DEVELOPPEMENT DURABLE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 26 JUIN 2025
appoint pour stabiliser le réseau en cas de baisse de la produc- tion renouvelable. Mohamed Boiti explique que «l’accélération des investissements dans le stockage et la flexibilité est cruciale pour que les EnR passent de statut de compléments à celui de pilier fiable de notre mix énergétique» . Par ailleurs, la gouvernance et la souveraineté technologique doivent être repensées. Il s’agit de réorienter les subventions des énergies fossiles vers les tech- nologies propres, d’encoura- ger les partenariats public-privé pour soutenir les projets solaires, éoliens et de stockage, et d’in- vestir dans la fabrication locale de panneaux et de batteries. Il est aussi essentiel d’impliquer les acteurs locaux par la décen- tralisation de la production. Les micro-projets solaires dans l’agri- culture, la cogénération indus- trielle et l’autoproduction dans les zones urbaines et rurales créent un maillage énergétique plus rési- lient et participatif. «Réformer la fiscalité énergétique et sensibili- ser les ménages et entreprises à l’efficacité énergétique sont des mesures urgentes », ajoute Boiti. En outre, diversifier les approvi- sionnements fossiles restants, par exemple en multipliant les sources de GNL hors du Moyen-Orient, peut offrir une couverture transi- toire, mais ne constitue pas une solution pérenne. Le cœur de la stratégie doit être de réduire pro- gressivement la part des hydro- carbures, tout en consolidant des infrastructures vertes robustes. Si le Maroc réussit ce tournant, il pourra transformer la crise géopo- litique en opportunités : affirmer un leadership régional en expor- tant de l’électricité verte, valoriser son atout géographique et ses ressources naturelles (soleil, vent, phosphate), et créer un modèle économique moins soumis aux soubresauts des marchés pétro- liers. Mais, comme le conclut Mohamed Boiti, «tant que les hydrocarbures continueront de dicter notre destin énergétique, le Maroc restera exposé aux vents de la géopolitique». ◆
L’ «offre Maroc» en matière d’hydrogène vert don- nera une forte impulsion aux investissements dans les énergies renouvelables, le dessale- ment de l'eau, la production d'hydrogène vert et ses dérivés, ainsi qu’au développement des infrastruc- tures nécessaires, a affirmé lundi à Rabat la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali. Répondant à une question à la Chambre des représen- tants, elle a précisé que ce chantier s’inscrit dans le cadre des hautes orientations royales, englobant la chaîne de valeur, le cadre réglementaire et les infrastructures clés. renouvelables et les infrastructures Hydrogène vert :
«L’offre Maroc», un catalyseur pour les énergies
Un levier fondamental pour attirer les investissements Gaz naturel L e développement du sec- teur du gaz naturel consti- tue un levier stratégique pour attirer les investisse- Et de souligner que ces projets encouragent l'intensification, la localisation et le partage des infrastructures, y compris les stations de dessalement utilisant des énergies renouvelables, ce qui va permettre «de réduire le coût du mètre cube d'eau dessalée, tout en assurant la rationalisation de l'utilisation de l'eau et contribuant simultanément à la consolidation de la souveraineté énergétique et hydrique». Ces projets intègrent le dessalement d’environ 63 millions de m³ d’eau par an via des stations alimentées en énergies renouvelables, contribuant à la réduction des coûts de l’eau, à la rationalisation de sa consommation et à la souveraineté énergétique du Maroc. ◆ Reposant sur une approche globale et transparente, l'«offre Maroc» met à disposition près d’un million d’hec- tares, dont 300.000 déjà mobilisés dans une première phase. Elle prévoit aussi un cadre incitatif sur les plans fiscal, douanier et réglementaire pour soutenir les projets. Benali a annoncé la sélection de six groupements d’investisseurs pour sept projets dans les régions de Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Ces projets visent à générer 20 GW d’énergie renouvelable, dont 10 GW d’électrolyseurs, et à produire 8 millions de tonnes de dérivés d’hydro- gène vert, tels que l’ammoniac et l’acier verts.
ments, notamment dans l’indus- trie, a affirmé lundi la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali. Ce secteur permettrait de réduire les coûts de production, de stimuler l’emploi et d’accompa- gner la relance industrielle. Pour renforcer la souveraineté énergétique, le ministère a élaboré une vision intégrée pour le gaz naturel liquéfié (GNL), incluant une feuille de route pour les infrastruc- tures nécessaires à l’émergence d’un marché national. En mars 2024, un mémorandum d’entente a été signé entre 11 ministères et 5 établissements publics pour coordonner les actions liées aux infrastructures de stockage, rega- zéification, importation et trans- port. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour la construction d’une première station de GNL au
port de Nador West Med, connec- tée au gazoduc Maghreb-Europe (GME) et à des zones industrielles (Nador, Kénitra, Mohammédia). Le projet prévoit aussi une liaison future avec le gazoduc Afrique- Maroc via Dakhla. Le coût du gazoduc entre Nador et le GME est estimé à 273 mil- lions de dollars (M$), celui vers Mohammédia à 638,7 M$, et le réseau secondaire pour Kénitra/ Mohammédia à 42,5 M$. En vue de mettre en place un cadre législatif adapté au développement du sec-
teur du gaz naturel liquéfié, a-t-elle fait savoir, le ministère a élaboré un projet de loi encadrant l’impor- tation, l’exportation, le stockage, le transport, la distribution et la fourniture du gaz naturel. Cette législation vise à structu- rer le secteur, renforcer sa per- formance, et envoyer un signal fort aux investisseurs nationaux et étrangers pour les inciter à contri- buer au développement des infras- tructures, équipements et réseaux de transport et de distribution du gaz, a conclu Leila Benali. ◆
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