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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 26 & VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2024
POLITIQUE
démie), où l’économie natio- nale avait perdu des dizaines de milliers d’emplois. Entre 2022 et 2023, le taux de chô- mage s’est aggravé, pas- sant de 11,8% à 13%, avec 157.000 postes d’emploi per- dus. Il se situe, au second trimestre 2024, à 13,1% au niveau national. Et comme si cela ne suffi- sait pas, la nature semble également vouloir rappe- ler que la gouvernance d’un pays ne se limite pas à des chiffres ou à des discours. Les inondations meurtrières qui ont frappé le sud-est du Royaume récemment en sont la preuve. Selon les dernières estimations, elles ont fait une vingtaine de 20 morts et plu- sieurs disparus, sans comp- ter des dommages maté- riels importants. Là encore, ce qui a le plus frappé les citoyens, c’est l'absence de prise de parole officielle du chef du gouvernement dans les heures ou jours qui ont suivi ces catastrophes. Pas un mot à l’égard de la popu- lation. Même pas une visite symbolique dans les régions sinistrées.
actuellement dans sa zone de confort, alors que plusieurs réformes et chantiers struc- turants doivent être menés à moyen terme. Ce remaniement ne doit cependant pas être un simple jeu de chaises musi- cales où l’on remplace les noms sur les portes des bureaux. Ce dont le Maroc a besoin aujourd'hui, c'est d’un renouvellement stratégique. Avec de nouvelles idées. Des idées novatrices. Et peut-être même de nouvelles façons de penser. Parce que la jeu- nesse marocaine attend, sur- tout, des solutions concrètes à ses problèmes, pas des promesses creuses pour pacifier les intelligences rebelles. Si un remaniement devait avoir lieu, il devrait s’inscrire dans cette logique. Que ce soit dans la lutte contre l’émi- gration clandestine, dans la création d'emplois pour les jeunes ou dans la gestion des catastrophes naturelles, le Maroc a besoin d'une équipe ministérielle proac- tive, capable de voir plus loin que la simple échéance élec- torale. Bien sûr, il y a toujours la possibilité que ce rema- niement, tant espéré par certains, ne voie jamais le jour. Après tout, la politique obéit souvent à l’arithmé- tique politicienne, et celle-ci n’est pas toujours en phase avec les attentes du peuple. Akhannouch pourrait ainsi choisir de serrer les dents, faire fi des critiques et conti- nuer dans sa logique comme si de rien n’était. Mais est-ce vraiment la meilleure option ? En tout cas, que ce rema- niement ait lieu ou non, ce qui importe, c'est que les Marocains retrouvent confiance en leur gouverne- ment. Et pour cela, il faudra plus que des discours cos- métiques. Il faudra des actes. Et vite !. ◆
Entre les évènements de Fnideq et les inondations, Aziz Akhannouch a pu se distinguer par son silence bruyant.
Un gouvernement un brin passif
les opportunités sont encore plus rares, beaucoup de jeunes finissent par céder à la tentation de l’émigration illégale. Le manque d'em- plois qualifiés, la précarité de ceux disponibles, ainsi que l’inadéquation entre la for- mation des jeunes diplômés et les besoins du marché du travail sont des problèmes structurels qui n'ont toujours pas été résolus. C’est pour- quoi, d’ailleurs, le taux de chômage des diplômés se situe à 19,4% au second tri- mestre 2024. Les initiatives comme le pro- gramme Awrach ou Forsa n’y ont rien changé. Les jeunes peinent de plus en plus à s’insérer dans le marché du travail, mais également à
trouver des emplois stables et bien rémunérés. Et dire qu’en 2021, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait promis, durant sa mandature, de créer 1.000.000 d’emplois net, soit 200.000 par an ! Pratiquement 3 ans plus tard, le chômage s’est au contraire aggravé. Entre 2021 et 2022, l’économie nationale a perdu au total 24.000 postes d’em- ploi. Le taux de chômage au niveau national s’était certes amélioré, passant de 12,3% à 11,8% d’une année à l’autre, mais cela était dû, comme nous l’avions déjà écrit dans ces colonnes, à un effet rat- trapage après l’hécatombe subie par le Royaume entre 2020 et 2021 (durant la pan-
Les critiques contre l’Exécu- tif se multiplient de plus en plus. Et pas seulement dans les cercles d’opposition dont les voix sont moins inau- dibles. L’opinion publique, surtout, s’émeut de la pos- ture du gouvernement. De sa passivité. De cette décon- nexion avec la collectivité. D’où, peut-être, la nécessité d’un changement d’équipe ministérielle pour donner plus de jus à ce gouvernement qui, visiblement, semble être
Le Maroc a besoin actuellement d'une équipe ministérielle proactive, capable de voir plus loin que la simple échéance électorale.
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