Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 22 mai 2025 - 8 DH - N° 1197
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Gouvernance publique Les nouvelles règles du jeu
Marché obligataire Détente prolongée sur fond de confort budgétaire
Nadia Fattah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances
P. 8 à 10
P.11
● Nouvelle génération de fonds, élargissement du champ d’investissement, encadrement renforcé… Le projet de loi 03.25 reconfigure en profondeur le cadre de la gestion collective au Maroc.
P. 12/13
Propriété intellectuelle
Entretien avec Matilde Ceravolo, Cheffe de la section économie-environnement à la délégation de l’Union européenne au Maroc Le pacte vert Maroc-Union européenne se précise CBAM – Décarbonation - Agriculture durable
«Beaucoup de médicaments n’existeraient pas sans un système de brevets»
Entretien avec Me Daoud Salmouni Zerhouni, avocat au barreau de Paris
P. 26 à 28
P. 18/19
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
SOMMAIRE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 22 MAI 2025
3 4 ACTUALITÉ
24 L'UNIVERS DES TPME
Editorial
Entretien avec Adam Tahar : SA-Menu, «Quand le digital transforme le quotidien des restaura- teurs»
Voyons voir : Gaza : Permis de tuer ! Ça se passe au Maroc
BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo : 18.000 points, touchés… relâchés Entreprises et établissements publics : Au cœur de la nouvelle gouvernance publique Gouvernance publique : Les nouvelles règles du jeu Marché obligataire : Détente prolongée sur fond de confort budgétaire Gestion collective : Que change concrètement la nouvelle loi sur les OPCVM ? Politique monétaire et recherche académique : Un tandem indispensable Bourse : «Du lourd et du solide», prévoient les ana- lystes
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Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication
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Gaza
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I La ligne ferme du Maroc
DEVELOPPEMENT DURABLE
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Carrefour vert 2025 : Le défi de la mise à l'échelle de l'économie verte CBAM – Décarbonation - Agriculture durable : Le pacte vert Maroc-UE se précise
l est des constantes qui défient les calculs géopolitiques. La position du Maroc sur la question palestinienne en est une. Elle ne varie pas, ne s’habille pas de circonstances et s’affranchit de l’arithmétique politique. Elle s’ancre. Solidement. Pas de revirements. Pas d’atermoiements non plus. Ce 20 mai à Rabat, dans le cadre d’une réunion de l’Alliance globale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, n’a pas fait dans la demi-mesure. Il a réaffirmé ce que le Maroc dit depuis des décennies : une paix juste et durable au Proche-Orient ne se bâtira qu’autour de deux Etats vivant côte à côte, en sécurité, dans les frontières de 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale palestinienne. Le propos est ancien, diront certains. Certes. Mais il reste furieusement actuel. Car à mesure que les bombes pleuvent sur Gaza et que les démolitions et la colonisation continuent en Cisjordanie, la solution à deux Etats s’éloigne pendant que le discours marocain, lui, reste droit dans ses bottes. Ce n’est pas un slogan creux, comme l’a rappelé Bourita, ni un fonds de commerce diplomatique pour se donner bonne conscience. C’est «un engagement moral et une option politique réaliste» qui puisent leurs racines loin dans le temps. Depuis feu Hassan II jusqu’à Mohammed VI, le Royaume a tenu sa ligne. Présider le Comité Al-Qods, ce n’est pas symbolique : c’est endosser une responsabilité historique, presque morale. Raison pour laquelle le Maroc ne se contente pas de mots. Il soutient l’UNRWA, plaide pour la reconstruction, défend la souveraineté de l’Autorité palestinienne et œuvre pour une paix durable dans la région. Et insiste surtout sur le fait qu’aucun soutien écono- mique ne remplacera jamais une solution politique. Alors, à ceux qui préfèrent la surenchère vocale à l’action réelle, Bourita dit une seule chose : il est facile de « prétendre soutenir le peuple palestinien sans lui offrir ne serait-ce qu’un sac de riz, simplement parce qu'ils préfèrent le confort de l'opposition à la responsabilité de l'action ». Il n’a pas cité de pays, mais il est des silences plus bruyants que les longs discours. Le message est passé. Bien sûr, en l’état actuel des choses, certains diront que la solution à deux Etats est illusoire. Oui, les événements sur le terrain, à Gaza comme en Cisjordanie, nous rappellent chaque jour combien le chemin sera long, dou- loureux et incertain. Mais le Maroc, lui, refuse ce fatalisme. Il y croit encore. Non pas par naïveté, mais par lucidité. D’autant qu’il s’agit d’une sorte de deal géopolitique gagnant-gagnant, où les Palestiniens retrouvent leur dignité, les Israéliens leur sécurité et la région un soupçon de stabilité. Et cette paix va profiter à tout le monde, à commencer par les deux peuples concernés. Sauf peut-être, comme l’a si bien dit Bourita, aux « extrémistes de tous bords, qui se nourrissent du conflit et vivent à son ombre ». Ceux-là même qui crient à la trahison quand d’autres essaient simplement de construire un chemin prati- cable vers la coexistence et une paix durable. u
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ECONOMIE
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Global Growth Conference : L’Afrique redéfinit sa place dans l’économie mondiale Entretien avec Me Daoud Salmouni Zerhouni : Propriété intellectuelle, «Beaucoup de médica- ments n’existeraient pas sans un système de bre- vets» Maroc-France : Un partenariat pragmatique Entretien avec Lahcen Zelmat : Tourisme, «L’aérien joue un rôle important pour le développe-ment du secteur» Développement agricole : Pourquoi il faut une stra- tégie spécifique pour les petits exploitants
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29 Gaming : Le Maroc, de joueur à créateur HIGH-TECH
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• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage 5.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
VOYONS VOIR
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 22 MAI 2025
Gaza
Permis de tuer !
I enjamin Netanyahu veut «prendre le contrôle de toute la bande de Gaza». Aux prix d’atrocités innommables et d’un décompte macabre qui se poursuit : plus de 53.000 morts, majoritairement des civils. La Défense civile gazaouie n’a plus le temps de nommer les victimes. Elle les empile. Les morgues sont pleines, les cimetières débordent et les survivants crient famine sous les bombes. L’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas en territoire israélien est tou- jours brandie comme justification ultime. Un joker sanglant qui autorise tout : les bombardements de camps de réfugiés, l’asphyxie humanitaire et le déplacement forcé de populations entières. Ce n’est plus une guerre, c’est un génocide justifié par l'impératif sécuritaire, ce mot fourre- tout qui légitime toutes les exactions. Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre français affranchi des obligations de silence, a répété tout haut ce que beaucoup d’ONG dénoncent : ce qui se passe à Gaza ressemble à une épuration ethnique. «Après la réoccupation de Gaza, la deuxième étape sera la déportation. L'objectif politique de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, c'est la déporta- Par D. William
Il a raison. Mais pour l’instant, ce sont sur- tout les bombes dont héritent les enfants de Gaza. Même le Qatar, médiateur dans ce conflit, semble jeter l’éponge suite à l'intensification de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. «Ce comporte- ment agressif et irresponsable compromet toute chance de paix», a dit son Premier ministre, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Sur le terrain, Netanyahu poursuit son épo- pée macabre. Objectif : désarmer Gaza, en expulser le Hamas et contrôler chaque parcelle du territoire. Officiellement, c’est pour récupérer les otages et neutraliser les «infrastructures terroristes» . En pratique, redisons-le, c’est une épuration ethnique organisée. Car, parallèlement, deux millions de Gazaouis sont délibérément affamés, alors que des «tonnes de nourriture sont blo- quées à la frontière, à quelques minutes de là», dénonce le DG de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Et en guise de réponse ? Une centaine de camions autorisées lundi 20 mai à entrer à Gaza pour la première fois en plus de deux mois. «Un écran de fumée», a dénoncé mercredi l'ONG Médecins sans frontières, qui précise que «l'autorisation actuelle de 100 camions par jour, alors que la situation est si critique, est tout à fait dérisoire». Pourtant, dans une déclaration commune, 22 pays, dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l'Australie, ont exigé lundi d'Israël une «reprise complète de l'aide à la bande de Gaza, immédiatement» . Sans succès. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut nom- mer les choses. Crûment. Ne plus parler de «bavures» et de «dommages collatéraux», mais de cibles civiles. Ne plus parler d’aide humanitaire en quantités symboliques, mais de blocus criminel. De processus d’extermination d’un peuple. De génocide. Et si au fond ce qui se passe à Gaza est si insupportable, ce n’est pas seulement parce qu’Israël y massacre les civils. C’est également parce que cela se fait sous les yeux d’une communauté internationale passive. Presque complice. ◆
tion de la population de Gaza, ce qui est la marque d'une épuration ethnique, d'un nettoyage territorial» , a-t-il dénoncé sur la radio Franceinfo. Impuissance Face à ce plan qu’Israël déroule méthodi- quement et insidieusement, dans un vide juridique, diplomatique et moral absolu, la communauté internationale s’indigne, mais semble impuissante. La France tente vainement de mettre la pression sur Netanyahu et promet de reconnaître l’Etat de Palestine. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, affirme qu’« on ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc, il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine», a-t-il déclaré sur France Inter.
Ce qui se passe à Gaza n’est plus une guerre, mais un génocide justifié par l'impératif sécuritaire, ce mot fourre-tout qui légitime toutes les exactions.
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ÇA SE PASSE AU MAROC
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Sécurité hydrique et énergétique
Méga deal entre le gouvernement, Taqa Morocco, Nareva, l’ONEE et le Fonds Mohammed VI
D ans le sillage du partenariat consacré par la déclaration conjointe signée le 4 décembre 2023 à Abou Dhabi par le Roi Mohammed
VI et le Président de l’État des Émirats Arabes Unis, Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, en vue de la mise en œuvre de projets de développe- ment stratégique dans les secteurs de l’énergie et de l’eau, le consortium Taqa Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ont conclu trois protocoles d’accord et les accords de développement y afférents avec le gouvernement marocain et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Ce programme de développement permettra de renforcer la souveraineté hydrique ainsi que la résilience du réseau national de transport électrique en augmentant non seulement les capaci- tés de production d’eau dessalée, mais aussi électrique à base de gaz naturel, et en intensifiant l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau. Dans ce contexte stratégique marqué par l’urgence d’exécution des feuilles de route hydrique et énergétique, ce partenariat sera réalisé dans des délais accélérés avec un montant d’inves- tissement de près de 130 milliards de dirhams à l’horizon 2030. ■
Investissement
191 projets validés pour plus de 326 milliards de dirhams
L e ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, a révélé mardi devant la Chambre des conseillers que la Commission nationale des investissements a approuvé 191 projets pour un montant global excédant 326 milliards de dirhams. Ces projets, validés au cours de sept réunions, devraient générer environ 150.000 emplois directs et indirects, témoignant d’une dynamique soutenue dans le domaine de l’investissement. En réponse à une question sur l’accélération de la mise en œuvre des projets, Zidane a rappelé que les inves- tissements publics et privés jouent un rôle complémen- taire et fondamental dans le développement écono- mique du pays. Il a insisté sur le fait que la promotion de l’investissement est un axe central du programme gouvernemental, dans la mesure où elle contribue à stimuler la croissance, dynamiser le marché de l’emploi et réduire les disparités régionales. Le ministre a également mis en avant l’approche par- ticipative adoptée par le gouvernement en matière d’investissement, en coordination avec les acteurs nationaux et régionaux. Cette démarche a abouti à la refonte de la politique publique, concrétisée par l’adop- tion de la nouvelle Charte de l’investissement, qui vise notamment à renforcer le rôle du secteur privé. ■
Casablanca-Settat
Près de 24.000 entreprises créées par an L es créations d'entreprises personnes morales actives (EPMA) ont atteint près de 24.000 en moyenne par an en 2022 et 2023 à Casablanca-Settat, une situation qui confirme le regain de dynamisme du tissu entrepreneurial de la région. Ces données proviennent de l'étude 2025 sur le tissu entrepreneurial, de la région, élaborée par l’Observatoire marocain de la TPME (OMTPME). Selon le rapport régional, ce rythme de croissance, proche de celui enregistré durant la période pré-Covid (2017-2019), reflète une nette reprise de l’activité écono- mique, en grande partie concentrée dans la préfecture de Casablanca. Mais malgré ce regain de forme, le nombre d’entreprises dissoutes sur cette période a aussi augmenté, passant en moyenne à 2.500 par an avant la pandémie à plus de 3.000 sur la période 2022-2023, selon les chiffres de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). A noter que les entreprises de la région ont généré un chiffre d’affaires global de près de 1.399 milliards de DH et une valeur ajoutée de 269,113 milliards de DH en 2023, affichant des hausses respectives de 1,3% et 2,3% par rapport à 2022, et de 48% et 37,4% par rapport à 2017. ■
Chambre des représentants : Adoption du projet de Code de procédure pénale
L a Chambre des représentants a adopté, à la majorité, le projet de loi n°03.23 portant réforme du Code de procédure pénale, en présence du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Ce texte, examiné pendant huit heures et approuvé par 130 députés contre 40, marque une étape «inédite» dans la modernisation du système pénal marocain. Le ministre a souligné que cette réforme s’inscrit dans le cadre des évolutions constitutionnelles et des engagements internationaux du Maroc,
tout en assurant un équilibre entre ordre public et libertés individuelles. Sur 1.384 amendements proposés en commission, un grand nombre a été retenu. Les propositions non retenues étaient soit tech- niques, soit incompatibles avec l’esprit de la réforme, ou trop coûteuses à mettre en œuvre. Le projet est qualifié de «Constitution de la justice pénale» en raison des mécanismes qu’il introduit : renforcement des droits de la défense, garantie d’un procès équitable, lutte contre la criminalité
et encadrement des nouvelles formes de délits. Parmi les nouveautés majeures : présomption d’innocence renforcée, interdiction d’interpréter le silence comme un aveu, protection accrue des victimes de la traite, numérisation des pro- cédures, limitation de la détention provisoire et simplification des dispositifs de réinsertion. Ce texte s’inscrit dans une dynamique plus large de réformes engagées par le ministère, aux côtés de la loi sur les peines alternatives et la réorgani- sation des établissements pénitentiaires. ■
www.fnh.ma
Société anonyme au capital de 224.352.000 Dirhams Siège social à Casablanca 20630 – Bd. Ahl Loghlam, Sidi Moumen R.C. Casablanca 7545 NEXANS
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DES ACTIONNAIRES
AVIS DE CONVOCATION
Les actionnaires de NEXANS MAROC, société anonyme au capital de 224.352.000 dirhams, sont convoqués en Assemblée Générale Ordinaire qui se tiendra au siège social Bd. Ahl Loghlam, Sidi Moumen - 20630 Casablanca, le : VENDREDI 20 JUIN 2025 À 15 HEURES
À l’effet de délibérer et de statuer sur l’ordre du jour suivant :
1. Rapport de gestion du Conseil d’administration et rapport des Commissaires aux comptes sur les comptes annuels de l’exercice clos le 31 décembre 2024 - Examen et approbation des comptes annuels présentés par le Conseil de l’exercice clos le 31 décembre 2024 2. Affectation du résultat 3. Rapport spécial des Commissaires aux comptes sur les conventions libres et réglementées
4. Fixation et mise en paiement des jetons de présence 5. Ratification de la nomination d’un administrateur 6. Pouvoirs pour l’accomplissement des formalités légales
Les propriétaires d’actions au porteur devront déposer ou faire adresser par leur banque au siège social, cinq jours avant la réunion, les attestations constatant leur inscription en compte auprès d’un intermédiaire financier habilité.
Les titulaires d’actions nominatives devront avoir été préalablement inscrits en compte, soit en nominatif pur ou en nominatif administré, cinq jours avant la réunion, ils seront admis à cette assemblée sur simple justification de leur identité.
Toute demande d’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour doit être adressée au siège social de la société par lettre recommandée avec accusé de réception dans le délai de dix jours à compter de la publication de l’avis de convocation et ce conformément à l’article 121 de la loi 17.95 sur les sociétés anonymes. Tout actionnaire ayant le droit d’assister aux Assemblées Générales peut s’y faire représenter par un mandataire dans les conditions prévues par la loi. Les formulaires de vote par correspondance et par procuration seront disponibles, au moins vingt et un (21) jours avant la tenue de l’Assemblée Générale Ordinaire, sur le site internet de Nexans Maroc : www.nexans.ma
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
PROJET DE RÉSOLUTIONS
En conséquence, le dividende par action pour les 2 243 520 actions composant le capital social s’élèverait à 10,00 Dirhams. Ce dividende sera mis en paiement à compter du 24 juillet 2025. RÉSOLUTION N° 3 L’Assemblée générale, après avoir entendu lecture du rapport spécial des Commissaires aux comptes sur les conventions relevant de l’article 56 de la loi 17/95 relative aux sociétés anonymes, telle que modifiée et complétée par les lois 20-05 et 78-12, approuve ledit rapport et chacune des conventions qui y
RÉSOLUTION N° 1 L’Assemblée générale, après avoir entendu la lecture du rapport de gestion du Conseil d’administration et du rapport général des Commissaires aux comptes, ainsi que les explications complémentaires fournies verbalement, approuve dans toutes leurs parties le rapport de gestion du Conseil d’Administration ainsi que les comptes annuels de l’exercice clos au 31 décembre 2024, tels qu’ils ont été établis et lui sont présentés. RÉSOLUTION N° 2 L’exercice 2024 faisant apparaître un bénéfice de 121 483 373,67 MAD, il vous est proposé par le Conseil d’Administration de l’affecter de la façon suivante :
sont mentionnées. RÉSOLUTION N° 4
L’Assemblée générale fixe, pour l’exercice 2025, le montant des jetons de présence à allouer globalement au Conseil d’administration, qui en décidera la répartition entre ses membres, à la somme de 405.000 Dirhams. RÉSOLUTION N° 5 L’Assemblée Générale ratifie la nomination de Madame Julia BLOCH en qualité d’administrateur, en remplacement de Madame Peggy GOUNON , pour la durée du mandat de Madame Peggy GOUNON restant à courir , soit jusqu’à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de l’exercice clos le
121 483 373,67 MAD - - 511 083 967,09 MAD
Bénéfice de l’exercice Réserve légale Réserve d’Investissement Report à nouveau
632 567 340,76 MAD
Total
AFFECTATION Dividende Report à nouveau
31 décembre 2025. RÉSOLUTION N° 6
22 435 200,00 MAD 610 132 140,76 MAD
Tous pouvoirs sont donnés au porteur d’une copie ou d’un extrait certifié conforme du présent procès-verbal à l’effet d’accomplir toutes formalités et publications prévues par la loi.
632 567 340,76 MAD
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BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 22 MAI 2025
Point Bourse Hebdo 18.000 points, touchés… relâchés
Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2024
L Cette semaine, le secteur «Electricité» représenté par Taqa Morocco, qui devient la 3 ème capitalisation du marché, signe la meilleure performance hebdomadaire. Par Y . Seddik
lée, abaissant ses propres droits sur les produits américains à 10%. Une désescalade claire, qui a immé- diatement déclenché une réaction positive sur les marchés internatio- naux. Casablanca a suivi le mou- vement, avec un Masi bien orienté en début de semaine. Mais cette détente commerciale, bien que notable, n’a pas suffi à ancrer une dynamique durable. En l’absence de nouveaux catalyseurs, la pru- dence a repris le dessus. Dans le détail, les performances sectorielles restent contrastées. L’électricité signe la meilleure pro- gression de la semaine (+8,5%), lar- gement portée par Taqa Morocco, désormais troisième capitalisation du marché. À l’inverse, le secteur de la promotion immobilière recule net- tement (-5%), pénalisé notamment par Addoha (-6,28%) et Alliances (-4,92%). Parmi les meilleures performances individuelles : Jet Contractors s’apprécie de 11,65%, Sonasid de 9,65%, Promopharm de 8,33%, et Risma de près de 6%. À noter que Sonasid, Crédit du Maroc et Delta Holding intégreront l’indice MSCI Frontier Markets le 30 mai courant. CTM et Fénie Brossette rejoindront, pour leur part, le MSCI Frontier
a semaine avait commencé avec des signaux clairs et un marché décidé. Porté par l’annonce d’une accalmie sur le front commercial sino-américain, le Masi s’est offert une progression nette dès lundi (+1,1%), poursuivie par une hausse modeste le mardi. En ligne de mire: les 18.000 points, franchis pour la première fois depuis plusieurs mois. Ce niveau technique, qui avait résisté à plusieurs tentatives précé- dentes, a enfin cédé mais provisoi- rement. Car le reste de la semaine a été moins convaincant. Trois séances consécutives dans le rouge ont suffi à effacer les gains engrangés en début de semaine. Résultat : une performance hebdomadaire quasi nulle (+0,04%), avec une clôture à 17.772 points. Symbolique, mais révélatrice. Le marché avance, mais sans continuité. Il teste, il corrige, sans encore valider de tendance. En effet, le point de départ de cette impulsion haussière se trouve du côté de Washington et Pékin. Dimanche dernier, les États-Unis ont annoncé une baisse temporaire de leurs droits de douane sur les importations chinoises, de 145% à 30% sur une période de 90 jours. La Chine a répondu dans la fou-
TOP Performances
FLOP Performances
Addoha Stroc Industrie Salafin
-6,28%
+11,65% +9,65%
Jet Contractors Sonasid Taqa Morocco
-5,92%
-5,39%
+8,5 %
Small Cap. Des mouvements tech- niques qui peuvent améliorer la visibilité de ces valeurs auprès des investisseurs internationaux, avec des répercussions possibles sur les volumes et les valorisations. Plus en profondeur, les projections commencent à dessiner un scénario de marché plus constructif. Dans son dernier rapport Forecast de mai 2025, BMCE Capital Global Research annonce une hausse attendue de près de 30% des bénéfices des sociétés cotées en 2025, suivie d’un gain plus modéré de 7% en 2026. Ces perspectives sont portées par plusieurs secteurs moteurs : télé- coms (avec le retour attendu d’IAM après le règlement de son différend avec inwi), banques, BTP, mais aussi mines et immobilier.
Enfin, côté flux, la semaine a été plutôt active avec un volume d’échanges dépassant les 2,5 mil- liards de dirhams, et une capitalisa- tion boursière qui franchit les 931,3 Mds de DH. Le marché semble donc rester bien orienté en toile de fond, malgré une séquence hebdo- madaire peu lisible. À court terme, la cassure, même fugace, du seuil des 18.000 points reste un signal intéressant. Elle montre que le marché ne manque pas de force, mais qu’il attend des arguments supplémentaires pour s’engager plus franchement. Le ter- rain est préparé, les fondamentaux s’améliorent, reste désormais à voir si l’environnement (local comme international) offre le déclencheur. À suivre ! . ◆
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souligne Nadia Fattah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances. Et de poursuivre : « dans cette perspective, il nous appartient de faire bouger les lignes de la gouvernance des EEP, en capi- talisant sur notre expérience et notre expertise propres, tout en nous appuyant sur les références internationales que sont les lignes directrices de l’OCDE. Car il ne s’agit plus seulement de gérer l’existant, mais d’interroger nos modèles, de repenser nos méca- nismes de pilotage, et d’élever le niveau d’exigence pour mieux répondre aux impératifs de per- formance, de transparence et de responsabilité». L'événement a fait le point sur l’évolution de la réforme du sec- teur des EEP au Maroc. Il s'est focalisé sur la publication récente du décret n°2-24-429 du 24 avril 2025, portant approbation du Code des bonnes pratiques de gouvernance applicable aux éta- blissements et entreprises publics. Ce texte, publié au Bulletin Officiel n°7399 du 28 avril 2025, et pris en application de l’article 38 de la loi- cadre n°50-21, vise à promouvoir la transparence, la redevabilité et l’efficience à travers un ensemble de recommandations et de lignes de conduite structurant les rap- ports entre l’État et les EEP. «Depuis son opérationnalisation, l’ANGSPE œuvre à renforcer le rôle stratégique de l’État en tant qu’actionnaire et à garantir un suivi rigoureux de la performance. Notre responsabilité est, pour ce faire, d’accompagner la transfor- mation engagée, en contribuant à faire évoluer les modèles, à professionnaliser les pratiques et à promouvoir une culture de per- formance au niveau du périmètre, afin de faire bouger les lignes de la gouvernance publique, de manière structurée et cohérente» , a affirmé Abdellatif Zeghnoun, Directeur général de l'ANGSPE. La rencontre a été également marquée par la présentation de la charte de gouvernance du label GUIDE, un référentiel initié par l’ANGSPE destiné à promouvoir l’excellence en matière de gou- vernance des EEP; ainsi que par
Nadia Fattah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances
Entreprises et établissements publics Au cœur de la nouvelle gouvernance publique L Le gouvernement ambitionne de repenser les mécanismes de pilotage et élever le niveau d’exigence pour mieux répondre aux impératifs de performance, de transparence et de responsabilité. Par C. Jaidani es établissements et entreprises publics (EEP) ont un rôle majeur dans la création de valeur à long terme et la gestion responsable des enjeux de développement. La dynamique de réforme du sec- teur public entre dans le cadre des directives royales visant à renforcer sa performance, sa transparence et son efficacité. A cet égard, le Maroc a établi une nouvelle vision pour assurer une bonne gouvernance de ces entités. Celle-ci se base sur la professionnalisation de l’action- nariat public, l’intégrité ainsi que sur une approche stratégique plus intégrée. Dans ce cadre, un sémi- naire de haut niveau consacré à la présentation des lignes directrices révisées de l’OCDE sur la gouver- nance des entreprises publiques a été organisé à Rabat. A l'initiative du ministère de l’Éco- nomie et des Finances (MEF) et l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de suivi des performances des établissements et entreprises publics (ANGSPE), l’événement a mis en exergue les réformes ini- tiées et les expériences réalisées par différents pays. «Les EEP ont toujours consti- tué une composante essen- tielle de notre croissance. Elles interviennent dans des secteurs vitaux - énergie, transport, infras- tructures, services de base - et portent des missions d’intérêt général indispensables à la cohé- sion sociale et territoriale. Mais dans le contexte actuel mar- qué par des attentes citoyennes croissantes, par des contraintes budgétaires fortes et par une transformation rapide de notre économie, les EEP doivent désor- mais répondre à de nouveaux défis : efficacité, transparence, performance et impact sociétal» ,
www.fnh.ma
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la signature d’une convention de par- tenariat entre l’ANGSPE et le Club des femmes administrateurs d’entreprises (CFA Maroc). Ce document constitue le référentiel pour la labélisation des EEP en matière de gouvernance. Il s’inscrit dans le pro- jet de promotion des bonnes pratiques de gouvernance lancé par l’Agence en septembre 2024, et définit les axes et principes d’actions que les EEP sont invités à déployer. Inspirée des lignes directrices de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la charte GUIDE s’articule autour de quatre axes fondamentaux : gouver- nance stratégique et efficacité des organes de gouvernance; contrôle interne et gestion des risques; respect des droits des actionnaires et intégra- tion proactive de la durabilité (ESG). Elle traduit la volonté claire d’aligne- ment avec les standards internatio- naux tout en répondant aux spécifici- tés du contexte marocain. Son volet «durabilité» , qui en constitue une com- posante inédite centrale, vient directe- ment refléter les recommandations de l’OCDE. Dans ce sens, l’OCDE salue les réformes engagées par le Maroc en matière de gouvernance des EEP. Son directeur adjoint de la Direction des affaires financières et d'entreprise, Nicolas Pinaud, a mis en exergue les réformes engagées par le Maroc en matière des EEP. «Ces réformes constituent un effort significatif des pouvoirs publics maro- cains pour renforcer l'efficacité de l'administration publique et améliorer la gouvernance des entreprises, tout en améliorant le fonctionnement des marchés» , a indiqué Pinaud. Pour lui, ces réformes sont en ligne avec plusieurs recommandations des lignes directrices de l'OCDE sur la gou- vernance des entreprises publiques, notamment la création de l’ANGSPE, ce qui répond aux bonnes pratiques de coordination de l'actionnariat de l'Etat. «Nous sommes ravis de contribuer aux discussions et d'échanger sur les bonnes pratiques en matière de gou- vernance des entreprises publiques. L'OCDE veut explorer de futures col- laborations avec le Maroc dans ce domaine et dans bien d'autres. Dans ce sens, elle travaille actuelle- ment sur le lancement d'une table- ronde sur les marchés capitaux en A frique, avec un focus sur le cas du
d'une évaluation finale externe et qui s'est révélée très positive dans plu- sieurs domaines, notamment la gou- vernance publique, la politique écono- mique, la promotion de l'autonomie et le développement régional» , ajoute-t-il. Au terme de ce séminaire, le minis- tère de l’Economie et des Finances, l’ANGSPE et l’OCDE ont réaffirmé leur engagement commun à promouvoir une gouvernance des EEP plus res- ponsable, plus performante et tournée vers l’avenir. ◆
Depuis son opérationnalisation, l’ANGSPE œuvre à renforcer le rôle stratégique de l’État en tant qu’actionnaire et à garantir un suivi rigoureux de la performance.
Maroc. La coopération Maroc-OCDE touche à plusieurs domaines, notam- ment l'investissement, les petites et moyennes entreprises (PME), la par- ticipation des femmes à la vie éco-
nomique et sociale ou encore la lutte contre la corruption» , affirme Pinaud. «Cette riche collaboration a conduit au lancement en 2015 du programme pays Maroc-OCDE, qui a été l'objet
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changement. Une des innovations phares de cette dynamique est la création du Label GUIDE (Governance Upgrading Initiative for Development and Excellence), qualifié par Zaghnoun d’ «initiative structurante» . Ce label est pensé comme un levier d’amélioration continue, à la fois incitatif et nor- matif. Et pour donner encore plus de corps à cette volonté de réforme, un nouveau Code de gouver- nance a été récemment adopté par décret et publié au Bulletin officiel le 28 avril 2025. « Ce Code marque une nouvelle étape dans la réforme du secteur des EEP, en cohérence avec les exigences de transparence, de reddition des comptes et de pilotage des perfor- mances, ainsi qu’avec les attentes accrues en matière de respect des critères ESG», selon le minis- tère des Finances. Une avancée réglementaire saluée aussi bien par les partenaires marocains que par l’OCDE qui, pour Nadia Fettah, «constitue un partenaire de référence à travers le cadre de gouvernance qu’elle propose, ses mécanismes d’évaluation rigou- reux et son approche comparative des expériences internationales». Les lignes directrices qu’elle pro- pose ne sont pas des recomman- dations à la carte. Elles prônent une professionnalisation accrue, une transparence systémique et une responsabilisation de tous les niveaux de gouvernance. Et comme le souligne Zaghnoun, «l’adoption des Lignes directrices de l’OCDE est une étape significa- tive, mais c’est bien leur mise en œuvre qui constituera le véritable marqueur de progrès» . En tout cas, transformer la gou- vernance des EEP implique des enjeux importants : maîtrise des dépenses publiques, performance économique, impact social, contri- bution à la croissance… C’est toute une nouvelle philosophie du service public qu’il s’agira donc de mettre en place. D’ailleurs, comme le résume bien la ministre, «il ne s’agit plus seulement de gérer l’existant, mais d’interroger nos modèles, de repenser nos méca- nismes de pilotage et d’élever le niveau d’exigence ». C’est dit. ◆
Selon Abdellatif Zaghnoun, DG de l’ANGSPE, il faut «faire bouger les lignes de la gouver- nance publique, de manière structurée et cohérente».
Gouvernance publique Les nouvelles règles du jeu
S Longtemps considérés comme un angle mort de l’action publique, les établissements et entreprises publics (EEP) entament une profonde transformation. Portée par l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE), cette réforme vise à substituer à la gestion statique une gouvernance exigeante, alignée sur les meilleurs standards internationaux. Par D. William
i pendant longtemps les établisse- ments et entreprises publics (EEP) ont navigué à vue, avec des objec- tifs peu lisibles, une gouvernance décriée et des performances par- fois aléatoires, un vent de trans- formation souffle aujourd’hui sur le secteur public marocain. Une nou- velle architecture se met en place à la faveur de l’opérationnalisation de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’Etat (ANGSPE). Créée en 2022, elle tente de dépoussiérer les pratiques pour transformer un secteur public sou- vent redondant, parfois inefficace, en un appareil rationnel, structuré et orienté vers la performance. Mardi 20 mai 2025, à Rabat, le Directeur général de l’ANGSPE, Abdellatif Zaghnoun, a résumé clairement la mission de son ins- titution : «faire bouger les lignes de la gouvernance publique, de manière structurée et cohérente».
Mais au fond, qu’est-ce que cela veut dire ? Concrètement, cela signifie sortir les EEP de leur car- can bureaucratique pour les pro- pulser dans un monde où perfor- mance, transparence et durabilité ne sont plus des options, mais des obligations. Car pendant longtemps, l’Etat propriétaire et l’Etat stratège ont cohabité dans une sorte de flou artistique. L’Etat finançait et nom- mait, mais sans toujours exiger des comptes. Résultat : des EEP surdotés en ressources, mais par- fois sous-dotés en résultats. Cette époque semble bel et bien révolue. Désormais, l’ANGSPE entend professionnaliser l’action- nariat public. Elle ne veut plus d’un Etat passif, mais d’un «Etat action- naire responsable, transparent et stratégiquement engagé», selon les mots mêmes de Zaghnoun. Ce tournant a été entériné par les orientations stratégiques de
la politique actionnariale de l’Etat, approuvées en 2024. Et pour sou- tenir cette démarche, il fallait un cadre. Ce cadre, c’est celui des Lignes directrices révisées de l’OCDE sur la gouvernance des entreprises publiques. Adoptées en mai 2024, elles deviennent aujourd’hui la Bible des réforma- teurs. Elles offrent, dixit la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, «un cadre d’action robuste, cohérent et reconnu à l’échelle internationale» . La méthode ANGSPE L’ANGSPE n’en est pas restée aux déclarations d’intention. Elle s’est attelée à construire un véri- table écosystème de gouver- nance, aligné sur les standards internationaux. Les mots-clés ? Professionnalisation des organes délibérants, évaluation périodique, audit interne, digitalisation et même formation à la conduite du
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Marché obligataire Détente prolongée sur fond de confort budgétaire Depuis plusieurs semaines, le Trésor imprime au marché une dynamique résolument baissière, en particulier sur la partie longue de la courbe. Si le calme domine pour l’instant, plusieurs échéances prévues à partir de juin pourraient modifier l’équilibre. Par Y. Seddik
la semaine du 8 au 14 mai, selon les données de BMCE Capital Global Research. Les lignes 26 semaines, 52 semaines et 5 ans ont enregistré les plus fortes baisses, avec des reculs respec- tifs de 21,73, 11,58 et 5,39 pbs. À l’inverse, les lignes très courte (13 semaines) et très longue (30 ans) ont légèrement progressé (+0,32 et +0,07 pb), mais sans que cela n'altère la tendance globale. Une stabilité à court terme, des incertitudes à moyen terme Dans l’immédiat, le contexte reste favorable à une certaine stabilité des taux, voire à une détente modérée, selon les anticipations de plusieurs inter- venants de marché. Le faible recours au financement domes- tique, combiné à la hausse des placements du Trésor sur le mar- ché monétaire et à une gestion active de la liquidité par Bank Al-Maghrib, devrait maintenir les taux interbancaires autour du niveau du taux directeur. Toutefois, cette configura- tion pourrait évoluer à partir de juin. Le calendrier budgétaire et monétaire à venir s’annonce chargé, avec notamment la tenue du Conseil de la Banque centrale et plusieurs tombées importantes sur la dette. À cela s’ajoute l’annonce récente d’une rallonge budgétaire de 13 mil- liards de dirhams, destinée à couvrir de nouveaux engage- ments. Si cette enveloppe devait se traduire par une augmenta- tion du rythme des levées sur le marché intérieur, elle pourrait amorcer une inflexion dans la dynamique actuelle. En définitive, le mois d’avril aura été marqué par une forme de pause maîtrisée sur le front des taux, rendue possible par un environnement de trésorerie exceptionnellement favorable. Le Trésor, en position de force, a choisi de modérer son recours au marché, maintenant ainsi une pression baissière sur les taux. Une stratégie qui pourrait se révéler transitoire, à l’approche de rendez-vous budgétaires et monétaires plus exigeants. ◆
Le marché des taux a poursuivi en avril une trajectoire de détente progressive.
S
ans surprise, le marché obli- gataire a poursuivi en avril et début mai son mouvement de détente, porté par une situation de trésorerie exceptionnellement favorable. Avec un recours au marché domestique nettement réduit, le Trésor a laissé les taux glisser à la baisse, en particu- lier sur les maturités longues. Cette évolution s’inscrit dans un contexte budgétaire maîtrisé, marqué par des ressources exté- rieures solides et une dynamique fiscale soutenue. En effet, plusieurs facteurs ont contribué à renforcer cette aisance de trésorerie. D’abord, des levées significatives réa- lisées en mars ont permis de
constituer une réserve utile en début de trimestre. À cela, s’ajoute une opération réussie sur le marché international, avec une émission de 2 milliards d’eu- ros, qui est venue diversifier les sources de financement sans pression sur le marché local. En parallèle, le Maroc a bénéficié de l’activation d’une ligne de finan- cement flexible du FMI, à hau- teur de 4,5 milliards de dollars. Enfin, les recettes fiscales issues des acomptes de l’impôt sur les sociétés ont apporté un soutien supplémentaire. Dans ce contexte, le Trésor a nettement réduit sa présence sur le marché primaire. À titre d’illustration, entre le 4 mars et le 6 mai (7 séances), les levées lors des séances d’adjudication sont systématiquement restées en dessous du seuil d’un mil- liard de dirhams, ce qui traduit une faible sollicitation du marché
intérieur. Un signal qui n’est pas anodin : il reflète une stratégie de gestion prudente, favorisée par un coussin de liquidité suffi- samment ample pour couvrir les échéances de court terme. La dernière séance d’adjudica- tion en date illustre également cette dynamique : sur un montant proposé de près de 8,9 milliards de dirhams, seuls 2,1 milliards ont été retenus, soit à peine 24%. Les maturités concernées (26 semaines, 5 ans et 15 ans) ont été servies à des taux limites en baisse, respectivement de 2%, 2,4696% et 3,1547%. Les replis observés sur les taux primaires sont significatifs : -18 points de base sur la ligne 26 semaines, -15,3 pbs sur la ligne 5 ans, et -30,9 pbs sur la maturité 15 ans. Parallèlement, la détente se confirme également sur le mar- ché secondaire, où les rende- ments ont poursuivi leur repli sur
Le calendrier budgétaire et monétaire à venir s’annonce chargé, avec notamment la tenue du Conseil de la Banque centrale.
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