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JEUDI 4 MARS 2021

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loppé des anticorps, si par exemple je chope le Coronavirus, je ne vais développer qu’une forme légère à moyenne. Je ne vais pas être atteint de la forme grave, et ce point-là est très important. Dernier point à soulever sur les dernières études : après une première vaccination, on a une protection de 80% de la population contre l’hospitalisation. Je pense que les quelques pays européens qui ont décidé de ne pas utiliser le vaccin AstraZeneca pour les personnes de plus de 65 ans doivent revoir leur décision, car une étude écossaise a démontré que cette efficacité contre l’hospi- talisation des formes graves est plus accen- tuée et marquée chez les sujets âgés que chez les personnes jeunes. Plus on est âgé et plus on est protégé contre les formes graves. F.N.H. : Comment peut-on expliquer la prédominance du variant anglais? Les vaccins choisis par le Maroc sont-ils efficaces contre, justement, ces nouveaux variants ? Dr T. H. : Pour les vaccins utilisés au Maroc, à savoir AstraZeneka et Sinopharm, une étude publiée récemment (3 semaines) a démontré que le vaccin chinois est efficace contre les trois variants (britannique, sud- africain et brésilien) et pas seulement sur le variant anglais que nous avons détecté chez nous. AstraZeneka est efficace contre le variant britannique et il serait peut-être moins efficace sur les autres variants, selon une étude effectuée en Afrique du Sud. Actuellement, l’Afrique du Sud est en train de vacciner 100.000 de ses citoyens avec AstraZeneka pour justement mesurer l’effi- cacité du vaccin en question sur le variant et voir s’il protège contre les formes graves. Au Maroc, primo, les deux vaccins sont efficaces contre le variant britannique et, secundo, ils sont même efficaces pour les personnes âgées contrairement à la polé- mique plutôt politique que scientifique entre quelques pays européens pour des raisons de livraison et de favoritisme pour la Grande- Bretagne. Les experts de l’OMS et l’Agence européenne des médicaments ont autorisé l’utilisation du vaccin chez tous les groupes d’âge, y compris les personnes âgées de plus de 65 ans. Ajoutez à cela la dernière publication de l’étude écossaise qui confirme l’efficacité du vaccin d’AstraZeneka chez les sujets âgés, et souligne que dès la première injection, ce vaccin permet une réduction de 80% des hospitalisations. Ces nouvelles données démontrent que le Maroc s’est basé sur la science et non pas sur une polémique scientifique. ◆

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ne contaminent plus les autres. Désormais, ils ne sont plus contaminateurs et cela est extrêmement important. Mais il faut savoir que pour ces personnes qui ont été vacci- nées, cette immunité n’est pas durable, elle va s’éteindre. C’est pour cela qu’il y a une seconde injection pour rappeler et booster l’immunité qui est créée lors de la première injection. C’est pour dire que la 2 ème dose s’impose impérativement, elle est nécessaire. Maintenant, après la 2 ème dose, l’efficacité augmente et devient durable, mais pour com- bien de temps ? Peut-être 6 mois, 1 an, 2 ans, 5 ans, on ne sait pas exactement, puisque c’est tout récent. Il faut attendre, donner du temps au temps, mais déjà les scientifiques attestent que chez les jeunes, ces doses vac- cinales donneront une immunité de 2 à 4 ans, voire plus. Du côté des personnes âgées et

vulnérables, il est possible de se faire vacci- ner chaque année. C’est une supposition, car pour l’instant rien n’est encore sûr. Il nous faut donc une première et une deu- xième injection et attendre deux à trois semaines après la 2 ème prise, pour être vrai- ment immunisé. Environ 80% des personnes seront protégées, mais il y aura une partie qui ne sera pas protégée. Quand on parle de l’efficacité de 90%, c’est-à-dire que la popu- lation qui a reçu ces doses vaccinales aura développé une immunité protectrice. Mais les 10% qui n'ont pas développé cette immunité seront protégés par l’immunité collective. Il faut savoir que lorsque l’on reçoit le vaccin, on est protégé presque à 100% contre les formes graves de la Covid-19. Je m’explique: je suis vacciné et même si je ne fais pas partie des 80% des personnes qui ont déve-

«Pour atteindre une immunité collective, on a besoin d’un vaccin sûr et efficace. Ensuite, il faut tabler sur l’adhésion de la population. Au Maroc, nous avons une adhésion complète des citoyens. Quant à la campagne de vaccination, elle se déroule dans de bonnes conditions. Bien évidemment, si l’on reçoit les vaccins dans les délais, s’il n’y a pas d’apparition de souches plus graves, c’est-à-dire une souche qui remet tout enquestion, à savoir vaccinet immunité, àmonavis, enété, début juillet, onauradéjà terminé notre campagne de vaccination et on pourra parler d’immunité collective. Ceci dit, l’immunité collective, ce n’est pas un chiffre qu’on annonce (70 ou 75%). Dès qu’on atteint ce chiffre, il faut surveiller. En effet, on surveille si nous avons étouffé le virus jusqu’à ne plus voir de cas. Cela demandera des semaines, mais durant cette période, le pays pourra se libérer des mesures restric- tives progressivement. Enmême temps, on va continuer à observer et à être prudent. Et si tout va bien, durant le mois de septembre, on pourra envisager de suspendre progressivement les mesures barrières jusqu’à la fin de l’année 2021. Bien évidemment, nous allons toujours garder un œil sur l’évolution de l’épidémie au Maroc et à l’étranger, puisque tant que le virus circule dans les pays du globe, nous ne serons pas à l’abri demutations.Moralité :même si onest vacciné et donc protégé avec une immunité collective, le fait qu’il y ait une mutation grave, c’est-à-dire un variant ou une souche qui n’est plus sensible au vaccinutilisé, remettra tout enquestion et fera redémarrer la pandémie. Il faut donc res- ter vigilant, même avec l’immunité collective, jusqu’à l’extinction du virus dans toute la planète. L’immunité collective, selon le Dr TayebHamdi

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