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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024
DEVELOPPEMENT DURABLE
anticiper une augmentation de la demande en eau pour les villes, l’industrie et l’hôtellerie. Une course contre la montre pour synchroniser les projets Toutefois, la réalisation de ces projets exige une coordination sans faille. Le Maroc doit simul- tanément développer ses capa- cités renouvelables à Dakhla, construire le câble électrique, et mettre en service les nou- velles stations de dessale- ment. Guemra avertit qu’ «il y a urgence en la matière. La construction du câble, le déve- loppement de 3.000 MW renou- velables à Dakhla et les stations de dessalement doivent se faire de manière synchronisée, d’ici à 2030, au risque de faire entrer le pays dans une difficulté nette- ment plus prononcée». Signalons que la synchroni- sation est un défi logistique, mais également un impératif stratégique. Si les stations de dessalement sont prêtes avant que l’infrastructure énergétique soit pleinement opérationnelle, le Maroc pourrait se retrouver face à un goulet d’étrangle- ment, avec des stations prêtes à fonctionner mais sans l’énergie nécessaire pour les alimenter. À l’inverse, retarder les projets de dessalement au profit du déve- loppement énergétique risque- rait d’aggraver la crise de l’eau. Malgré ces défis, le Maroc est bien placé pour surmonter cette crise. En se concentrant sur une utilisation efficace des énergies renouvelables, le Royaume peut non seulement répondre à ses besoins en eau potable, mais aussi réduire la dépendance aux énergies fossiles coûteuses et polluantes. Le coût de l’élec- tricité pour le dessalement, selon Saïd Guemra, peut être significativement réduit avec les renouvelables. Il estime que l’usage des renouvelables (0,40 DH/kWh) peut ramener le coût électrique à 1,6 DH/m³, soit une réduction de 57% par rapport à l’électricité conventionnelle. ◆
L’ONU préconise une coopération internationale pour exploiter l’IA
L e Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé à une coopération internationale ren- forcée pour tirer parti de l’intelligence artificielle (IA) dans la réalisation des objectifs de dévelop- pement durable (ODD). Lors d'un atelier à Shanghai, il a souligné que l'IA pourrait accélérer la réalisation de près de 80% des ODD, bien que les opportunités soient inégalement réparties. Il a averti que l'IA pour- rait aggraver les inégalités si des garde-fous ne sont pas mis en place. «Pour exploiter véritablement le potentiel de l’IA, nous avons besoin d’une coopéra- tion internationale et de solidarité. Et nous devons de toute urgence combler le fossé de l’IA pour les pays en développement», a préconisé le haut responsable onusien. Le chef de l’ONU a, enfin, indiqué que l’organe consul- tatif de haut niveau qu’il a mis en place sur l’IA, publie- ra son rapport final prochainement, recommandant la
création d’un réseau de développement des capacités en IA qui connectera les centres d’IA et fournira une expertise et des données de formation, en particulier pour les pays en développement. Ce document propo- sera aussi la mise en place d’un Fonds mondial sur l’IA pour les objectifs de développement durable, outre un cadre de données mondial, afin que les écosystèmes locaux d’IA puissent prospérer. ◆
L es records de chaleur enregistrés en août représentent une «alerte rouge», a déclaré mercredi à Singapour la direc- trice de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), appelant à passer à l'action. La température mondiale moyenne en août a atteint des niveaux historiques pour la deu- xième année consécutive, selon des données préliminaires publiques de l'observatoire euro- péen Copernicus. Des pays comme l'Australie, le Japon et plusieurs provinces de Chine ou encore le Svalbard, un archipel norvégien situé dans l'Arctique, ont connu leur mois d'août le plus chaud, selon les différents organismes météorologiques locaux. «Les seuils sont constamment dépassés mais nous devons agir», a souligné la directrice de l'OMM, Celeste Saulo, lors d'un forum régional sur le climat réunissant les services météoro- logiques locaux à Singapour. Dans son évaluation des incidences du chan- gement climatique en Asie et dans le Pacifique, publiée récemment, l'organisation onusienne a mis en garde contre l'élévation du niveau de la mer, supérieure à la moyenne dans de nombreuses régions. Août 2024 marque le 15è mois consécutif où les températures moyennes du globe ont atteint une chaleur historique, synonyme de canicules, de séche- resses et de tempêtes renforcées par l'évapo- ration supplémentaire des océans. ◆ L'Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d'alarme Records de chaleur en août
L'énergie éolienne au service du secteur de l'eau Dakhla L a station de dessalement de Dakhla, alimentée entière- ment par énergie éolienne, constitue une réponse verte au stress hydrique dans la région. Achevée à 57%, elle sera opérationnelle l'année prochaine, apportant de l'eau pour l'agriculture et la population. Ce projet, financé à hauteur de 2,5 milliards de dirhams, s’inscrit dans le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, lancé en 2015 sous l'impulsion royale. Il permettra l’irrigation de 5.200 hectares, favorisant l’exportation de cultures à haute valeur ajoutée. Réalisée dans le cadre de la loi 86-12 régissant les partenariats public-privé, la station de dessalement de Dakhla est l’un des projets phares mis en œuvre dans une logique d'implication des partenaires dans toutes les phases : de la conception au finan- cement, en passant par la réalisation et l’exploitation. Pour Khalid Ghazzali, expert hydraulicien, la nouvelle station, une fois opérationnelle, fournira 37 millions de mètres cubes d’eau par an, avec une allocation de 7 millions spécifiquement pour l’eau potable destinée à la ville de Dakhla et ses environs. Le réseau d'irrigation s'étendra sur 113 km et alimentera l’agri- culture avec un débit de 1 mètre cube par seconde. L’énergie renouvelable produite par un parc éolien adjacent de 60 MW soutiendra la station, avec des bénéfices socio-économiques importants, notamment pour les investisseurs privés. ◆
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