FNH N° 1163-1

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024

ECONOMIE

Campagne agricole 2024/2025

impactés par le manque de tré- sorerie. Lourdement endettés, ils n’ont, pour la plupart d’entre eux, pas les moyens suffisants pour financer les différentes opérations. La problématique du financement se pose avec acuité, d’autant que les intrants ont connu une flambée record. Même si l’Etat accorde des sub- ventions pour soutenir les engrais et les semences, certains pro- duits devraient afficher un prix élevé» , souligne Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome. D’autres cultures seront, elles aussi, impactées sévèrement par le manque d’eau comme les filières oléicole, sucrière et les agrumes. Concernant la pre- mière, les récoltes vont démarrer dans quelques semaines selon les régions. Et tout laisse présa- ger que le rendement sera nette- ment inférieur aux prévisions. Que ce soit l’olive ou l’huile d’olive, les prix se sont inscrits dans un trend haussier ces dernières années. De nombreux spécia- listes de l’activité prévoient des prix au-delà de 100 DH/litre pour l’huile d’olive, voire 150 DH/litre pour les qualités supérieures. Pour réguler le marché et garan- tir un approvisionnement adé- quat, le ministère a pris une série de mesures. Ainsi, il est prévu d’assurer l’accès à la matière première dans de bonnes condi- tions. Il est aussi question de lutter contre l’informel, de régle- menter les dates des récoltes et de contrôler les prix à faible valeur ajoutée. L’objectif aussi est d’accélérer la mise en place du contrat-programme dédié au secteur portant sur la période 2020-2030. Pour la filière sucrière, la baisse drastique des réserves en eau des périmètres irrigués de Doukkala, Tadla et l’Oriental a réduit de 42% la superficie semée, qui s’est limitée à 22.672 ha seulement. L’agrumiculture devrait être, elle aussi, sous l’ef- fet de la baisse des apports en eau. Les exploitants seront mis à rude épreuve pour assurer la campagne d’exportation. ◆

La trésorerie des exploitants est fortement impactée. Les réserves en eau des barrages affichent un seuil critique et ne peuvent alimenter adéquatement les périmètres irrigués. Un démarrage compliqué et des incertitudes qui planent à l’horizon

L Par C. Jaidani

la campagne précédente, soit une baisse de 33%. Cela a eu un impact sur les récoltes. En saisons normales, la superficie semée dépassait facilement les 4 millions d’hectares. Pour leur part, les légumineuses ont vu leur superficie baisser de 35%. A travers des mesures de soutien et autres dispositifs d’accom- pagnement, le département de tutelle a fixé des objectifs revus à la hausse pour la prochaine campagne. Il prévoit 4,36 millions d’hectares pour les principales céréales, 545.900 ha pour les cultures fourragères, 300.000 ha pour les légumineuses alimen- taires et 105.860 ha de maraî- chage d’automne. Le ministère

note que la réalisation de ce pro- gramme prévisionnel dépendra des conditions climatiques et de la disponibilité de l’eau d’irriga- tion. «Il faut quelques années pour que la situation hydrique nationale s’améliore et revienne à la nor- male. Le remplissage des bar- rages devrait prendre du temps, surtout dans les zones les plus touchées par la sécheresse, à l’image des périmètres irrigués d’Oum Rabii, Bouregreg, Souss et Draa. Le manque de pluie et la baisse des réserves en eau devraient dissuader de nombreux agriculteurs à entamer les travaux à temps. Outre le volet hydrique, les exploitants sont également

a campagne agricole 2024/2025 sera entamée dans quelques semaines. Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, devrait donner le coup d’envoi vraisem- blablement à la mi-octobre. La saison démarre dans un contexte particulier, marqué par la persis- tance de la vague de sécheresse qui sévit depuis six ans. Elle risque de peser lourdement sur les opérations d’emblavement et de semi. Lors de la dernière campagne, le déficit hydrique avait dépassé les 30% et il a eu des effets sur la superficie semée en céréales principales : elle était contenue à 2,47 millions d’hectares contre 3,67 millions d’hectares lors de

 L’élevage étant l’activité la plus touchée par la sécheresse, il est urgent de renforcer les mesures d’accompagnement des exploitants.

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