Express_2012_03_16

SOCIÉTÉ

Une grande dame au service de l’histoire

mis là-dedans. Ça s’est poursuivi avec Margaret MacMillan pour la partie anglophone. C’est d’ailleurs assez remarquable dans ce groupe. Dès qu’on avance une idée, il y a toujours une bonne dizaine de personnes qui se proposent pour participer. » Depuis quelques années, PLLH déploie beaucoup d’énergie à cataloguer et archiver de véritables trésors dont plusieurs dons qui ont été légués par les descendants de Nathaniel Hazard Treadwell. Mme Bédard a développé une relation extraordinaire avec certains d’entreeux.LeDrRossJohnsondeToronto et sa sœur lui ont même rendu visite à L’Orignal et ont pu apprécier la collection qui prend place dans le musée de l’AncienneprisondeL’Orignaloùsetrouve aussi la salle d’archivage. « On s’écrivait régulièrement. C’était un homme charmant : pédiatre, musicien, excellent cuisinier. Il faisait même ses confitures pour les vendre pour les œuvres de charité de l’hôpital. Il est décédé en janvier dernier mais je suis encore en contact avec ses fils. » L’Ancienne prison, voilà une autre de ses grandes passions. Membre active et secrétaire du comité, elle s’est réjouie de l’ouverture du bâtiment patrimonial au grand public en 2007, au terme de nombreuses années de préparation. Depuis, elle est de ceux qui investissent sans compter pour en faire la promotion et pour organiser des activités pour garder le lieu bien vivant. Le Comité de l’Ancienne prison de L’Orignal a d’ailleurs figuré parmi les finalistes pour le Prix Roger-Bernard du Regroupement des organismes du patrimoinefranco-ontarien(ROPFO),alors qu’individuellement, Louise Bédard avait été retenue ultérieurement pour le Prix Huguette-Parent du ROPFO, également. Cette dernière soulignait qu’en soit, être finaliste est déjà un grand privilège. Le prix qu’elle reçoit maintenant du lui rend d’autant le regard pétillant. Mme Bédard sera au Salon du livre de Rigaud le 25 mars prochain avec L’Orignal-Longueuil au fil du temps.

chantal.quirion@eap.on.ca L’O RIGNAL

Encore sous le charme de la Thaïlande, Louise Bédard rechausse néanmoins ses bottes. L’hiver n’est pas terminé à L’Orignal. Il y a quelques semaines, alors qu’elle baignait dans le parfum des fleurs exotiques, ici à Queen’s Park on lui décernait un grand honneur, l’un des Prix 2011 du lieutenant-gouverneur pour les réalisations en matière de conservation du patrimoine. « J’aurais aimé ça y être, j’y ai beaucoup pensé. La journéedu24février,matêteétait à Toronto mais mon voyage était planifié depuis longtemps. » Les Prix annuels du lieutenant- gouverneur soulignent la contribution d’individus et de collectivités en matière d’identification, de conservation, de protection et de promotion du patrimoine ontarien. Dans le cas de Louise Bédard, on peut affirmer facilement qu’elle s’est illustrée dans toutes ces sphères pour le grand bénéfice de sa communauté, L’Orignal-Longueuil. C’est d’ailleurs le canton de Champlain qui a soumis sa candidature et qui lui remettra le Prix lors d’une cérémonie d’usage. « C’est un grand honneur et je suis fière pour notre groupe du patrimoine car ça va à mon groupe aussi. On ne pourrait pas avoir meilleur comme société historique. » Mme Bédard fait ici allusion au regroupement Patrimoine L’Orignal- Longueuil Heritage qui a vu le jour en 2005. Ce prix la touche et par ricochet ses proches également. « Ça rejaillit sur ma famille, mamère qui nous a toujours poussés à apprendre, à aller plus loin, qui nous a encouragés. Aujourd’hui à 90 ans, elle (Berthe St-André) lit encore deux livres par semaine. » Enseignante de carrière, ce Prix est reçu d’autre part comme la confirmation d’une vocation. Mme Bédard a exercé à l’école élémentaire catholique Saint-Jean-Baptiste de L’Orignal. « Sur 35 ans d’enseignement, j’ai été 30 ans professeur d’histoire. Je leur racontais l’histoire d’ici, comment la seigneurie ne s’était pas développée comme au Québec, par exemple. En fait je n’enseignais pas l’histoire, je la racontais. J’étais passionnée, particulièrementparlesfondateursetc’était quelque chose que je voulais approfondir à ma retraite. Je m’étais dit, je vais les connaître. » Ces fondateurs, qui ne sont pas cependant les premiers propriétaires de ces terres, susciteront son intérêt, jusqu’à l’amener éventuellement à entretenir une correspondance soutenue avec leurs descendants. L’histoire de Nathaniel Hazard Treadwell et de son épouse, née Margaret Platt, se retrouvent ainsi, de par sa plume et ses recherches, dans les premières pages du livre lancé en juin dernier, L’Orignal-Longueuil au fil du temps . L’ouvrage lancé à l’occasion du 175 e anniversaire de la paroisse Saint-Jean- Baptiste de L’Orignal a mobilisé beaucoup de son énergie et celle du comité y travaillant. « Ce livre, c’était un de mes rêves. On en a deux avec celui de M. Clément mais il y aurait encore beaucoup de choses à dire. Ça s’est fait avec une équipe d’experts et presque tous des gens de la région de L’Orignal- Longueuil. On en a vendu 500 exemplaires en prévente. On n’en revenait pas. Je suis infiniment heureuse du succès du livre. » Déjà connue comme auteure et historienne dans le circuit pédagogique, Mme Bédard avait signé, en 1979 Pro-f-Ont , des monographies de villages qui ont servi

Photo Jean-François Bédard

Louise Bédard de L’Orignal, récipiendaire d’un Prix 2011 du lieutenant-gouverneur pour les réalisations en matière de conservation du patrimoine.

à nos anciens combattants , un site Internet qui met en lumière l’histoire entourant plusieurs jeunes de L’Orignal qui ont pris part à la deuxième guerre mondiale. Le site esthébergéparceluiduVillagedeL’Orignal. Le projet allait d’ailleurs donner le coup d’envoi à la formation de Patrimoine L’Orignal-Longueuil Heritage (PLLH). « En 2005 on s’est dit qu’il faudrait un comité du patrimoine à L’Orignal. Je leur ai parlé de ce que j’avais commencé sur les anciens combattants et tout le monde s’est

à l’instruction pendant plus d’une décennie. En 1989 avec Diane Racette, elle produisait Canada, mon pays, mon héritage , sa partie étant celle du cahier d’exercices accompagnant le manuel. Un projet qui lui a pris un bon 18 mois, se souvient-t-elle. On la retrouve aussi comme collaboratrice au guide pédagogique pour TFO « Max I et II ». Cettesoifdesavoiretdemettreenlumière la contribution de ses prédécesseurs se retrouvent tout autant dans le projet magistral qu’elle a livré en 2005 : Hommage

Louise Bédard a reçu des descendants de Nathaniel Hazard Treadwell dans le musée de l'Ancienne prison de L'Orignal, où sont exposées les pièces de collection données par cette grande famille. Les recevoir fut un grand honneur pour elle.

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