arrivé là après tant d'années de coopération et d'activité dans ces deux pays », relevant que la guerre en Ukraine « ne nous a laissé d'autre choix que de condamner avec davantage que des mots ». ■

L'inflation en Turquie atteint un nouveau sommet

à 61,14% en mars

L’ inflation en Turquie a atteint de nou- veaux sommets en mars à 61,14% sur un an, en hausse de 5,46 points en un mois, aggravée par la guerre en Ukraine, selon les statistiques officielles. En février, la hausse des prix à la consom- mation avait atteint 54,4% en glissement annuel, accumulant les records liés à l'effon- drement de la Livre turque et à la flambée des prix de l'énergie notamment. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux importants partenaires commerciaux de la Turquie dont dépendent étroitement ses approvisionnements en énergie (gaz et pétrole) et en céréales, mais aussi son indus- trie touristique, coûte cher au pays.

L es pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont décidé de puiser de nouveau dans leurs réserves stratégiques de pétrole, mais pour un volume inconnu, afin de tenter de faire baisser les cours, a annoncé l'AIE. «Plus de 30 pays se sont retrouvés pour une réunion extraordinaire et ont décidé de mettre des dizaines de millions de barils de pétrole supplémentaires sur le mar- ché» , avait déclaré auparavant le président américain Joe Biden, en référence à l'AIE. ■

Des économistes turcs et étrangers accusent en outre l'Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer de plus de la moitié l'ampleur des hausses de prix. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis avril 2021

Les actions poursuivent leur remontée ◆ Le Masi continue de gagner du terrain et réduit ses pertes annuelles à 3,59%. ◆ Managem, recherchée dans ce contexte, imprime un sommet historique.

A l'opposé, le secteur «société de finan- cement et autres activités financières» a accusé le plus fort repli (-1,33%), suivi par ceux de sociétés de portefeuilles - Holdings (-1,30%) et de l'industrie pharma- ceutique (-0,49%). Le volume global s'est élevé à plus de 579 MDH. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent Attijariwafa bank avec un volume transactionnel de 51,47 MDH, Maroc Telecom (45,02 MDH) et Alliances (44 MDH). L’autre fait marquant à relever cette semaine est le nouveau sommet historique à 2.030 DH enregistré par Managem, qui profite toujours du contexte géopolitique international. Prime de risque en hausse BMCE Capital Capital Global Research Research (BKGR) a mis à jour sa prime de risque, qui ressort à 8,1% en légère pro- gression de 0,2 pt comparativement à celle publiée en octobre 2021, et ce vraisembla- blement en raison de la hausse de la vola- tilité du marché boursier constatée à partir

de mi-février 2022. En dépit de l'amélioration significative de la situation sanitaire illustrée notamment par l'allègement des restrictions, le calcul semestriel de la prime de risque action intervient dans un contexte fortement teinté d’incertitudes en raison du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine, ayant engen- dré une très forte volatilité sur les mar- chés internationaux et la confirmation d'une campagne agricole désastreuse. La hausse de la prime de risque s'ex- plique donc par l’orientation baissière qu'a empruntée le marché depuis mi-février suite au déclenchement du conflit actuelle- ment en cours en Europe, ayant augmenté le spread entre le cours actuel et les cours cibles non encore ajustées à la nouvelle donne. Dans ces conditions, l’arbitrage demeure favorable au marché action avec un spread BDT 10 ans v.s. D/Y 2022 de 70 pbs. Néanmoins, ce différentiel pourrait se resserrer dans les mois à venir en raison d'une hausse attendue des taux primaires dès le S2-22. ◆

Par Y. Seddik

L’ optimisme a regagné le marché casablancais et les investisseurs ont fait preuve d’un grand sang-froid cette semaine, aidés par des résul- tats annuels globalement de bonne facture. En effet, boosté par la reprise de la dyna- mique commerciale des opérateurs cotés, l'allègement du coût du risque des banques ainsi que par la non-récurrence des dons au fonds Covid-19, le RNPG global de la cote a enregistré un bond de 65% à 28,8 milliards de DH. Dans ce contexte, le Masi a gagné sur les 5 dernières séances 1,24% à 12.878 points, réduisant ses pertes annuelles à 3,59%. Au terme de cette semaine, 18 indices sectoriels ont clôturé sur une note positive, contre 5 en territoire négatif. L'indice de l'immobilier (+8,93%) a enregistré la meil- leure performance hebdomadaire, devant les loisirs et hôtels (+4,02%) et le bâtiment et matériaux de construction (+3,25%).

Le Masi a gagné sur les 5 dernières séances 1,24% à 12.878 points,

réduisant ses pertes annuelles à 3,59%.

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BOURSE & FINANCES

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BMCI

◆ L’année 2021 a été marquée par une progression du résultat net du fait de la maîtrise du coût du risque et de la concrétisation d’une opération exceptionnelle. ◆ Le développement des services digitaux a été accéléré. 2021, année charnière pour le digital L e groupe BMCI sort d’un exercice 2021 bénéfique sur tous les plans. Un exer- cice couronné par Par Y. Seddik

sé de 4,9% à 42,4 milliards de DH. Toutefois, la banque fait état d’une amélioration de la structure des ressources en faveur des dépôts à vue, avec une part de plus de 79,5% en 2021 contre 76,9% à fin 2020. «Le niveau d’ouverture des comptes a repris depuis fin décembre, et tout particulière- ment au premier trimestre de cette année. Nous attendons de cette nouvelle dynamique qui est même supérieure à celle observée en 2019, une reprise des dépôts à partir des prochains mois» , a expli- qué le président du Directoire, Philippe Baumel, lors de la conférence de présentation des résultats annuels 2021. Le Groupe BMCI a réalisé un PNB consolidé de 3,04 mil- liards de DH à fin décembre 2021, en légère baisse de 0,3% par rapport à fin décembre 2020, essentiellement du fait de la baisse de la marge sur

commissions et du résultat des opérations de marché respectivement de -0,6% et -2,5%. Hors opérations excep- tionnelles, le PNB consolidé serait en hausse de 0,3% par rapport à fin décembre 2020. Le résultat net consolidé s’est établi à 167 MDH à fin décembre 2021, soit une hausse de 15,2% par rapport à fin décembre 2020. «Un résul- tat bénéficiant de l’améliora- tion du coût du risque, conju- guée à la réalisation d’opéra- tions exceptionnelles en 2021», a précisé le top management. BMCI a affiché une améliora- tion du coût du risque conso- lidé en lien avec la politique anticipative sur la gestion des risques retenue au titre de l’année 2020 dans le cadre de la gestion de la pandémie Covid-19. De ce fait, la charge de risque a baissé de 36,2% à fin décembre 2021 à 575 MDH. Le taux de couverture des créances par les provisions des comptes sociaux s’établit à 82,20%. Interpellé sur la double crise qui touche le Maroc actuellement (sécheresse et inflation importée), le président du Directoire affirme que «ce que l’on craint maintenant, c’est une activité économique plus faible que prévue initialement. L’inflation com- mence à être plus visible, l’impact pourra d’abord tou- cher le pouvoir d’achat des ménages et donc leur capa- cité à s’endetter, voire leur capacité de remboursement

pour les plus fragiles d’entre eux. Mais, pour le moment, nous n’observons pas de signes visibles ou matériels qui permettent de justifier une inquiétude particulière sur ces deux volets». Services digitaux étoffés La digitalisation du proces- sus d'ouverture de compte en agence a été l'une des réa- lisations phares de la BMCI en 2021. Cette solution, déve- loppée en mode agile, permet aux clients de bénéficier entre autres d’un RIB instantané dès sa première visite en agence. De son côté, le service de banque en ligne BMCI Connect a connu un engoue- ment remarquable avec une hausse de 55% des consul- tations de compte, de +257% des virements, ou encore +500% en termes de paie- ment de factures. Ce dernier sera étoffé par de nouvelles fonctionnalités en 2022. L’autre nouveauté attendue en 2022 est une carte biomé- trique qui permet de payer les différentes transactions sans utiliser son PIN. Le PIN est remplacé par l'empreinte bio- métrique. Son lancement est prévu pour le 30 avril courant. Motivée par des enjeux de sécurisation de l’exploitation et de développement straté- gique, la refonte de la majeure partie du système d’informa- tion de la banque, incluant le Core Banking, lancée en 2018, s’est conclue par la livraison en production le 23 août 2021 du lot final. ◆

des résultats solides après le trou d’air enregistré par le sec- teur en 2020, année Covid. En effet, au cours de l’an- née 2021, quasiment toutes les lignes de crédit ont enre- gistré des hausses, avec une nouvelle production de crédits amortissables de 8,9 milliards de DH et une progression de l’encours moyen de 1,4%. En particulier, le crédit court terme surperforme avec une augmentation de 9,9%. Précisons que le ratio de transformation crédits/dépôts consolidé, très suivi par la banque, est passé de 114% à 121,6% à fin 2021. Seul voyant dans le rouge pour BMCI, les dépôts qui ont bais-

BMCI a affiché une amélioration du coût du risque conso- lidé en lien avec la poli- tique antici- pative sur la gestion des risques rete- nue en 2020.

La digitalisation du processus d'ouver- ture de compte en agence a été l'une des réalisations phares de la BMCI en 2021.

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Sociétés cotées

◆ Très grand cru pour les entreprises cotées qui voient leurs bénéfices dépasser de 65% leur niveau de 2020 et de 5,7% ceux de 2019. ◆ 20 Mds de DH de dividendes seront distribués, contre 17,1 Mds en 2020 et 18,2 Mds de DH en 2019. Plus de 20 Mds de dirhams de dividendes à distribuer cette année

cialisée. Selon les calculs de BKGR, les dividendes sont en progression de 18% à 20 Mds de DH pour les sociétés ayant commu- niqué sur leur distribu- tion au titre de l’exercice 2021. Ces dividendes étaient de 17,1 Mds en 2020 et 18,2 Mds de DH en 2019. Le rendement moyen du marché se fixe ainsi à 3,13% contre 3,14% en 2020.

Le RNPG global du marché connaît un bond de 65% à 29 Mds de dirhams.

Les secteurs qui se distinguent

Par secteur, les «sociétés de placement immobilier» arrivent en tête du podium avec une performance record de 357,8 MDH au titre de l’exercice 2021, contre 31,9 MDH un an auparavant. Une performance portée par Aradei Capital, puisque les revenus de la foncière ont connu une forte croissance en lien, d’une part, avec la dynamique d’élargis- sement du périmètre intégrant, depuis mars 2021, l’OPCI Cleo Pierre SPI-RFA, et la livrai- son des nouveaux actifs réa- lisés par la foncière (Sela Park Temara et Sela Park Agadir, respectivement en septembre et octobre 2020). Et d’autre part, la reprise d’activité sur le périmètre constant (v.s une activité en 2020 impactée par la fermeture des commerces

des réalisations commerciales des industries (+13%), indique le Bureau de recherche BMCE Capital Global Research. Selon la même source, le RNPG global connait un bond de 65% à 29 Mds de DH sous l’effet notamment de la non- récurrence des dons au fonds COVID-19.

Retraité de cet élément excep- tionnel, la masse bénéficiaire affiche tout de même une per- formance remarquable de plus de +30%, commentent les analystes. «Cette performance est boos- tée par la reprise de la dyna- mique commerciale des opé- rateurs cotés, l’allègement du coût du risque pour les banques ainsi que par la non- récurrence des dons au fonds Covid-19» , explique BKGR. Comparé à 2019, pas moins de 6 secteurs voient leurs bénéfices dépasser de plus de 50% ceux de 2019. Il s’agit de l’immobilier, les sociétés fon- cières, les mines, les télécoms, la chimie et la distribution spé-

L es sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont réalisé un chiffre d’affaires global en hausse de 10% à 254 Mds de DH en 2021, porté essentielle- ment par la bonne orientation Par A. Hlimi & Y. Seddik

Le groupe Addoha contribue positivement à la hausse de la masse bénéficiaire de la cote, en dépit d’une capacité bénéficiaire qui demeure en territoire néga- tif (-88,0 MDH en 2021 v.s -744,3 en 2020). Désormais, la bonne dynamique commerciale des filiales en Afrique de l’Ouest, couplée à la baisse des charges financières induite par la politique de désendettement du groupe, ont contri- bué favorablement à l’allègement du déficit. Addoha se ressaisit

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non essentiels), analyse Sogécapital Bourse dans une note. En seconde position arrive le sec- teur «Transport» avec une année dans le vert pour Marsa Maroc. Cette performance a été portée par le démarrage de l’activité de la filiale Tanger Alliance ainsi que par la Banques cotées 10Mds de dirhams de pro- fits en 2021 Au titre de l'exercice 2021, les banques cotées affichent un produitnetbancaireenhausse de 3,5% à 67,6 milliards de dirhams. Le résultat d'exploi- tation du secteur a progressé de 84,4% à 20,1 milliards de dirhams, alors que le RNPG a progressé de 92,8% à 10,4 milliards de dirhams après avoir été lourdement impacté, durant l'exercice 2020, par les dons distribués au fonds spé- cial Covid-19 d'une part, et la hausse du coût du risque de près de 141% à 8,8 milliards de dirhams, d'autre part, analyse la société de Bourse M.S.IN dans un papier de recherche consacré aux résultats 2021 des entreprises cotées. En 2021, le coût du risque des banques cotées s'est amélioré de 25,6% à 13,1 milliards de dirhams. Onnotera que la pro- fitabilité globale du secteur reste encore légèrement en deçà de son niveau de 2019. Selon les calculs de M.S.IN, le secteur bancaire reste le prin- cipal contributeur à la hausse des bénéfices des entreprises cotées en 2021, avec une dif- férence de près de 5 Mds de dirhams par rapport à 2020, suivi par le BTP avec une amé- lioration de 1,4 Md, et l’immo- bilier avec 1,29Md.

croissance du chiffre d’affaires des autres filiales du groupe. Il est talon- né par le secteur des «Sociétés de financement» avec un effet de base favorable pour Maroc Leasing.

Addoha, Managem et Maroc Telecom restent les plus grands contributeurs au RNPG global du marché avec un poids cumulé de 45,3%. Les bancaires ont vu ainsi leurs revenus croître, en corrélation avec le rebond économique post-crise tant au niveau national qu’à l’inter- national. «Cette progression remar-

quable de leurs masses bénéficiaires a tiré profit de la diversification des métiers et des géographies des ban- caires, d’une maîtrise accrue des charges d’exploitation, puis d’une normalisation progressive du coût du risque, et enfin d’un effet de base favorable lié au don Covid comptabilisé sur l’exercice écoulé» , explique-t-on. ◆

Les entreprises qui surperforment

Toujours selon Sogécapital Bourse, les valeurs Attijariwafa bank, BOA,

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Collectivités territoriales

◆ Entre 2002 et 2021, les ressources transférées par l’Etat, y compris les subventions, représentent une part moyenne de 61,6% des ressources des collectivités territoriales au Maroc. ◆ Les recettes provenant de la fiscalité gérée par les collectivités territoriales ne représentent en moyenne que 9% de leurs ressources entre 2002 et 2021. Une autonomie fiscale relative dans la pratique

L’intervention des différentes personnalités a permis d’apporter des éléments de réponses aux ques- tions suivantes : l’auto- nomie fiscale locale a-t-elle encore un sens pour le développement territorial ? En matière de gouvernance de la fisca- lité locale : Qui décide, qui gère ?

L’intervention de Noureddine Bensouda a éclairé bon nombre de participants sur le degré d’autonomie de la fiscalité locale au Maroc.

L’exemple français est édifiant

Depuis le revers du système financier international de 2008, les rangs des parti- sans d’un Etat central fort ont grossi à travers le monde en raison, entre autres, du foi- sonnement des crises (pan- démie, conflits, etc.). Lors de son allocution, le profes- seur Michel Bouvier n’a pas manqué de rappeler que le principe de l’autonomie fis- cale des collectivités locales est généralement réfuté en France, même si la fiscalité locale garde toute sa légitimi- té, car les collectivités locales sont également des acteurs de développement local aux côtés de l’Etat central. La fiscalité locale souffre de plusieurs griefs en France (impertinence de certains impôts locaux, obsolescence de l’assiette, source d’éva- sion fiscale, etc.). Dans la pratique, les communes fran- çaises sont un peu plus auto- nomes sur le plan fiscal que les régions, même s’il y a lieu de rappeler que les collectivi-

parfaite harmonie avec l’élan de développement natio- nal. Sachant qu’au Maroc, il existe de grandes dispa- rités en termes de capacité de gestion, de disponibilité de ressources et du potentiel intrinsèque de toute nature entre les différentes collecti- vités locales. Au-delà de ce rappel, la recherche du meilleur modèle de décentralisation est tou- jours d’actualité dans plu- sieurs pays de l’OCDE, pour ne citer que la France. Ceci dit, le régime fiscal local est un élément crucial du modèle de décentralisation. Le col- loque-webinaire, organisé récemment par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), en partenariat avec l’Asso- ciation pour la fondation internationale des finances publiques (Fondafip), portant sur le thème de l’autonomie

fiscale locale et le dévelop- pement territorial, a contribué à une meilleure compréhen- sion des enjeux majeurs en la matière aussi bien en France Bensouda, TrésoriergénéralduRoyaume, est formel. Le régime fiscal local conditionne dans une certaine mesure l’autonomie de gestion de la collectivité ainsi que le niveau de qua- lité des services dédiés aux citoyens. D’après le patron de la TGR, l’autonomie fis- cale et l’autonomie financière, intimement liées, ne sont pas pour autant consubstan- tielles. «L’histoire administra- tive et la culture politique, qui sont des facteurs étrangers aux ressources, influent sur la réalité de la décentralisa- tion et ce, indépendamment du modèle théorique» , dixit le haut commis de l’Etat. qu’au Maroc. Noureddine

Par M. Diao

L e processus de décentralisation, qui est un partage de pouvoir entre l’Etat et les collectivités territoriales, n’a cessé d’évo- luer au cours des dernières années au Maroc. Le pays est toujours à la recherche d’un modèle de décentralisation optimal. Ce qui constitue un exercice loin d’être aisé. Pour cause, il est communément admis qu’un bon modèle de décentralisation doit prendre en considération un ensemble de paramètre clefs. Il s’agit, entre autres, des besoins en termes de subsidiarité et la préservation de la centrali- té du pouvoir de l’Etat. Le modèle de décentralisation idoine doit également garan- tir un développement local en

En dépit des multiples réformes de la fiscalité locale depuis 1976, les col- lectivités territoriales continuent de dépendre de l’Etat au niveau du financement.

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tés locales ne sont pas habilitées à fixer des taux d’imposition. Ce qui est du ressort de la loi. Pour bon nombre de spécialistes, l’autono- mie fiscale locale est susceptible de générer une incohérence fiscale et une augmentation de la pres- sion fiscale. Elle pourrait aussi avoir pour conséquence l’accentuation des disparités en faveur des collec- tivités locales les plus attractives sur le plan fiscal. Quid du Maroc ? L’intervention de Noureddine Bensouda a éclairé bon nombre de participants sur le degré d’autono- mie de la fiscalité locale au Maroc. En effet, l’Etat marocain demeure toujours le principal acteur du déve- loppement territorial et le premier investisseur au niveau des terri- toires. A l’échelle nationale, les col- lectivités territoriales disposent de trois types de recettes. Il s’agit des recettes transférées par l’Etat (qui sont les plus importantes), celles gérées par l’administration centrale pour le compte des collectivités locales (taxe d’habitation, taxe de services communaux et taxe pro- fessionnelle) et les recettes fiscales propres, lesquelles sont les plus faibles. L’analyse des ressources globales des collectivités territo- riales (hors recettes d’emprunt) de 2002 à 2021 laisse apparaître une prédominance des ressources transférées par l’Etat, y compris les subventions, avec une part moyenne de 61,6% des ressources des entités territoriales (contre plus de 90% pour les régions, les pro- vinces et les préfectures). A cela s’ajoute un trend haussier des ressources des collectivités terri- toriales entre 2002 et 2021. «En dépit des multiples réformes de la fiscalité locale depuis 1976, les collectivités territoriales continuent de dépendre de l’Etat au niveau du financement», constate Bensouda. Les recettes provenant de la fiscali- té gérée par les collectivités locales qui, en quelque sorte, mesurent le niveau de l’autonomie fiscale, ne représentent en moyenne que 9% des ressources des entités terri- toriales entre 2002 et 2021. «Les recettes fiscales propres sont trop

par la disposition de ressources financières propres et affectées par l’Etat aux collectivités territoriales. Pour autant, les autorités locales ont une autonomie relative en matière de décisions fiscales, comme en témoigne le pouvoir de fixation du taux de taxation dans une four- chette bien définie par la loi.

Au final, dans la pratique, la gestion de la fiscalité locale serait alté- rée par des considérations poli- tiques qui pénalisent la rentabilité fiscale. D’où la recommandation allant dans le sens de la gestion de la fiscalité locale assurée par une administration neutre et pro- fessionnelle. ◆

limitées pour permettre aux enti- tés territoriales de prétendre à une autonomie fiscale et partici- per pleinement au développement des territoires» , analyse Bensouda. Ce dernier souligne un décalage entre le droit et la pratique. Sachant que l’autonomie locale est consa- crée par la Constitution de 2011

EN BREF

ASSURANCES

ATTIJARIWAFA BANK

Abdelilah Laamarti nommé nouveau médiateur

100.000 entrepre- neurs accompagnés en 2020 et 2021

Abdelilah Laamarti a été désigné nou- veau médiateur de l’assurance, succé- dant à Mohamed Saidi à partir du 1 er mars 2022. Il a été nommé pour une durée de trois ans renouvelables par décision conjointe de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réas- surance (FMSAR). Cette nomination intervient dans un contexte marqué par le renforcement du dispositif de médiation en assu- rances, à travers la signature d’une nouvelle charte entre l’ACAPS et la FMSAR visant l’amélioration de la qua- lité des services rendus aux assurés. Pour rappel, le médiateur a pour mis- sion de faciliter la conclusion d'une transaction mettant fin aux différends opposant les parties et se rapportant à un contrat d’assurance souscrit auprès d’une entreprise d’assurance et ce, en conformité avec les dispositions régle- mentaires en vigueur. Rappelons que Abdelilah Laamarti

Attijariwafa bank a ren- forcé significativement son soutien et son accompa- gnement aux TPE, auto- entrepreneurs et porteurs de projets en 2020 et 2021. Pour soutenir la rési- lience et la relance des TPE, auto-entrepreneurs et porteurs de projets et les aider à faire face aux répercussions de la crise, Attijariwafa bank, en plus du soutien financier volontariste, a accompa- gné en 2020 et 2021 près de 100.000 entrepreneurs à travers son dispositif Dar Al Moukawil. Ainsi, à fin 2021, ce sont plus de 160.000 porteurs de projets et entrepre- neurs (dont 40% de femmes) qui ont bénéficié des services gratuits et ouverts pour tous de Dar Al Moukawil d’Attijariwafa bank : formation, conseil, création d’entreprise, mise en relation, etc. Le groupe Attijariwafa bank confirme, ainsi, sa stratégie de sou- tien et de promotion de l’écosystème entrepre- neurial, en ligne avec sa vocation d’acteur sociétal de référence. ◆

est ingénieur de formation de l’Ecole Centrale de Paris. Il est titulaire de deux masters en administration des entreprises et en mécanique auprès du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Etats-Unis. Il a démarré sa car- rière dans l’assurance en 1994 auprès de la compagnie Alliance Africaine des Assurances. Après un passage chez Atlanta, il a rejoint en 2005 Sanad en qualité de Directeur général adjoint, puis de Directeur général jusqu’à sa retraite en 2020. ◆

BALANCE DES PAIEMENTS

Un déficit de 29,1 milliards de DH en 2021

Les résultats de la balance des paie- ments au titre de l'année 2021 font ressortir un déficit du compte des tran- sactions courantes de 29,1 milliards de dirhams (MMDH), contre -13,4 Mds de DH un an auparavant, soit une hausse de 15,7 Mds de DH, selon l'Office des changes. Cette évolution s’explique d’une part, par l’accroissement des défi- cits enregistrés au titre des échanges de biens et du revenu primaire à concur- rence de 31,4 Mds de DH et 6,6 Mds de DH respectivement et, d’autre part, par la baisse de l’excédent de la rubrique des services, passant de 63,6 à 62,4 Mds de DH. Ces évolutions ont été partielle- ment contrebalancées par l’amélioration

de l’excédent du revenu secondaire de 23,5 Mds de DH. Pour sa part, le volume des transactions courantes s’est établi à 1.111,3 Mds de DH, en hausse de 21,6%, sous l’effet combiné de l’aug- mentation des recettes courantes (+91 Mds de DH) et des dépenses courantes (+106,7 Mds de DH). ◆

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