FNH N° 1201 (1)

ECONOMIE

17

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 26 JUIN 2025

agricoles, à la faveur principale- ment d’une forte dynamique de l’investissement dans les infras- tructures, leur croissance avoisi- nerait 4,5% en 2025 et en 2026. Selon Abdellatif Jouahri, on passe progressivement d'un palier de croissance entre 3 et 4% par an à un palier entre 4 et 5%, nous renvoyant à des niveaux d'avant la crise financière. Et si les statistiques sur l'emploi ne reflètent pas encore cette accé- lération, c'est à cause du chô- mage dans le secteur agricole. A y regarder de plus près, l'économie marocaine a créé 282.000 postes au premier trimestre. Et hors agri- culture, elle en a détruit 72.000, les services ont absorbé 216.000 nouveaux emplois, 83.000 dans l’industrie, et 52.000 dans le BTP. Le chômage reste certes élevé, mais les secteurs actifs retrouvent là aussi des niveaux de création d'emploi qu'on a plus revu depuis la crise financière, de quoi soute- nir la consommation intérieure et alimenter un cercle vertueux de croissance. Le tableau est d'autant plus positif que les prévisions d'inflation ont été revues à la baisse. Selon les projections de Bank Al-Maghrib, l’inflation terminerait l’année 2025 sur une moyenne autour de 1%, avant de s’accélérer à 1,8% en 2026, des niveaux en deçà de la cible de 2%. Par ailleurs, les anti- cipations d’inflation demeurent ancrées, les experts du secteur financier tablant, au deuxième tri- mestre 2025, sur des taux d’infla- tion de 2,3% en moyenne à l’hori- zon de 8 trimestres et de 2,5% à celui de 12 trimestres. ◆

 Abdellatif Jouahri, wali de BAM.

Conjonture Croissance rapide et inflation maîtrisée, l'économie marocaine bat la chamade Sans surprise, Bank Al-Maghrib a maintenu son taux directeur inchangé en juin, dans un contexte mondial marqué par les incertitudes et dans l'attente de la transmission des précédentes décisions. Mais la Banque centrale a sensiblement relevé ses prévisions de croissance et revu à la baisse ses prévisions d'inflation, dressant un tableau macroéconomique robuste, rarement vu ces 20 dernières années.

E

Par A. Hlimi

n mars dernier, le wali de Bank Al-Maghrib s'était montré particu- lièrement enthousiaste dans ses commentaires après avoir abais- sé le taux directeur. Il indiquait que les données qui remontent du terrain, notamment sur l'in- flation, offraient de la latitude à la Banque centrale pour donner un coup de pouce à l'économie et à l'investissement public sans créer de surchauffe sur les prix. Abdellatif Jouahri faisait même remarquer que la croissance non agricole commençait à donner des signaux d'accélération et que les conditions de passage à un autre palier de croissance com- mençaient à se réunir. Trois mois et quelques précipi- tations plus tard, les données lui

donnent raison. Le 24 juin, devant la presse, il a présenté des pro- jections particulièrement robustes sur le PIB. Selon lui, la croissance économique a atteint, selon les données des comptes nationaux annuels publiés par le HCP, 3,8% en 2024, un rythme bien plus rapide que ce que laissaient pré- sager les données trimestrielles relatives à la même année. Et selon les projections actualisées de Bank Al-Maghrib, elle devrait connaitre une nette accélération cette année pour s’établir à 4,6%, puis se consoliderait à 4,4% en 2026. Dans le détail, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 5% en 2025, tenant compte d’une récolte céréalière estimée par le départe-

ment de l’Agriculture à 44 millions de quintaux (MQx), puis de 3,2% en 2026, sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 50 MQx. Pour les secteurs non

Le Conseil a décidé, au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives, notamment avec la géopolitique mondiale, de maintenir le taux directeur inchangé à 2,25%. La Banque centrale continuera de suivre de près la transmission de ses baisses récentes de ce taux, notamment vers les conditions de financement des TPME, et de fonder ses décisions futures, réunion par réunion, sur la base des données les plus actua- lisées. A noter que BAM a souligné que les taux débiteurs ont baissé de 45 points de base en moyenne depuis le début du cycle d'assouplissement monétaire. Sans doute qu’elle souhaite voir cette transmission s'intensifier avant de passer à une nouvelle étape. Un statu quo sans surpris

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker