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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 26 & VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2024
ECONOMIE
tout en lui offrant des voies claires et attrayantes pour s’engager dans les secteurs porteurs », affirme Sofiane Gadrim. Et de préciser que «beau- coup de MRE n’ont pas de repères concrets pour juger du potentiel de ces secteurs. C’est ici que le Maroc doit intervenir, avec une stratégie de communication transparente, mettant en avant les réussites qui ont découlé des initiatives maro- caines, comme les startups qui ont su percer grâce aux programmes d'accompagnement et aux finance- ments adaptés». Comme pistes de solutions, le co- fondateur d'Atela table sur la tech- nologie comme catalyseur dans cet accompagnement, avec des applications dédiées, où les MRE peuvent simuler leurs investisse- ments, accéder à des études de marché personnalisées, ou même se connecter avec d’autres inves- tisseurs pour partager des expé- riences. C’est cette dimension communautaire et interactive qui pourrait faire toute la différence, en transformant chaque démarche administrative en une véritable expérience d’accompagnement et de valorisation. Le crowdfunding, comme levier puissant, pourrait permettre aux MRE de s’engager directement dans des projets concrets au Maroc. Qu’il s’agisse de startups technolo- giques, de projets agricoles inno- vants ou d’initiatives culturelles, ces plateformes pourraient offrir aux MRE des possibilités d’inves- tissement simples, sécurisées et connectées à des secteurs produc- tifs. C’est une manière de les rendre acteurs du développement, tout en diversifiant les sources de finance- ment pour l’économie marocaine. Enfin, le Maroc se positionne aujourd’hui comme un pays en pleine effervescence, capable d’attirer l’attention mondiale grâce à des événements d’envergure comme le Gitex Africa, la CAN 2025 ou la Coupe du monde 2030. Ces rendez-vous sont des opportunités à des investissements et des colla- borations, et c’est dans ce sillage que le Maroc peut capter l’intérêt des MRE et les encourager à par- ticiper à cette dynamique, conclut Sofiane Gadrim. ◆
Avec plus de 5,5 millions de MRE répartis à travers le monde, ce réseau international de Marocains, forme un capital et des opportunités pour le développement économique du Royaume.
d’investissement, adoptée il y a quelques mois, inclut également des mesures incitatives visant à attirer les MRE vers des secteurs autres que l’immobilier. Bien que ces mesures com- mencent à porter leurs fruits, le chemin est encore long avant de parvenir à libérer le potentiel inex- ploité des MRE et leur expertise importante dans des investisse- ments porteurs et diversifiés. Les transferts des Marocains résidant à l’étranger pourraient atteindre 123 milliards de dirhams d’ici 2025. L’enjeu pour le Royaume est de maximiser l’impact de ces flux financiers. Un soutien crucial, mais un potentiel sous-exploité Par Désy M. L MRE
es Marocains résidant à l’étranger (MRE) jouent un rôle vital dans l’économie du Maroc. Leurs trans- ferts de fonds, atteignant 68,13 milliards de dirhams à la fin de juillet, sont essentiels pour l’éco- nomie nationale, soutenant le pou- voir d’achat et la consommation. Bank Al-Maghrib prévoit que ces transferts pourraient atteindre 123 milliards de dirhams d’ici 2025. «Au-delà des répercussions immé- diates sur l’économie locale de leurs régions d’origine ou de rési- dence au Maroc, leurs transferts en devises jouent un rôle crucial en agissant comme une soupape de sécurité et un gage de stabilité des réserves de change» , affirme Hassan Edman, professeur en économie et gestion à la Faculté des sciences juridiques, écono- miques et sociales d’Agadir. Bien qu'ils représentent une manne pour le Maroc, contribuant poten- tiellement à plus de 10% du PIB, seulement 10% sont réinvestis, principalement dans l'immobilier.
À peine 2% vont vers des secteurs productifs comme l’industrie ou les services. Pourtant, plusieurs mécanismes ont été élaborés dans le but d’attirer le maximum de MRE et stimuler leur appétence pour des secteurs productifs. Il s’agit notamment du mécanisme d’appui et de financement MDM Invest, renforcé par MDM Tamwil en 2024, qui propose des conditions de financement avantageuses, avec une priorité sur les projets relevant de secteurs à forte valeur écono- mique. Il y a aussi le lancement par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, en partena- riat avec la CGEM, d’une initia- tive permettant de regrouper tous les Marocains entrepreneurs du monde dans une 13 ème région éco- nomique virtuelle de la CGEM. Cela permettrait aux MRE d’accom- pagner le développement écono- mique du pays et de disposer d’un espace d’échange, d’information, de soutien et d’orientation en leur faveur. De plus, la récente Charte
Sofiane Gadrim, directeur des nou- velles technologies (CTO), co-fon- dateur d’Atela et ex-MRE, estime qu’il est important de créer une véritable connexion entre les MRE et l’économie marocaine. «Le Maroc a les ressources et les opportunités pour faire de ses MRE de véritables acteurs du dévelop- pement. Il suffit de comprendre leurs attentes et de leur offrir des solutions sur- mesure, adaptées à leurs parcours uniques. Avec une approche personnalisée et proac- tive, le pays peut pleinement béné- ficier de la richesse de sa diaspora,
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