FNH N° 1163-1

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 5 septembre 2024 - 8 DH - N° 1163

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Tebboune, la consolidation de l’autoritarisme et du malaise socioéconomique Présidentielle algérienne

P. 20/21

«Le deuxième semestre s'annonce prometteur pour Mutandis» SOCIÉTÉS COTÉES

● Adil Douiri, président fondateur de Mutandis, nous parle des réalisations du groupe au premier semestre et des perspectives à court et moyen terme.

P. 9

Privatisation de la santé

Bourse Les opérateurs BTP tournent à plein régime TGCC et Jet Contractors profitent d'une relance des chantiers au Maroc.

Dessalement de l’eau de mer Une solution indispensable, mais énergivore

 Entretien avec Abdelmadjid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique «Le déséquilibre public-privé creuse les inégalités d’accès aux soins»

P. 24/25

P. 22/23

P. 10

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

3 4 6 3 ACTUALITÉ

Entretien avec Badr Hemras : MintHR, «Le pro- gramme de la BERD a servi de catalyseur pour accélérer notre expansion» 18 L'UNIVERS DES TPME 18

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

Voyons voir : Focac 2024 : Pékin tisse sa toile en Afrique Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde

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L’ Le péril Netanyahu

POLITIQUE

Présidentielle algérienne : Tebboune, la consoli- dation de l’autoritarisme et du malaise socioé- conomique

interminable conflit qui déchire Gaza et Israël a pris un tournant désespérément sombre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui refuse de plier face aux pressions internatio- nales pour parvenir à une trêve. Cette obstination ne fait qu’alimenter les flammes d'une crise déjà infernale. La guerre en cours, qui dure maintenant depuis près d'un an, et les stratégies militaires

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Dessalement de l’eau de mer : Une solution indis- pensable mais énergivore DEVELOPPEMENT DURABLE

impitoyables adoptées par Tsahal, ont engendré un bilan humain catastrophique. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 40.800 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël. Un chiffre qui serait largement sous-estimé, à en croire une publication de 3 chercheurs mise en ligne en juillet dernier sur le site Internet de la revue médicale britannique The Lancet. Ces chercheurs estiment qu’« il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186.000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza ». En promettant d’éradiquer coûte que coûte le Hamas, Netanyahu a choisi l'escalade, se signalant comme un leader plus préoccupé par sa posture politique que par le sort tragique des otages encore détenus à Gaza. Une posture qui irrite passablement les alliés de longue date d'Israël. Même le président américain Joe Biden a exprimé des critiques à son égard, lui reprochant de ne pas faire assez pour résoudre la crise des otages. Netanyahu a longtemps justifié sa politique de fermeté par la nécessité de sécurité pour Israël. Cependant, cette approche s'est transformée en une stratégie rigide et sanguinaire où chaque action militaire israélienne, loin de sécuriser le territoire, semble plutôt précipiter la région dans des spirales de représailles. L'opération en cours à Gaza en est un triste exemple : une réponse militaire massive qui a entraîné un désastre humanitaire et qui est loin d'apporter la sécurité promise. En Israël même, la réaction publique est explosive. Manifestations massives et répétitives et grèves dans plusieurs villes sont autant de signaux que la patience des Israéliens s’érode face à la prolon- gation de cette guerre et à sa gestion désastreuse par leur Premier ministre. Ils sont dans la rue, criant non seulement pour la paix, mais aussi pour la démission de Netanyahu, perçu de plus en plus comme un obstacle à la résolution de cette crise interminable. Netanyahu, par ses actions et ses inactions, semble jouer un jeu dangereux, non seulement avec la vie des otages, mais avec l’avenir même de son pays dans un Moyen-Orient secoué par les chouanneries meurtrières. Le refus de parvenir à un compromis ou même d'envisager un cessez-le-feu met en lumière une volonté de poursuivre un agenda personnel ou politique au détriment de la paix et de la stabilité régionales. ◆

Point Bourse Hebdo : Vers un été indien sur le mar- ché actions Sociétés cotées : Dynamique commerciale soutenue au premier semestre Entretien avec Adil Douiri : Sociétés cotées, «Le deuxième semestre s'annonce prometteur pour Mutandis» Bourse : Les opérateurs BTP tournent à plein régime Systèmes bancaires : Le Maroc en phase avec les recommandations de la Banque mondiale Bourse : La semaine en chiffres

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12 Campagne agricole 2024/2025 : Un démarrage com- pliqué et des incertitudes qui planent à l’horizon Recensement général de la population : Un cataly- seur de croissance durable Location de voiture : Peu d’effet de la relance du tourisme sur le secteur Tourisme : Une année 2024 sous le signe de la relance et des défis régionaux 13 14 16 17 13 ECONOMIE

SANTÉ

Entretien avec Abdelmadjid Belaïche : Privatisation du secteur de la santé, «Ce déséqui-libre entre le public et le privé creuse les inégalités d’accès aux soins»

SOCIÉTÉ

Séisme d’Al Haouz : Une année après, l’heure est au bilan

HIGH-TECH

Smartphones Gen AI : L'IA comme nouveau stan- dard

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024

VOYONS VOIR

Focac 2024

Pékin tisse sa toile en Afrique

breux projets d'infrastructure, certes, mais à quel prix pour la souveraineté financière de ces États ? La dépendance économique induite par cette dette tend à se transfor- mer en levier politique, donnant à Pékin une influence disproportionnée sur les poli- tiques internes et externes de ces nations. Pékin est également accusé de mener une politique prédatrice concernant les res- sources naturelles africaines, une critique qui trouve un écho particulier dans les pays riches en minéraux comme la République démocratique du Congo. La nécessité de sécuriser ses approvisionnements pour ali- menter son propre développement industriel pousse la Chine à intensifier ses activités extractives, souvent au détriment de l'envi- ronnement et des communautés locales. Cependant, il serait réducteur de ne voir dans le Focac qu’une simple manœuvre néocoloniale. La Chine apporte également une aide non négligeable en termes de développement technologique et d'innova- tion, ce qui peut contribuer à une transfor- mation positive des économies africaines. Les initiatives en matière de technologies vertes, d’agriculture durable et de déve- loppement des infrastructures numériques sont autant d'opportunités pour l'Afrique de s'engager dans une croissance plus équili- brée et moins dépendante des fluctuations des marchés des matières premières. Alors que le monde assiste à une redistribu- tion des cartes de la géopolitique globale, l'Afrique et la Chine semblent décidées à renforcer leur alliance. Mais pour que ce partenariat soit véritablement bénéfique pour les deux parties, il faudra que Pékin adresse sérieusement les préoccupations africaines en matière de développement durable et d'équité commerciale. Sans cela, le Focac risque de rester perçu comme une belle tribune pour délivrer des discours cos- métiques loin de la réalité et des attentes du continent. La Chine saura-t-elle jouer les équilibristes entre ses intérêts stratégiques et le respect des aspirations africaines à plus d'auto- nomie et de développement ? C’est tout l'enjeu de cette édition 2024 du Focac. ◆

interrogations demeurent sur la nature véri- table de ce partenariat. Depuis sa création en 2000, le Focac a été la plateforme à travers laquelle la Chine a officiellement consolidé sa présence en Afrique. Pékin y voit un moyen stratégique de sécuriser ses approvisionnements en ressources natu- relles essentielles, tout en exportant son modèle de développement infrastructurel. L’Afrique, de son côté, y cherche des inves- tissements et une diversification de ses partenariats internationaux. Cependant, ce mariage de raison cache mal les déséqui- libres et les tensions qui s'y jouent. La Chine est souvent perçue comme un partenaire de développement bienveillant, apportant avec elle des infrastructures et des investissements massifs. Pourtant, der- rière cette façade, se cache une réalité préoccupante : l’endettement croissant de nombreux pays africains envers la Chine. Les prêts chinois ont financé de nom- Les prêts chinois ont financé de nom- breux projets d'infrastructure, certes, mais à quel prix pour la souveraineté financière de ces États africains ? oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série.

L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est arrivé, mercredi à Pékin, pour repré- senter le Roi Mohammed VI au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), qui se tient du 4 au 6 septembre. Il est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et le ministre chargé de l'Investisse- ment, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, ainsi que par une délégation d’hommes d’affaires conduite par le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. Au total, des dizaines de dirigeants et délégations afri- caines prennent part au Focac, qui n'est cependant pas seulement une réunion diplo- matique parmi d'autres. C'est une véritable vitrine de la stratégie chinoise en Afrique et un baromètre des relations tumultueuses entre le continent africain et son partenaire asiatique de premier plan. Par D. William

Mais au-delà des discours lisses et des promesses de développement mutuel, des

Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle

Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ÇA SE PASSE AU MAROC

L e Conseil de la concurrence a autorisé 191 opérations de concentration éco- nomique en 2023, sur un total de 204 décisions. Cela représente une hausse de 40% par rapport à 2022. Les opérations ont totalisé 1.960,845 milliards de dirhams, soit 2,5 fois plus que l'année précédente. Les investissements marocains se sont chiffrés à 164,827 milliards de dirhams. Cependant, les montants mobilisés ont diminué de 11%. Les principaux enjeux concernent le renforcement du positionnement sur le marché (24%) et la diversification des investissements (20%). En conformité avec les dispositions de l’article 8

Conseil de la concurrence 191 opérations de concentrations économiques autorisées en 2023

Campagne sucrière

Un taux d'avancement de 83% à fin juin 2024 L a campagne sucrière a enregistré un taux d'avancement de 83% à fin juin 2024, contre 62% au cours de la même période un an auparavant, indique le groupe Cosumar. «La campagne de récolte 2024 s'est déroulée dans des conditions opérationnelles satisfaisantes malgré le déficit hydrique. La forte mobilisation de l'ensemble des partenaires agricoles, l'accompagne- ment de l'équipe amont agricole sur le terrain et l'appui de l'Adminis- tration centrale et régionale ont permis d'atténuer en partie les effets des conditions climatiques difficiles» , fait savoir le groupe. Concernant le chiffre d'affaires (CA) consolidé du 1er semestre 2024, il a atteint plus de 4,98 milliards de dirhams, en augmentation de 0,5% par rapport à la même période de l'année précédente, grâce à la pro- gression des ventes de sucre sur le marché national. Cosumar précise également que son endettement net a enregistré, à fin juin dernier, une amélioration par rapport à fin décembre 2023, pour s'établir à 1,06 Md de DH. Les investissements comptabilisés du S1-2024 ont été de 88 MDH, portant principalement sur la poursuite des travaux de mise à niveau et maintenance de l'outil industriel. ■ Marché automobile Plus de 108.000 unités vendues à fin août D urant le mois d’août 2024, un total 12.047

bis du décret n°2-14-652 pris pour l’application de la loi n°104-12, tel que modifié et complété, les par- ties se sont acquittées, en contre- partie de l’étude de leurs dossiers de notification respectifs, suivant la procédure accélérée, de redevances d’un montant de 8,27 millions de dirhams. ■

SONAC : Société Anonyme au capital 100.000.000,00 Dhs spécialisée dans le financement d’achats à crédit.

Les associés de la société Nordafricaine de crédit SONAC S.A, au capital de 100 000 000 DH, réunis en Assemblée générale ordinaire tenue le 30/08/2024, et après la lecture du rapport du conseil d’administration et le rapport du commissariat aux comptes, ont décidé d’approuver les comptes du premier semestre 2024 (Arrêté du 30/06/2024) Communiqué

véhicules neufs ont été écoulés, soit une hausse de 8,26% comparativement à la même période de l’an- née dernière où 11.128 unités ont été livrés. Le segment des véhi- cules particuliers (VP)

a enregistré une croissance de 7,7% à 10.415 immatriculations. Le véhi- cule utilitaire léger (VUL) connaît également une progression de 11,8% à 1.632 livraisons. Depuis le début de l’année, le cumul des ventes totalise 108.552 unités, en hausse de 2,7% par rapport à fin août 2023. Le VP se chiffre à 97.164 livraisons, soit une hausse de 1,2%. De son côté, le VUL est à 11.388 immatriculations, soit un bond de 17,55%. ■

29, Bd Mohammed V (V.N) Fès - Maroc Tél. 05 35 62 13 90 / 05 35 62 63 22 / 05 35 62 64 12 - Fax : 05 35 65 19 22 R.C. FES 15357 - I.F. : 4500273 - C.N.S.S. 1015115 - Patente : 13600958 ICE: 001545565000018 Agence Tanger : Complexe - Chahba C 4 ème Etage N° 211 Rue Ibn Tachfine - Tanger - Maroc Tél. 05 39 32 37 86 - Fax : 05 39 32 10 13 Site web : www.sonac.ma / E-mail : contact@sonac.ma

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C ommunication F inancière

SONAC : Société Anonyme au capital 100.000.000,00 DH spécialisée dans le financement d’achats à crédit. - Imposition : • L’IS : La société est soumise à l’impôt sur les sociétés au taux de 38,50% • TVA : Les agios facturés par la société sont soumis à la TVA au taux de 10% selon le régime de l’encaissement. - Principes et Méthodes comptables : • Les états de synthèse de la situation au 30/06/2024 ont été établis conformément aux dispositions du PCEC. • Les immobilisations figurent au bilan à leur valeur d’acquisition diminuée des amortissements cumulés sur la durée de vie estimée des actifs concernés selon la méthode linéaire. • La durée de vie estimée des immobilisations est la suivante : - 10 ans pour les Agencements et Installation, Mobilier et Matériel de bureau, Matériel et outillages. - 5 ans pour le Matériel de Transport. - 5 ans pour les lociciels et matériels informatiques. - 25 ans pour les constructions.

SITUATION AU 30/06/2024

BILAN PASSIF

BILAN ACTIF

en milliers de dirhams

en milliers de dirhams

COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES

ETAT DES SOLDES DE GESTION

en milliers de dirhams

en milliers de dirhams

CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT

en milliers de dirhams

HORS BILAN

en milliers de dirhams

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

BRICS

Banque de France

Zone Euro

La Turquie a soumis une demande d'adhésion au bloc des pays émergents

Le gouverneur plaide pour une nouvelle baisse des taux

L'inflation à son niveau le plus bas en trois ans

L e gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé dans une interview au magazine Le Point qu'une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre, après celle de juin, serait «juste et sage». S'exprimant à la suite de la publi- cation de données montrant un passage de l'inflation française et allemande sous la cible de 2% visée par la BCE, le respon- sable juge que « nous ne sommes pas encore durablement à notre

objectif de 2% d'inflation, mais nous y serons très probablement au premier semestre de l'année prochaine pour la France et au second semestre pour la zone Euro ». Alors que l'inflation a ralenti à 2,2% sur un an en août dans la zone Euro, le prochain Conseil des gouverneurs de la BCE doit se tenir le 12 septembre. « Si l'on attendait d'être effectivement à 2% pour baisser les taux, nous agi- rions trop tard », avance François Villeroy de Galhau. ■

L’ inflation annuelle de la zone Euro devrait s'établir à 2,2% en août 2024, contre 2,6% en juillet dernier, retombant à son niveau le plus bas depuis juillet 2021, selon les données d'Eurostat, l'office statistique de l'Union euro- péenne. Ce recul, dû notamment à la baisse des tarifs de l'énergie, rapproche l’inflation de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui devrait l'encourager à poursuivre son mou- vement de baisse des taux d'intérêt dès sa prochaine réunion le 12 sep- tembre, relèvent les analystes. ■

L a Turquie, un Etat membre de l'Otan aux relations parfois ten- dues avec ses alliés occiden- taux, a soumis une demande d'adhé- sion au bloc des pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), a annoncé mardi le porte-parole du parti au pouvoir. « Notre président a plusieurs fois affirmé que nous voulions devenir membre des Brics. (...) Le proces- sus est en cours », a affirmé Ömer Çelik, le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan. « S'il y a des développements concrets concer- nant notre adhésion aux Brics, une décision ou une évaluation des Brics, nous les partagerons avec vous », a déclaré Çelik au cours d'une confé- rence de presse. « Notre président a clairement affirmé que la Turquie voulait prendre part à toutes les plateformes importantes, dont les Brics », a ajouté Çelik. ■

France

U ne première depuis août 2021 en France : la hausse des prix à la consommation est repassée en août sous la barre symbolique des 2% sur un an, une bonne nouvelle toutefois assombrie par une révision en légère baisse de la croissance au 2 ème trimestre. A 1,9% sur un an en août, contre 2,3% en juillet, l'inflation s'est assa- gie du fait du « très net ralentisse- ment des prix de l'énergie », détaille l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une estimation provisoire. Le coût de l'énergie n'a ainsi pro- gressé que de 0,5% sur un an en août 2024, alors qu'il avait bondi de près de 7% un an plus tôt, «princi- palement» en raison de la hausse des tarifs réglementés de l'électri- cité au 1 er août 2023, rappellent les statisticiens nationaux. ■ L'inflation enfin sous les 2% en août, des incerti- tudes sur la croissance

États-Unis

L a mesure d'inflation de la Banque centrale américaine, la FED, est restée stable en juillet, au moment où l'institution se prépare à abaisser ses taux pour la première fois depuis 2020, et alors que le sujet est crucial à deux mois de l'élection présidentielle. L'inflation est restée stable sur un an en juillet aux États-Unis, à 2,5%, selon l'indice PCE publié par le département du Commerce. Sur un mois cependant, elle a accéléré pour le deuxième mois d'affilée, à 0,2% contre 0,1%. Cette évolution est conforme aux attentes des analystes. Inflation stable en juillet, la FED prête à agir

« Nous faisons de réels progrès (...). Mais il reste du travai l», a commenté le président Joe Biden dans un communiqué. La question du pouvoir d'achat est centrale dans la course à la Maison Blanche, entre la vice- présidente Kamala Harris, candidate démocrate, et l'ancien président Donald Trump, du côté républicain. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Vers un été indien sur le marché actions

Evolution de l'indice Masi depuis août 2023

Le marché actions tente d’aller plus loin, soutenu par des indica- teurs macroéconomiques et microéconomiques robustes.

A Par Y . Seddik

D’ailleurs, la clôture de la saison des publications a dévoilé des performances globalement posi- tives pour les entreprises cotées, avec un chiffre d'affaires agrégé en hausse de 4%. L’orientation baissière des taux obligataires alimente également cet optimisme. Une telle baisse est souvent perçue comme un catalyseur pour le marché des actions, rendant les placements en actions plus attractifs par rap- port aux obligations. Les ana- lystes anticipent d'ailleurs que cette dynamique se poursuivra sur la seconde moitié de l'année. L’attention des investisseurs se tourne désormais vers la pro- chaine réunion de politique moné- taire de Bank Al-Maghrib, pré- vue dans une vingtaine de jours. Toute indication d’une poursuite de la politique accommodante pourrait offrir un nouveau souffle à la dynamique actuelle, et même propulser potentiellement l’indice vers de nouveaux sommets his- toriques, au-delà des 14.000 points.

près un été marqué par une relative accalmie, la Bourse de Casablanca semble s'orienter vers un prolongement de son mouvement haussier dans les semaines à venir. Bien que la semaine du 26 au 30 août se soit achevée sur une note légèrement négative, avec une baisse de 0,15% de l'indice Masi, l'atmos- phère reste largement optimiste. Ce léger recul n'entame en rien la confiance des investisseurs, qui voient dans le maintien de l'in- dice près des sommets annuels un signe fort de stabilité. Il faut dire que l'été a été plutôt calme, mis à part le «lundi noir» du 5 août, où le marché avait brièvement décroché suite à des nouvelles économiques mon- diales défavorables. Depuis, la Bourse de Casablanca a montré une certaine résilience en récu- pérant presque toutes les pertes enregistrées ce jour-là. Cette capacité de rebond illustre la robustesse du marché et le sou- tien des investisseurs, qui misent sur des fondamentaux solides.

TOP Performances

FLOP Performances

Réalisations mécaniques Stokvis Nord Afrique Med Paper

-21,79%

+32,22% +28,16%

Zellidja IB Maroc Cartier Saada

-21,11%

-12%

+19,40 %

Stokvis Nord Afrique (-21,11% à 14,2 DH) et Med Paper (-12% à 21,7 DH). À l'inverse, des hausses significatives ont été enregis- trées par IB Maroc.com (+37,29% à 42,56 DH), Cartier Saada (+36,82% à 40,54 DH) et Zellidja (+24,96% à 105,95 DH). Au final, la stabilité et la perfor- mance du marché durant les mois d'été suggèrent un «été indien» potentiel, caractérisé par une poursuite du rallye haussier, et peut-être même l'atteinte de nou- veaux sommets historiques. ◆

Échanges et performances sectorielles Au niveau des échanges, la semaine a vu des transactions totalisant 1,58 milliard de dirhams, principalement sur le marché cen- tral des actions. Les titres les plus échangés ont été Attijariwafa bank, représentant 22,18% des volumes, suivis par Taqa Morocco (9,51%) et Itissalat Al-Maghrib (6,87%). En termes de performances indi- viduelles, parmi les plus fortes baisses, on retrouve Réalisations Mécaniques (-21,79% à 476,6 DH),

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

réduction est principalement attri- buée à la diminution de la dette nette de Managem, suite à une aug- mentation de capital de 3 Mds de DH, et à celle d'Afriquia Gaz. Cette gestion rigoureuse de l'endette- ment reflète une stratégie prudente face aux incertitudes économiques actuelles. Parallèlement, les investissements des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont fortement aug- menté. L’enveloppe globale mobi- lisée pour les dépenses d'investis- sement (Capex) a bondi de 18,9%, atteignant 8,6 Mds de DH au pre- mier semestre 2024. Cette aug- mentation est notamment portée par la stratégie de développement de Managem, qui a vu ses Capex plus que doubler pour atteindre 2,684 Mds de DH. Ce groupe minier a alloué une part importante de ces fonds à des projets d'envergure, tels que la construction du projet aurifère de Boto et du projet cupri- fère de Tizert. Les investissements dans le secteur des télécommunications ont éga- lement été notables, avec Maroc Telecom (IAM) représentant 38% des Capex totaux. IAM a consacré 3,232 Mds de DH à l'amélioration de la performance et de la qualité de ses services, en ligne avec sa stratégie d'investissement conti- nue. Le secteur des boissons n'est pas en reste, avec une augmenta- tion de 33% de l'enveloppe bud- gétaire d'Oulmès à 286 MDH. Ces fonds ont été dédiés au renforce- ment des capacités de production et logistiques, témoignant de l'en- gagement de l'entreprise à soutenir la durabilité de ses opérations face à une demande croissante. En conclusion, bien que les per- formances des différents secteurs soient contrastées, l'optimisme reste de mise pour le second semestre de 2024. La croissance soutenue des revenus financiers et l'augmentation des investisse- ments stratégiques suggèrent une dynamique positive pour l'écono- mie marocaine. Les analystes de BKGR estiment que cette tendance pourrait se poursuivre, malgré les défis économiques et les incerti- tudes qui persistent sur le plan national et international. ◆

 Les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont dégagé des revenus de 153 milliards de dirhams au terme du 1 er semestre.

Le chiffre d'affaires global des sociétés cotées ressort en hausse de 4% au premier semestre 2024. Le secteur bancaire y a le plus contribué avec 46,3 Mds de DH de revenus. Dynamique commerciale soutenue au premier semestre Par Y. Seddik L Sociétés cotées

es sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont enregistré une hausse de leurs revenus de 4,3%, atteignant ainsi 153 milliards de dirhams au terme des six premiers mois de l'année 2024. C'est ce qui ressort du dernier rapport de BMCE Capital Global Research (BKGR) sur les performances semestrielles des entreprises cotées. Le secteur financier s'affirme comme le principal moteur de cette croissance, grâce à un dynamisme notable de ses activités commer- ciales. Le produit net bancaire (PNB) des institutions financières a ainsi grimpé de 12,7%, pour atteindre les 46,3 Mds de DH. Cette progression à deux chiffres est prin- cipalement attribuable aux contri- butions significatives de certaines grandes banques. Attijariwafa bank a ainsi ajouté 2,42 Mds de DH à ses revenus, tandis que Bank of Africa (BOA) et la Banque Centrale

Populaire (BCP) ont contribué à hauteur de 1,20 Md de DH et 1,05 Md de DH respectivement. Selon BKGR, cette croissance est surtout due à l'augmentation des revenus des activités de marché de ces éta- blissements. Stagnation des industriels En revanche, les entreprises indus- trielles montrent des signes de stagnation. Le chiffre d'affaires (CA) global du secteur industriel est resté presque inchangé, avec une légère augmentation de 0,6% pour atteindre 93,8 Mds de DH au premier semestre. Cependant, une analyse plus détaillée révèle une amélioration de 4,2% des revenus industriels au cours du deuxième trimestre 2024. Cette reprise par- tielle, malgré un calendrier défa- vorable dû au déplacement de l’impact de l'Aïd Al-Adha sur le premier semestre, pourrait indiquer

une accélération de l'activité com- merciale dans la seconde moitié de l'année. Le secteur de l'assurance et du courtage a également connu une amélioration de son chiffre d'af- faires, avec une croissance de 4,2% sur les six premiers mois de 2024. Cette progression est en grande partie tirée par les résultats de Wafa Assurance, qui a enre- gistré un gain de 451 millions de dirhams. La compagnie a bénéficié d'une bonne performance de toutes ses branches, en particulier dans les segments Dommages, Épargne et Prévoyance. Réduction de l'endettement et hausse des investissements Sur le plan bilanciel, l'endettement net des sociétés cotées, hors sec- teur financier, a connu une légère baisse de 1,9%, s'établissant à 57,8 Mds de DH à fin juin 2024. Cette

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BOURSE & FINANCES

Sociétés cotées

«Le deuxième semestre s'annonce prometteur pour Mutandis»

augmenté notre dividende de 23%, ce qui témoigne de notre confiance dans l'avenir. Nous maintenons notre objectif de 200 millions de dirhams de résultat net pour 2027, et tout semble indiquer que nous y parvien- drons. F.N.H. : Vous parliez d'une stratégie à long terme. Adaptez-vous parfois votre approche ou restez- vous fidèle à cette straté- gie initiale ? A. D. : La stratégie globale reste toujours la même. Par exemple, les raisons qui nous ont poussés à acquérir la marque Marrakech en 2017 sont toujours valables aujourd'hui. Nous avons égale- ment pris position dans les pro- duits de la mer, non pas pour une croissance en volume, mais pour une amélioration des marges, car le poisson est une ressource limitée. Nous restons fidèles à ces grandes idées, même si nous ajustons les détails en cours de route. La continuité dans l'exécution est essentielle pour garantir le succès. Nous croyons en ce que nous faisons. F.N.H. : Vous avez égale- ment mentionné l'ouver- ture d'une nouvelle unité de production à Dakhla, prévue pour fin 2024. Le calendrier est-il maintenu ? A. D. : Oui, absolument. L'usine sera prête entre septembre et octobre 2024. Cette nouvelle unité nous permettra de valoriser l'ensemble du poisson que nous obtenons, y compris celui qui n'est pas adapté à la conserve. Cela ajoutera une nouvelle source de revenus et de marges significatives pour Mutandis. ◆

Adil Douiri, président fondateur de Mutandis, nous parle des réalisations du groupe au premier semestre et des perspectives à court et moyen terme.

Propos recueillis par A. Hlimi

vité atteindre sa pleine mesure d'ici la fin de l'année. Quant aux autres activités, elles continuent de bien fonctionner avec des marges très favorables. Nous avons d'ailleurs révisé nos pré- visions à la hausse, avec une croissance du résultat net atten- due autour de 20%, contre les 10 à 15% annoncés en février dernier. F.N.H. : Vous avez égale- ment une approche sin- gulière dans votre com- munication, notamment envers les petits épar- gnants. Pourquoi cette importance accordée aux petits actionnaires chez Mutandis ? A. D. : Nous croyons fortement au développement de l'action- nariat populaire. Aujourd'hui, Mutandis compte environ 5.000 actionnaires, et nous espérons élargir cette base à 10.000, voire 15.000 actionnaires à l'avenir. Mutandis est une entreprise industrielle marocaine, créée de toutes pièces en 2008, avec 11 usines implantées au Maroc. Il est important pour nous que le maximum de Marocains, même ceux disposant d'une petite épargne, puissent devenir actionnaires de Mutandis. C'est une manière de les associer à notre succès et à la croissance de l'entreprise.

Finances News Hebdo : Vous venez de présenter les résultats du premier semestre 2024. Que pou- vez-vous nous dire sur le début de cette année pour Mutandis ? Adil Douiri : L'année se déroule de façon excellente, au-delà de nos attentes. Nos marges sont très bonnes, grâce aux efforts que nous avons faits pendant la période du Covid et les suites de l'inflation qui ont suivi. Nous avons amélioré nos produits et réalisé des gains en matière de coûts de revient, ainsi que d'effi- cacité dans la production. Avec la stabilisation des matières premières et l'ajustement des prix de vente pour compenser partiellement l'inflation, nous fonctionnons aujourd'hui avec des marges très favorables. La reprise des volumes est égale- ment bonne. F.N.H. : Quelles sont vos prévisions pour la fin de l'année 2024 ? A. D. : Le deuxième semestre s'annonce également promet- teur. Concernant l'activité des conserves, qui a connu un recul au premier semestre principa- lement dû au fait que la saison de pêche a démarré plus tard cette année, nous constatons que la situation s'améliore, et nous devrions voir cette acti-

F.N.H. : En observant les résultats de Mutandis, on remarque une croissance continue depuis votre introduction en Bourse. Vous avez récemment parlé d'un doublement de votre chiffre d'affaires d'ici 2027. Les résultats du premier semestre confirment-ils cette pré- vision ? A. D. : Oui, absolument. Nous avons beaucoup investi ces trois à quatre dernières années, et nous commençons à récolter les fruits de ces investissements, comme le montrent déjà nos marges au premier semestre. Nous avons modernisé nos usines, ce qui améliorera nos volumes et notre rentabilité. Cette année, nous avons aussi

«Nous espérons élargir notre base d’actionnaires particuliers à 10.000, voire 15.000 actionnaires à l'avenir».

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

e secteur du BTP voit ses deux leaders en Bourse, TGCC et Jet Contractors, enregistrer des per- formances remarquables au pre- mier semestre 2024. Ces entre- prises, véritables locomotives du secteur, bénéficient pleinement de la relance des chantiers à travers le pays, impulsée par des politiques publiques favorables à l'infrastructure. TGCC : Une croissance solide portée par des projets d’envergure TGCC et Jet Contractors, les locomotives du secteur BTP, profitent d'une relance des chantiers au Maroc. Les opérateurs BTP tournent à plein régime Par A. Hlimi L Bourse Cette situation s’explique par la cadence soutenue de la produc- tion et l'engagement du groupe à continuer de développer ses capacités opérationnelles pour répondre à la demande crois- sante.

port à juin 2023, confirmant la dynamique positive de l'entre- prise. Notamment, 43% de ce carnet sont constitués de projets à l’export, témoignant de l'ex- pansion internationale du groupe, principalement en Afrique. L'endettement net de Jet Contractors s'élève à 973,61 mil- lions de dirhams, enregistrant une amélioration de 6% par rapport à l’année précédente, ce qui reflète une gestion prudente et une amé- lioration de la structure financière du groupe qui s’était tendue au lendemain de la crise sanitaire, provoquant un long épisode d’in- quiétudes chez les investisseurs. Mais la société s’est refait une santé, ce qui lui permet de conso- lider sa position sur le marché tout en explorant de nouvelles opportunités de croissance. ◆ Les performances enregistrées par TGCC et Jet Contractors au premier semestre 2024 devraient se consolider les trimestres à venir. Les deux groupes continuent de capitali- ser sur la relance des chantiers: leurs stratégies respectives, axées sur l'expansion interna- tionale, la modernisation des infrastructures et la diversifica- tion des activités, augurent d’un avenir prometteur. Le secteur devrait continuer de bénéficier des investissements publics et privés dans les infras- tructures, avec un accent par- ticulier sur les secteurs straté- giques, tels que l'énergie, l'eau et l'environnement. En Bourse, ces perspectives se traduisent par des perfor- mances hors normes. Les deux opérateurs enregistrant des performances boursières de res- pectivement 100% pour TGCC et 200% pour Jet Contractors, sans pour autant afficher des ratios de valorisation élevés. Jet Contractors se paie 15 fois ses bénéfices prévisionnels contre 28 fois pour TGCC. Un avenir promet- teur pour le secteur BTP

lisation de projets d’envergure tant au niveau national qu'inter- national. Le carnet de commandes de TGCC s’élève à 8,6 milliards de dirhams, ce qui témoigne d’une dynamique commerciale robuste et d'une demande croissante dans le secteur de la construc- tion. Cette progression est éga- lement soutenue par une stra- tégie d’investissement prudente. Malgré une baisse des inves- tissements de 53% au premier semestre 2024 par rapport à l'année précédente, ceux-ci s'établissent à 78,3 millions de dirhams, permettant au groupe de répondre efficacement aux besoins actuels tout en moderni- sant ses équipements. Néanmoins, cette expansion rapide a entraîné une augmen- tation de l'endettement net de TGCC, qui s'élève à 1,13 Md de dirhams, en hausse de 16% par rapport à fin décembre 2023.

Jet Contractors : Une stratégie agile et résiliente De son côté, Jet Contractors affiche également une perfor- mance solide, avec un chiffre d’affaires semestriel consolidé de 1,45 milliard de dirhams, en augmentation de 46,6% par rap- port à la même période en 2023. Ce résultat illustre la capacité de l'entreprise à capitaliser sur la reprise des chantiers et à s’adap- ter aux évolutions du marché grâce à un modèle économique agile et résilient. Le carnet de commandes de Jet Contractors, qui atteint près de 8 milliards de dirhams, affiche une croissance de 6% par rap-

TGCC continue de s'imposer comme un acteur incontournable dans le secteur. Au 30 juin 2024, le groupe a enregistré un produit d’exploitation de 3,8 milliards de dirhams, en hausse de 30% par rapport à la même période en 2023. Cette performance résulte de l’intensification des activités dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation et l’industrie, ainsi que de la réa-

 Les performances enregistrées par TGCC et Jet Contractors au premier semestre 2024 devraient se consolider les trimestres à venir.

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024

BOURSE & FINANCES

Systèmes bancaires

les défis environnementaux, les risques climatiques pour les banques marocaines restent faibles, tant sur le plan physique que lors d'une transition énergétique. Concernant la transparence, la divulgation des exposi- tions des banques à la dette publique reste insuffisante. Cette faiblesse structurelle expose les banques à des risques systémiques si une crise de la dette souveraine survient. Il est donc primordial de renforcer les exigences en matière de divulgation pour améliorer la discipline de marché. Sur un échantillon de 50 pays, représentant 93% du total des actifs bancaires dans les économies émergentes et en développement, l'enquête de la Banque mondiale révèle que 30% des secteurs financiers des économies émergentes seront exposés à des risques importants dans les 12 pro- chains mois. La dépendance croissante des banques à la dette publique constitue une vulnérabilité particuliè- rement préoccupante dans un contexte de dégradation des finances publiques. La modernisation technologique, pourtant essentielle, reste à la traîne dans plusieurs pays. Pour le Maroc, l’adoption complète de ces réformes renforcera non seulement la résilience du système ban- caire marocain, mais égale- ment sa capacité à attirer des investissements interna- tionaux et à jouer un rôle clé dans le développement durable du pays. Les acteurs financiers, en collaboration avec les autorités, doivent saisir cette opportunité pour adopter les meilleures pra- tiques internationales. Cela permettrait au pays de consolider ses acquis écono- miques et d'assurer une sta- bilité durable, tout en demeu- rant un modèle de résilience pour les autres marchés émergents. ◆

En adoptant les meilleures pratiques internationales, le Maroc pourrait non seulement consolider son système bancaire, mais aussi s’imposer comme un modèle de résilience dans un environnement économique mondial en pleine mutation. Le Maroc en phase avec les recommandations de la Banque mondiale

Par Désy M.

 Selon la Banque mondiale, entre 2012 et 2023, l'exposition des banques à la dette publique a augmenté de plus de 35%.

L

e dernier rapport de la Banque mondiale, intitulé «Finance and Prosperity 2024» , met en avant les risques croissants qui menacent les économies émergentes, dont le Maroc. Face à ces défis, l'institu- tion internationale propose une série de recommanda- tions visant à renforcer la résilience des systèmes ban- caires, essentiels pour garan- tir une trajectoire de dévelop- pement durable. Alors que le Royaume est confronté à des défis économiques et clima- tiques sans précédent, ces

recommandations pourraient bien être la clé d'un avenir économique plus sûr et plus durable pour le pays. La Banque mondiale plaide pour un renforcement des filets de sécurité financiers, une intensification des tests de résistance bancaires et une meilleure coordination entre les autorités. Parmi ces mesures, l'accent est mis sur la nécessité de coordonner les réponses des autorités financières et gouvernemen- tales en cas de crise, afin de garantir la stabilité du secteur bancaire. Dans ce rapport, le Maroc est reconnu parmi les pays dont le secteur financier se caractérise par la résilience et la stabilité au sein de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Mais, les

réformes mises en place pour renforcer les filets de sécu- rité financiers sont encore loin d'être optimales. La coordination interinstitution- nelle, indispensable pour une réaction rapide en période de crise, est en cours de développement et nécessite des ajustements supplémen- taires. La Banque mondiale sou- ligne également les efforts louables des banques maro- caines pour intégrer les risques climatiques dans leurs analyses. Sous l'impul- sion de Bank Al-Maghrib, des tests de résistance basés sur des modèles climatiques et macro-financiers ont été réa- lisés, évaluant l'impact des sécheresses et inondations sur le secteur bancaire. Ces tests ont révélé que malgré

Malgré les défis environnementaux, les risques climatiques pour les banques marocaines restent faibles, tant sur le plan physique que lors d'une transition énergétique.

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

Banque

BOURSE LA SEMAINE EN CHIFFRES

CIH Bank clôture avec succès son augmentation de capital de 349 MDH…

Capitalisation sectorielle

14 000 La Bourse de la semaine du 28 août au 03 sep t. 2024

13 968

12 968

12 936

35,66%

13 935

13 933

35,29%

13 904

13 908

13 895

13 840 13 872

C IH Bank a clôturé avec succès l'opération d'aug- mentation du capital social réservée aux action- naires et aux détenteurs de droits préférentiels de souscription par émission de 977.499 actions nou- velles. Cette augmentation de capital s'élève à 349.944.642 dirhams, répartie en 97.749.900 dirhams de capital social et 252.194.742 dirhams de primes d'émission. Le Conseil d'administration de CIH Bank, lors de sa réunion du 28 août 2024, a constaté la réalisation de cette opération conformément aux modalités décrites dans le prospectus approuvé par l'AMMC le 28 juin 2024 sous la référence VI/ EM/020/2024. À la fin de la période de souscription, le nombre total d'ac- tions attribuées s'élève à 977.499 actions nouvelles repré- sentant le nombre maximal de l'opération, soit un taux de réalisation de 100%. À l'issue de cette opération, le capital social de CIH Bank est porté de 3.051.978.400 dirhams à 3.149.728.300 dirhams. ◆

Mer

Jeudi

Vend

Lundi

Mardi

Performance Hebdomadaire Masi

Capitalisation globale (Mds DH)

11,14% 12,35%

0,12% + 721

5,56%

Mds

Banques Batiments et Matériaux de construction Télécommunications Mines

Autres

Les plus fortes hausses de la semaine

Zellidja

+32,22% +28,16% +19,40% +18,70% +16,55% 315 MDH 159 MDH 146 MDH 138 MDH 83 MDH

IB Maroc Cartier Saada MM Group Jet Contractors

CIH Bank

Les valeurs les plus actives de la semaine

L’ Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) porte à la connaissance du public que le RCAR a déclaré avoir acquis 660.294 actions CIH Bank, au prix de 358 dirhams, au titre de sa sous- cription à l’augmentation de capital de CIH Bank, franchis- sant ainsi directement à la hausse le seuil de participation de 5% dans le capital de la banque. Suite à cette opération, le RCAR déclare détenir 1.639.980 actions CIH Bank, soit 5,21% du capital de ladite banque post augmentation de capital. Dans les six mois qui suivent le franchissement du seuil pré- cité, le RCAR envisage de poursuivre ses achats sur la valeur CIH Bank. ◆ …Le RCAR se renforce dans le capital

Attijariwafa bank

Addoha Alliances Taqa Morocco Akdital

Marché obligataire

La demande des investisseurs s'est élevée à 4,1 milliards de dirhams (Mds de DH) sur le marché primaire des bons du Trésor ce mardi. Un montant de 2,1 milliards de dirhams a été servi face à une demande totale de plus de 4,1 Mds de DH, lors de l'opération d'adjudication de bons du Trésor (BdT) de mardi, selon la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE). Il s'agit de bons à 13 semaines à un taux de 2,58%, en baisse de 10 points de base (Pbs), de bons à 52 semaines à un taux de 2,74%, en retrait de 3,2 Pbs, et de bons à 2 ans qui baissent de 2,8 pbs, portant sur des montants respectifs de 450 MDH, 200 MDH et 1,5 Md de DH.

Marché de change

Le Dirham est resté quasi stable face à l'Euro et s'est apprécié de 0,82% vis-à-vis du Dollar américain durant la semaine du 22 au 28 août 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM). Les avoirs officiels de réserve se sont établis à 361,8 milliards de dirhams au 23 août, en baisse de 0,5% d'une semaine à l'autre et en hausse de 1,8% en glissement annuel.

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