ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 26 JUIN 2025
fait perdre en valeur près de 100 millions de dollars et réduit son positionnement de 5 ème exporta- teur mondial de pastèques à la 20 ème place actuellement. «Le Maroc bénéficie de condi- tions climatiques favorables pour produire des pastèques de bonne qualité. Ses pro- duits arrivent précocement aux marchés, devançant des pays comme la Turquie, l’Egypte et l’Espagne. Les fruits marocains sont appréciés pour leur goût, leur qualité ainsi que leurs prix compétitifs. Le taux d’enso- leillement est un avantage de taille qui leur permet d’accé- der aux marchés à l’interna- tional avant la concurrence. Le Royaume doit capitaliser sur cet avantage pour ratisser encore plus large et lorgner de nouveaux marchés, outre que ceux situés en Europe», sou- ligne Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome. Il poursuit : «Pour améliorer sa compétitivité, le pays doit inves- tir de nombreux paramètres. Il s’agit d’abord de renforcer l’utili- sation de techniques d’irrigation économes en eau, surtout dans les régions à fort stress hydrique. Il est question aussi de favoriser des variétés plus résilientes et les plus demandées à l’interna- tional. Outre la sécheresse, les pastèques peuvent être impac- tées par d’autres aléas comme la grêle. Ce risque est survenu en mars dernier, causant aux exploitants des pertes impor- tantes alors qu’ils étaient en période de récolte. En matière de conditionnement et d’export, il est primordial de bien maîtri- ser la chaîne de valeur afin que les produits soient plus compé- titifs. Enfin, durant les périodes de sécheresse, les exploitants sont confrontés à une teneur plus élevée de salinité de la nappe phréatique, qui impacte la qualité des produits. Pour pal- lier ce problème, ils sont obligés d’investir dans des matériaux et des techniques pour désaliniser l’eau. Cela implique une hausse du coût de production et, par ricochet, un effet sur les marges bénéficiaires». ◆
Le Royaume a exporté en 2024 environ 114.000 tonnes de pastèques.
Culture de la pastèque Les aléas climatiques perturbent l’essor de la filière Sous l’effet de la sécheresse, la surface dédiée à cette culture a été revue à la baisse ces dernières années. De la 5 ème place mondiale, le Maroc a été relégué à la 20 ème des pays exportateurs. Par C. Jaidani
L
a filière pastèque figure parmi les activités les plus dyna- miques du secteur agricole. Malgré les contraintes clima- tiques, elle n’a cessé d’amé- liorer ses performances tant au niveau de la production, de l’export, des investissements que de la création d’emplois. En plus du marché local, elle a pu évoluer remarquablement à l’international. Victime de son succès, ce sec- teur a connu une augmenta- tion de la surface cultivable. En 2020, les plantations de pas-
tèque occupaient une super- ficie de 16.812 hectares. Une année après, cette surface est passée à 19.206 hectares, soit une progression de 14,3%. Mais avec les saisons successives de sécheresse, le gouvernement a été contraint de réduire la superficie cultivable, particuliè- rement dans les régions présa- hariennes. Ainsi, elle est passée de 14.582 hectares en 2023 à 13.200 hectares en 2025. Pour compenser le manque à gagner, les exploitants du sec- teur, à la recherche d’autres régions en dehors du terri- toire national pour lancer leurs projets, se sont installés en Mauritanie. En effet, ce pays voisin offre des conditions cli-
matiques adéquates, une main- d’œuvre bon marché et des conditions d’investissement et d’exportation peu contrai- gnantes. Il faut rappeler que cette plante figure parmi les plus consomma- trices d’eau. Selon les régions, elle a besoin d’un apport hydrique entre 4.500 et 6.500 m 3 /hectare et par an. Celles soumises au stress hydrique sont les plus touchées par les restrictions de culture, à l’image de Draa Tafilet, Souss-Massa, Doukkala et Chichaoua. Selon East Fruit, plateforme digitale spécialisée dans l’agri- culture, le Royaume n’a expor- té en 2024 qu’environ 114.000 tonnes. Cette performance lui a
La superficie cultivable est passée de 14.582 hectares en 2023 à 13.200 hectares en 2025.
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