Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 28 juillet 2023 - 8 DH - N° 1118
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Loi sur les retards de paiement Aide aux entreprises ou machine à cash pour le Fisc ?
L’après-vague inflationniste Une dérive des prix… et un reflux populiste
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De l’Etat social à l’état d’urgence hydrique
● Le Maroc a l’ambition d’édifier un Etat social en phase avec ses aspirations en termes de développement. Le chantier royal relatif à la généralisation de la couverture sociale constitue justement un pilier majeur pour la consolidation de la justice et de l’équité sociales. ● La situation de stress hydrique structurel que connaît le Royaume reste une préoccupation majeure pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Qui a appelé à un traitement diligent de la problématique de l’eau.
P. 16 à 55
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Eau rage, eau désespoir ! Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Les actions sur des sommets annuels Règlementation prudentielle : BAM parachève la transposition des normes bâloises Banques marocaines : Les prévisions de Fitch Ratings pour 2023 BMCI : Fitch Ratings confirme la notation AAA(mar) avec perspective stable Entretien a: Sociétés cotées, Younès Elhimdy partage les perspectives d'avenir de Disty Technologies 9 10 11 13 14
Par Fatima Ouriaghli Editorial
L e Maroc est confronté à deux défis majeurs : mettre en place un modèle d’Etat social pertinent et résoudre la problématique du déficit hydrique. Ces deux chantiers ont été au centre de l’agenda gouvernemental tout au long de ces 7 premiers mois de l’année. D’ailleurs, au plus haut sommet de l’Etat, on en a fait des priorités. Le grand chantier royal relatif à la généralisation de la protection sociale en atteste. Véritable révolution sociale, il témoigne de la clairvoyance du Souverain qui, depuis son accession au Trône, conduit le Maroc vers la modernité à travers la multiplication des chantiers structurants, avec l’objectif ultime d’instaurer plus de justice sociale et spatiale, d’améliorer les conditions de vie des citoyens et de préserver la dignité de tous les Marocains. D’un autre côté, le Souverain a consacré plusieurs séances de travail à l’examen de la situation hydrique du Royaume. Preuve que cette dernière reste une source de préoccupa- tion majeure, le contenu du discours royal à l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la 11 ème législature, le 14 octobre 2022. « (…) L’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens. Il exige de nous un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle. De fait, le Maroc se trouve désormais dans une situation de stress hydrique structurel et la seule construction d’équipe- ments hydrauliques, si indispensable et importante soit-elle, ne suffit pas à régler tous les problèmes. Nous appelons donc à un traitement diligent de la probléma- tique de l’eau, dans toutes ses dimensions, et notamment à une rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d’exploi- tation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale (…)» , a notamment déclaré le Souverain. C’est au regard de leur importance stratégique que nous avons choisi de nous focaliser sur ces deux sujets dans notre «Spécial Fête du Trône» , publié dans le dernier numéro de Finances News Hebdo avant les congés annuels. Un numéro que nous avons donc voulu riche et bien fourni en attendant de vous retrouver fin août. L’info ne prenant pas de vacances, nous vous invitons cependant à continuer à nous suivre sur les différents sites du groupe (fnh.ma, laquotidienne.ma, boursenews.ma). Bonnes vacances ! u DE L’ETAT SOCIAL À L’ÉTAT D’URGENCE HYDRIQUE
Etat social : «Un investissement pour l’avenir» Etat social : Les politiques publiques manquent de convergence Politiques sociales : Quelles options pour un financement pérenne ? Protection sociale : Une révolution à 51 Mds de DH par an Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Protection sociale, «Le basculement du Ramed à l’AMO a mis fin à une situation d’une santé à deux vitesses» AMO/Feuille de soins électronique : La CNSS en mode turbo RNP & RSU : 11 millions de personnes et 2,5 millions de ménages inscrits au 20 juillet 2023 AMO : En attendant la revalorisation de la TNR Passage du Ramed à l’AMO-CNSS : Les avis divergent Haute autorité de la santé : Dernière ligne droite Agence marocaine des médicaments : La promesse d’une souveraineté pharmacologique Centres médico-sociaux : L’Etat au chevet des personnes à besoins spéci- fiques Ressources hydriques : Ça ne coule plus de source Plan national de l’eau : 115,4 milliards de DH pour la mise en œuvre de la première phase Sécurité hydrique : La Banque mondiale prête main forte au Royaume Ressources hydriques alternatives : Le dessalement de l’eau de mer, une solution salutaire Vision royale : Le Maroc en marche
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> Economie
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L’après-vague inflationniste : Une dérive des prix… et un reflux populiste Nouvelle loi sur les retards de paiement : Aide aux entreprises ou machine à cash pour le Fisc ? Entretien avec Me Daoud Salmouni Zerhouni : Propriété industrielle, «La formation au droit de la propriété intellectuelle est la véritable pierre angulaire de tout le sys- tème»
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> L'univers des TPME 63
Ana Moukawil : Une palette de services pour booster l’entrepreneuriat
> Développement durable
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Mobilité électrique : Démarrage imminent d’un programme de 22,5 MDH
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> High-Tech 66
Entretien avec Badr Boussabat : «L'IA va perturber le monde professionnel»
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Eau rage, eau désespoir ! Par D. William
V ous l’aurez com- pris. Ce n’est pas le monologue de Don Diègue, dans Le Cid, de Corneille (Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !...). Mais convenons-en : le Maroc lutte désespérément pour résoudre le problème structurel du stress hydrique auquel il est confronté. Ce sujet restera au centre des priorités gouver- nementales au cours des pro- chaines années (voir Spécial). Parce que, sans vouloir être trop pessimiste, la situation est quand même assez cri- tique. Selon le rapport du World Resources Institute (WRI), le Maroc figure parmi les pays qui souffrent le plus du stress hydrique. Sur un total de 164 pays, il se classe à la 23ème place du classement mondial, se situant dans la case des pays avec un taux de
stress hydrique «élevé» . Ces données sont confirmées par la Banque mondiale, qui sou- ligne qu’entre 1960 et 2020, les ressources hydriques renouvelables disponibles ont diminué, pour passer de 2.560 m 3 à environ 620 m 3 par per- sonne et par an, entraînant le pays dans une situation de «stress hydrique structurel» . Un constat partagé par le ministre de l’Equipement et de l’Eau. Mardi dernier, au Parlement, Nizar Baraka a admis «un recul structurel des ressources hydriques en raison des changements climatiques et de la hausse des températures moyennes, avec un repli des importa- tions d’eau durant les der- nières années à 14 milliards de mètres cubes». Aussi, se désole-t-il, «les retenues des barrages ont atteint 4,78 mil- liards de mètres cubes, avec
grammé la construction de 8 autres grands barrages entre 2023 et 2027, et le lancement d’appels d’offres pour réaliser les travaux de construction de 5 barrages moyens, avec une capacité de stockage totale de 63 millions de mètres cubes. En outre, s’agissant des petits barrages et des lacs collinaires, Baraka informe qu’il sera procédé, sur une base contractuelle avec les régions, à la réalisation de 129 barrages au cours des deux prochaines années avec une enveloppe budgétaire de 4,27 milliards de dirhams. Si tant est que ça peut nous consoler, la situation hydrique du Royaume n’est pas unique. Car, selon les Nations unies, la pénurie d'eau touche actuel- lement près de 700 millions de personnes dans 43 pays. Et en 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète, et les deux tiers de la popula- tion mondiale pourraient vivre dans des conditions de stress hydrique. Par ailleurs, selon le scéna- rio actuel sur le changement climatique, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions sou- mises à un fort stress hydrique d'ici 2030, dont entre 75 et 250 millions de personnes en Afrique. De plus, la pénurie d'eau dans certaines régions arides et semi-arides pous- sera entre 24 et 700 millions de personnes à se déplacer. De quoi, au Maroc, voir le verre à moitié plein. ◆
un taux de remplissage ne dépassant pas les 30%, ce qui constitue une moyenne très maigre». Le gouvernement n’est cependant pas fataliste. Il s’échine à trouver des solu- tions. L’interconnexion entre les bassins de Sebou et celui de Bouregreg en est une. Ce projet, achevé à 99%, per- mettra l’approvisionnement des populations de Rabat et de Casablanca en 300 à 400 millions de mètres cubes d’eau potable annuellement. Les travaux de transfert des eaux du barrage de garde du Sebou vers le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah débuteront à la fin de l’été. Parallèlement, la tutelle accé- lère le rythme de réalisation des grands barrages déjà pré- vus : les délais d’achèvement sont raccourcis entre 6 et 14 mois. De même, il est pro-
Il sera procédé, sur une base contractuelle avec les régions, à la réalisation de 129 barrages au cours des deux prochaines années.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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Etablissements de crédit : 12 sanctions prononcées par BAM en 2022
D ans le cadre de sa surveillance des établisse- ments assujettis, Bank Al-Maghrib adopte une approche reposant sur un contrôle permanent, sur la base de documents remis périodiquement par ces établissements et des missions ponctuelles de contrôle sur place.
A l’issue des contrôles et vérifications opérés, 7 sanc- tions disciplinaires et 5 sanctions pécuniaires ont été prononcées par Bank Al-Maghrib en 2022 à l’encontre de 6 banques et 2 sociétés de financement. Ces sanc- tions ont porté notamment sur des lacunes au niveau du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, des défaillances constatées au niveau du système d’information, du dispositif de cybersécurité et des insuffisances dans la gestion des relations banques-clients. ■
Ainsi, l’année 2022 a été marquée par la reprise de la réalisation des missions de contrôle sur place suite à l’amélioration de la situation sanitaire. A cet égard, BAM a mené 17 missions de vérifications à caractère thématique.
La Chambre des conseillers approuve le projet de loi sur les OPCC
Farine subventionnée
L a Chambre des conseillers a approuvé à l'una- nimité, au cours d'une session législative tenue mardi, le projet de loi N° 58-22 modifiant et complétant la loi N° 41-05 relative aux Organismes de placement collectif en capital (OPCC). Dans sa présentation de ce projet de loi, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a expli- qué qu'il s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour la moderni-sation et le développement du secteur financier au Maroc, en général, et le renforcement du rôle de l'industrie du capital-investissement, en particulier. Ce projet permettra d’accroitre l'attractivité du cadre légal et réglementaire en incitant les sociétés de gestion à mettre en place de nouveaux fonds sous forme d'organismes de placement collectif (OPC), sous la tutelle et la supervision de l'Autorité maro- caine du marché des capitaux (AMMC), de manière à renforcer la confiance des investisseurs locaux et internationaux dans cet instrument. Le projet de loi permettra d'accompagner la mise en œuvre des sous-fonds sectoriels ou thématiques dans le cadre de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, fait savoir la ministre. Qui ajoute que ce projet de loi prévoit la création d'une nouvelle génération d’OPCC réservés aux investisseurs professionnels et aux modalités de gestion sim-plifiées. Le projet de loi entend également donner la pos- sibilité aux OPCC d'octroyer des prêts suivant des règles de gestion assouplies afin d'accompagner l'évolution du marché des capitaux, le dévelop-
Appel d'offres pour l’achat de plus de 1,3 million de quintaux de blé tendre L ’ O f f i c e nat i ona l interpro-
fessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) vient de lancer un appel
pement d'un nouveau système de fonds, et ainsi répondre aux besoins des investisseurs institu- tionnels via la diversification de leurs portefeuilles d'investissement, a expliqué Fettah. Le projet vise, en outre, l’amendement de la procé- dure d'octroi des agréments dans le cadre du ren- forcement des prérogatives de l'AMMC et sa confor- mité avec le cadre référentiel des OPC, notamment les Organismes de placement collectif en immobilier (OPCI), et, partant, introduire de nouvelles disposi- tions visant à améliorer le fonctionnement des orga- nismes de placement. A ce titre, Fettah a affirmé que ce projet permettra, après son entrée en vigueur, d'accélérer le rythme de mobilisation de l'épargne privée et de l'orienter vers le financement de projets. Il contribuera aussi à améliorer la performance du marché des capitaux et à le redynamiser de façon à répondre aux besoins de financement de l'écono- mie, promouvoir le climat des affaires et le disposer à attirer davantage d'investissements étrangers et nationaux pour la réalisation d’une croissance inclu- sive et durable. ■
d’offres pour l'approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées pour une quantité de 1.308.000 quintaux. Cet appel d'offres est ouvert aux opérateurs exer- çant la profession du commerce des céréales et des légumineuses ayant déposé auprès de l'ONICL, contre récépissé, une déclaration d'existence et ce, conformément aux dispositions de l'article 11 de la loi 12-94 relative à l'ONICL et à l'organisation du marché des céréales et des légumineuses. Les soumissionnaires sont tenus de déposer un cautionnement provisoire, établi pour la quantité maximale pour laquelle le soumissionnaire souhaite être retenu sur la base d'un montant de 5 dirhams par quintal. La nature du blé tendre peut porter soit sur le blé tendre de récolte locale, soit disponible (local ou importation) ou par anticipation. ■ L e ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire prévoit de doubler la capacité d'accueil de la région de Rabat-Salé-Kénitra pour la porter à 20.000 lits d'ici 2026, a indiqué, mardi à Rabat, la ministre de tutelle, Fatim-Zahra Ammor. S’exprimant lors d'une rencontre consacrée à la présentation de la nouvelle feuille de route du tourisme 2023-2026, Ammor a indiqué que l’at- tractivité de la région s’est nettement améliorée ces dernières années grâce au développement des infrastructures de transport, d’hébergement et d’animation. En 2022, Rabat a accueilli trois nouvelles unités
Tourisme : La tutelle prévoit de doubler la capacité d'accueil de la région de Rabat d'ici 2026
grée dans quatre filières importantes de l’offre touristique, à savoir «les Circuits culturels», «le City Break», «le Tourisme d’affaires» et la filière «Nature & Découverte», dédiée au tourisme interne. Ammor a également passé en revue les réalisa- tions de la région de Rabat-Salé-Kénitra dans le domaine touristique, que ce soit au niveau des infrastructures ou au niveau des loisirs à travers l’ouverture des musées, la réhabilitation de la médina et la route côtière de Rabat, outre le drai- nage des investisseurs dans le domaine hôtelier. Elle a dans ce sens fait état de l’existence de 100 projets d'établissements d'hébergement. ■
hôtelières por-tées par de grandes marques internationales. De même, la région a été inté-
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Tunisie Un prêt de la BAD pour développer la filière céréalière
Kenya : Le FMI décaisse près d’1 milliard de dollars de financements supplémentaires
Sécurité, technologies nucléaires et alimentation au programme du 2 ème Sommet Russie-Afrique
L e Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir approuvé le décaissement
de nouveaux financements au Kenya d’un montant cumulé de 966,8 millions de dol- lars. L'institution monétaire internationale a, ainsi, approuvé le déboursement de 415,4 millions de dollars dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC) ayant pour objectif de relancer l'économie et d'accroître les réserves de devises étran- gères du Kenya. Le Fonds a aussi approuvé un montant de 551,4 millions de dollars dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), en vue de soutenir les efforts du pays pour renforcer sa résilience au changement climatique.. ■ L'Afrique australe confrontée à des perspectives économiques moroses M algré des perspectives écono- miques moroses, l’Afrique australe regorge d’opportunités d’investis- sement face aux changements climatiques, révèle le rapport économique de la Banque africaine de développement (BAD). En 2022, la croissance du PIB de la région de l’Afrique australe avait à peine atteint 2,7%, un niveau bien inférieur aux moyennes mondiale et africaine de 3,4% et 3,8%, pré- cise le rapport sur les Perspectives écono- miques de l’Afrique australe 2023. Selon la BAD, la région de l’Afrique australe a connu un ralentissement de sa croissance économique au cours de l’année écou- lée, alors que sa plus grande économie, l’Afrique du Sud, est confrontée à de mul- tiples défis. ■
Afrique du Sud La contribution de l'industrie à l’économie continue de s’éroder L a contribution du secteur industriel à l’activité éco- nomique en Afrique du Sud continue de s’éroder, malgré les efforts du gouvernement pour redresser cette situation, a averti l'Agence sud-africaine des statis- tiques (Stats SA). «La part des activités industrielles dans le produit intérieur L a Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé un accord de prêt portant sur un montant global de 81,1 millions de dollars, destiné au financement du projet d'appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière tunisienne (PADIFIC). Ce prêt, dont le remboursement se fera sur 24 ans avec une période de grâce de 4,5 ans, permettra d'augmen- ter les capacités de stockage stratégique du pays en céréales, pour passer de deux à trois mois de couverture des besoins. Ledit financement permettra la réhabilitation et la modernisation des silos portuaires de Rades et de Bizerte, la création d'un nouveau silo à Djebel Djelloud et la relance du transport céréalier par voies ferrées. ■
L e deuxième Sommet Russie- Afrique, prévu du 27 au 29 juil- let à Saint-Petersburg, sera une occasion idoine pour discuter de la coopération dans les domaines des technologies nucléaires, de l'espace, de l’alimentation et de la sécurité, selon le programme de l’événement. Dans le cadre du programme d'affaires du deuxième sommet et forum écono- mique et humanitaire Russie-Afrique, des représentants des ministères de la Fédération de Russie, des hommes d’affaires russes et africains ainsi que des experts dans le domaine des rela- tions internationales discuteront des défis à relever et des moyens pour sti- muler le développement des relations russo-africaines dans les domaines économique, culturel et social, précise la fondation Roscongress, organisa- trice de l’évènement. ■
brut (PIB) a diminué en passant de 19% en 2005 à 13% en 2021» , a souligné Stats SA dans une enquête qui a connu la participation de 11.400 entreprises sud-africaines du secteur manufacturier. Elle a précisé que plus de 300.000 emplois ont été perdus dans le secteur au cours de cette période, dont 120.000 dans la filière du textile et de l'habillement. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis juillet 2022
Les actions sur des sommets annuels ◆ Après avoir tergiversé quelques semaines, le marché actions reprend le chemin de la hausse et imprime un plus haut annuel.
investisseurs envers le marché actions se situe à 10,2% contre 11,1% en octobre 2022, et ce pour un horizon de placement supérieur à 5 ans. Le taux sans risque (BDT 10 ans) observé à la date de la réa- lisation de cette étude ressort à 4,205% contre 3,014% lors de l’édition précé- dente, en hausse sensible de 119 pbs. La saison des publications vient de démarrer avec la mastodonte Maroc Telecom qui ouvre le bal. L’opérateur fait état d’une accélération de la croissance du chiffre d’affaires consolidé à 4,7%, portée essentiellement par les activités dans les filiales Moov Africa (+8,5%). Sur le volet opérationnel, on note une hausse de l’EBITDA du Groupe de 4,5%, tirée par l’amélioration de 9,3% de l’EBI- TDA des filiales Moov Africa, alors que le RNPG progresse de 2,3% à 2,9 Mds de DH. Par ailleurs, le groupe maintient ses objectifs 2023 avec notamment un chiffre d’affaires et un EBITDA stables et un CAPEX (effort d’investissement) hors fré-
quences et licences d’environ 20% du chiffre d’affaires.
Par Y. Seddik
L a période de répit à la Bourse de Casablanca a été de courte durée. Les haussiers ont vite repris la main, alors même que la saison des publications vient de démarrer timidement. Aidé par des flux d’achat sur les grosses cylindrées et quelques valeurs de conviction, le marché actions titille désormais ses som- mets annuels autour des 11.800 points. Ce niveau, rappelons-le, a été visité pour la dernière fois en septembre 2022, soit quasiment il y a un an. Notons que du 18 au 25 juillet, le MASI a progressé de 2,62%, avec un niveau de participation des opérateurs qui dépasse les 536 MDH. Ce retour de l’appétit pour le risque s’est également matérialisé sur la prime de risque du marché actions qui affiche un repli de 2 points, passant de 8% en octobre 2022 à 6% en juillet 2023. Attijari Global Research (AGR) explique que l’exigence de rentabilité annuelle des
Taux : Recul des exigences de rendement
Cette semaine, le Trésor a levé 2 mil- liards de DH sur les maturités longues, face à une demande d’investisseurs qui a dépassé les 5 milliards de DH. Les taux de rendement sur le 10 et le 20 ans se sont stabilisés à 4,129% et 4,975% res- pectivement. Ainsi, au terme de cette dernière séance d’adjudication du mois de juillet, le mon- tant cumulé des levées du Trésor ressort à 12 Mds de DH. Ce qui représente 100% du besoin mensuel annoncé du Trésor. Dans ces conditions, le bureau de recherche AGR maintient son scénario écartant toute pression significative sur les taux primaires au cours du T3-2023. Un scénario soutenu par le fort dyna- misme du Trésor sur le marché moné- taire, à travers les placements de ses excédents de trésorerie. ◆
Du 18 au 25 juillet, le MASI a progressé de 2,62%, avec un niveau de par- ticipation des opérateurs qui dépasse les 536 MDH.
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Règlementation prudentielle
BAM parachève la transposition des normes bâloises D ans le cadre du ren- forcement de la régle- mentation pruden- tielle en matière de liquidité et de trans- cements consentis sur une période d’un an. Par Y. Seddik
◆ Bank Al-Maghrib a finalisé plusieurs réformes relatives à la réglementation prudentielle du secteur bancaire. Elles ont porté sur de nombreuses thématiques : normes bâloises, cloud computing, crowdfunding, microfinance, protection consommateur, finance participative…
les exigences qui encadrent l’exercice de l’activité des ins- titutions de microfinance qui seront habilitées à collecter des dépôts. Un domaine qui n’a pas réussi à sortir la tête de l’eau depuis la crise sanitaire. Dans le volet de la finance participative, BAM a accom- pagné les banques dans les démarches de labellisation par le Conseil supérieur des Ouléma de la documenta- tion contractuelle des pro- duits. Comme elle a apporté sa contribution aux autorités concernées dans le proces- sus d’édiction des textes règlementaires régissant les caractéristiques techniques des certificats de Sukuk Mourabaha, Moudaraba, Wakala, Moucharaka, Salam et Istisna’a. Sur le plan de la protection du consommateur des services financiers, une série d’ini- tiatives ont été entreprises : l’institution monétaire a édic- té cette année une directive relative à l’information des demandeurs de crédit, une directive portant sur la ges- tion des risques de corrup- tion ainsi qu’une recomman- dation incitant les banques à la promotion du genre et de l’autonomisation économique des femmes. Au plan conven- tionnel, la Banque a impulsé l’adoption d’un code éthique interbancaire de recouvrement pré-judiciaire des créances. ◆
Lois et réglementations adoptées en 2022 En plus des normes de Bâle III, la Banque centrale a contri- bué à la finalisation de la loi sur les obligations sécurisées et entamé la préparation de ses textes d’application. Dans le cadre des initiatives visant à accompagner la digitalisa- tion des services bancaires et l’usage du paiement mobile, Bank Al-Maghrib a édicté une directive régissant le recours au cloud computing par les établissements bancaires. Elle a adapté aussi les exigences réglementaires assortissant les formalités d’enrôlement des commerçants acceptants par les établissements de paiement. L’objectif étant de booster la dynamique du sec- teur du paiement mobile qui peine à trouver son rythme de croisière. Très attendu, le disposi- tif réglementaire permettant
Ensuite, BAM a mis en place un processus d’évaluation de l’adéquation de la liqui- dité dénommé communé- ment «ILAAP», visant à assu- rer une couverture adéquate des risques de liquidité des banques par un niveau suf- fisant de coussins de liqui- dité de qualité élevée, même durant des périodes prolon- gées de tension. Enfin, la Banque centrale a pro- cédé au renforcement des exi- gences en matière de gestion par les banques des risques de liquidité, à travers le pilo- tage d’indicateurs additionnels de surveillance portant notam- ment sur la liquidité intra-jour- nalière, le ratio de liquidité à court terme «LCR» en devise, ainsi que la concentration des financements par contrepartie et par type d’instrument.
formation, Bank Al-Maghrib a entrepris des travaux de réforme visant le parachèvement de la transposition des dispositions de Bâle III. Ces travaux ont couvert l’élaboration des pro- jets de textes réglementaires, la conduite d’études d’impact et les échanges avec les banques, et ont porté sur 3 principales normes, selon la direction de la Supervision bancaire. Il s’agit premièrement de l’intro- duction d’un ratio structurel de liquidité à long terme «NSFR» visant à assurer que les banques disposent d’un montant mini- mum de ressources financières stables afin de répondre aux besoins minimums de finan-
En plus des normes de Bâle III, la Banque cen- trale a contri- bué à la fina- lisation de la loi sur les obligations sécurisées.
d’encadrer le développe- ment des plateformes de crowdfunding a été para- chevé pour ouvrir la voie au lancement prochain de nouveaux services de financement désintermé- diés au bénéfice de la TPE, des micro-entreprises et
Bank Al-Maghrib a entrepris des
travaux de réforme visant le parachève- ment de la transpo- sition des disposi- tions de Bâle III.
des startups, indique la DSB. La Banque a également parachevé les textes régle- mentaires d’application de la nouvelle loi n°50-20 sur la microfinance, visant à fixer
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Banques marocaines Les prévisions de Fitch Ratings pour 2023 L es banques marocaines sont sorties de la pandémie avec des fondamentaux de crédit rai- sonnables, ce qui les place en bonne position pour réaliser de bonnes performances en 2023, dans un environnement de taux en hausse. bénéficiant de charges de dépréciation (LIC) plus faibles, alors que les marges d'intérêt nettes étaient stables. «Nous prévoyons que la rentabilité s'améliorera à un rythme plus rapide en 2023, car les prêts non performants (PFR) devraient continuer de baisser, tandis que des taux plus élevés commenceront à se répercu- ter sur les taux de prêt», précise-t-on. Par Y. Seddik ◆ Les profils de crédit des banques marocaines sont restés résilients.
et une croissance modeste» , pronostique Fitch. Le financement et la liquidité restent adéquats. Les banques sont principale- ment financées par des dépôts de clients stables (dont 76% étaient des comptes courants et des comptes d'épargne à faible coût à fin 2022), et la concentration d'un seul déposant est modérée par rap- port aux normes des marchés émergents. En juin 2022, le Parlement marocain a approuvé une législation permettant aux banques d'émettre des obligations sécurisées. Si elle est mise en œuvre avec succès, elle contribuera à diversifier davantage les sources de financement et contribuera à réduire le coût de finance- ment des banques. ◆
freiné la demande des entreprises et des ménages, tandis que les banques sont devenues plus sélectives dans leurs prêts afin de réduire le risque de crédit », estime l’agence. La qualité des actifs a continué de se détériorer au T1-23, le ratio de sinistralité augmentant à 8,7% (fin 2022 : 8,4%). Une nouvelle détérioration est pré- vue en 2023, même si cela devrait être gérable compte tenu de l'approche pru- dente des banques en matière de prêts. La rentabilité des banques s'est légère- ment améliorée en 2022, le ratio résultat d'exploitation moyen/actifs pondérés des risques augmentant de 10 pb à 1,8%,
La capitalisation est restée stable avec un ratio Common Equity Tier 1 des sept plus grandes banques autour de 10%. «Nous nous attendons à ce qu'il s'amé- liore légèrement à fin 2023, soutenu par une génération de capital interne saine
«Nous voyons des perspectives d'activité modestes pour les banques marocaines en 2023 en raison d'une activité écono- mique modérée. Le crédit non conso- lidé des banques a chuté de 1% en mai, la hausse des taux d'intérêt ayant
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BMCI Fitch Ratings confirme la notation AAA(mar) P our l’agence, BMCI béné- ficie du soutien de BNP Paribas, actionnaire à 66,7% de la banque marocaine qui constitue Parallèlement, le ratio Common Equity Tier 1 (CET1) de BMCI de 10,7% à fin 2022 est supérieur à l'exigence minimale réglementaire de 8%, précise la note de Fitch. Par Y. Seddik ◆ Fitch Ratings a confirmé le 26 juillet la notation à long terme de la BMCI à 'AAA(mar)' avec une perspective stable. prêts aux particuliers et aux PME», souligne l’agence.
signifie que le soutien serait gérable pour BNP Paribas, explique Fitch. En outre, rappelle l’agence de nota- tion, BMCI détient une part de mar- ché de 5% dans les prêts du secteur bancaire marocain. « L'expertise de BNP Paribas en banque d'affaires en France et en Afrique offre à la BMCI un avantage concurrentiel et un accès à des clients multina- tionaux. Les prêts aux entreprises représentent d’ailleurs 63% du total des prêts à fin 2022» , écrit Fitch Ratings dans son analyse. Un profil de risque conservateur et
des normes de souscription strictes constatées chez BMCI reflètent les politiques, procédures et contrôles de risque du groupe bancaire fran- çais. Les créances en souffrance sont de 14,6% du total crédit à fin 2022, soit un niveau nettement supérieur à la moyenne du secteur de 9,6%. «À notre avis, cela reflète dans une certaine mesure des poli- tiques de classification plus strictes et la reconnaissance prudente par la banque de prêts dépréciés. Cela reflète également la faible perfor- mance de crédit du portefeuille de
À l’image des banques de la place, BMCI est principalement financée par les dépôts des clients. Ceux-ci sont entièrement ‘sourcés’ au Maroc et représentent 76% du financement total à la fin du premier trimestre. La liquidité est strictement contrôlée par sa maison-mère et est adéquate. Le ratio de couverture des liquidités Bâle III de la banque était de 125% à fin 2022. ◆
une «filiale d'importance straté- gique» pour le groupe français. La BMCI est en effet la plus grande filiale africaine de BNP Paribas. Toutefois, la banque représente moins de 0,3% des actifs consolidés du groupe français à la fin du pre- mier trimestre 2023. Sa petite taille
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◆ Au titre de l'exercice 2022, l'entreprise rémunérera ses actionnaires avec un dividende de 10 DH par action. ◆ Marché local et mondial des ordinateurs, nouveaux agréments de distribution, stocks, fluctuation des devises, marges, dividende, perspectives…Tour d’horizon Avec Younés Elhimdy, PDG de Disty Technologies. Younès Elhimdy partage les perspectives d'avenir de Disty Technologies Sociétés cotées
Propos recueillis par Y. Seddik
Finances News Hebdo : Tout d’abord, le ralentissement de la demande observé (mondialement et localement) en 2022 pèse-t-il toujours sur votre activité ? Quels sont les segments les plus concer- nés ? Younès Elhimdy : Au 1 er semestre 2023, notre activité est plutôt en croissance. Elle est réalisée grâce à la diversité de nos segments client et l’étendue de notre offre produits. Effectivement, le marché des ordinateurs est mondialement en baisse régulière depuis le 3 ème trimestre 2022. La bonne nouvelle c’est que cette baisse décélère au T2 2023. Ce qui a été déjà prévu par les analystes, qui envisagent aussi une conti- nuité de cette tendance bénéfique ce pro- chain semestre et s’accentuera en 2024 pour retrouver un niveau de consomma- tion mondialement comparable à 2019. Le renouvellement des ordinateurs dans les entreprises et aussi pour les particuliers ne peut pas dépasser 3 ans à 4 ans. Le renouvellement des achats effectués en 2020 et 2021 se fera donc dans les 2 ans à venir. Au Maroc, la demande du secteur public a largement compensé une baisse importante du segment des particuliers. Le segment PME/PMI reste relativement stable. Il faut signaler que ce sont les stocks constitués fin 2022 qui ont per- mis de servir le marché grâce à un effort particulier des constructeurs sur le prix. Ces efforts de déstockage ont permis de reprendre des commandes d'achats
Au Maroc, la demande du secteur public a largement compensé une baisse importante du segment des particu- liers.
régulières et retrouver un flux entrées/ sorties plus stable. Il y a des catégories de produits qui ont connu une hausse de la demande comme les solutions d’infrastructure serveurs et réseaux. Les entreprises n’ont pas réduit leurs investissements sur ces solutions nécessaires à la transformation digitale et au gain de productivité en général.
Dans le cas de notre entreprise, la signa- ture de nouveaux agréments de distribu- tion a aussi contribué à amener un chiffre d’affaires supplémentaire. Cela va conti- nuer. En somme, nous restons confiants parce que la demande IT est en train de reprendre et l’entreprise se diversifie et possède la taille et le positionnement qui lui permettent d’en tirer profit.
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F.N.H. : Pensez-vous retrouver un niveau de stock normatif d’ici la fin de l’année ? Y. E. : Effectivement, à fin 2021, nous avons passé des commandes impor- tantes, puisque nous étions dans une logique de continuité de la demande de la période de la pandémie et rien ne lais-
sait présager une telle baisse de la demande, due à la crise mondiale, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des clients finaux. A fin 2022, nous nous sommes retrouvés avec des niveaux de stocks élevés par rapport aux normes. Mais ce niveau de stock a été finale- ment bénéfique pour nos ventes sur le 1 er trimestre 2023, et nous nous
Le marché mondial du matériel infor- matique connaît une reprise qui devrait s'accentuer lors des prochains semestres.
retrouvons actuellement avec un stock moindre et qui retrouvera certainement un niveau normatif à la fin de l’année. A signaler que le type de contrat de l’en- treprise avec ses fournisseurs-construc- teurs permet une contribution significative au déstockage dans ces cas ponctuels. F.N.H. : Comment contribuent les nouveaux agréments de distri- bution dans le chiffre d’affaires de Disty au premier semestre ? Quelles sont vos projections à court moyen terme ? Y. E. : Les agréments dont nous dispo- sons déjà connaissent une croissance organique. En outre, Disty, grâce à l’IPO, a diversifié son offre dans le segment du B2B. Ce sont des solutions de traçabilité, d’affichage dynamique, de sécurité des bâtiments qui sont devenues des solu- tions de nouvelles technologies où la don- née est traitée dans des infrastructures étendues. La transformation digitale est une tendance incontournable et nécessite ces solutions. En juin, nous avons élargi notre porte- feuille de marques avec l'ajout de la carte Honeywell, en proposant des solutions de traçabilité et de sécurité des bâtiments. Avec LG, nous nous sommes diversifiés dans les solutions d’affichage digital qui sont de plus en plus adoptées par les entreprises de toute taille. L’avantage du B2B est qu’il est segment dit ‘value’. En clair, nous vendons une solution et non pas un produit. Nous traitons avec les grands intégrateurs du Maroc qui prennent en charge un projet global et qui équipent des bâtiments de ces solutions. Nous constatons une augmentation de la demande sur ces grands projets, particu-
nos résultats en 2022, est aujourd’hui complètement maîtrisé.
lièrement de la part du secteur public et des grands comptes nationaux. Disty a son rôle à jouer en tant qu’impor- tateur-distributeur de nouvelles techno- logies pour rapprocher ces solutions de ces intégrateurs et assurer une distribu- tion efficiente. Nous allons développer davantage ce segment B2B avec d’autres solutions complémentaires. En somme, c’est un domaine en pleine croissance sur lequel nous investissons. La contribution en termes de revenus commencera petit à petit et sa croissance se verra aussi sur nos ventes. Il faut gar- der en tête que le marché a bien réagi au fait qu’un distributeur majeur s’intéresse à ces solutions. Idem pour les construc- teurs qui ont réalisé qu’avoir un distribu- teur national pour ces solutions était un atout majeur sur le marché local. F.N.H. : Quid des fluctuations de change ? Sont-elles maitrisées durant cette première partie de l’année ? Y. E. : La hausse majeure des devises Euro et Dollar a été une surprise pour tous les acteurs. Elle a touché d’une manière significative nos résultats l’année dernière. Toutefois, nous avons dès le mois d’oc- tobre mis en place une nouvelle approche de couverture de change qui a donné ses fruits immédiatement. Puisqu’au 31 décembre, nous avions déjà un gain de change latent. Au 30 juin 2023, nous enre- gistrons un gain de change net significatif. Ce point, qui a grevé significativement
F.N.H. : Qu’en est-il des marges ? Y. E. : Depuis le 2 ème semestre 2022, la hausse des stocks a induit effectivement une tension sur les marges. La hausse des taux de devises y a aussi contribué. L’objectif de baisse des stocks était prio- ritaire. Cette tendance se résorbe avec le retour des stocks à un niveau normatif. En somme, nous aurons une année 2023 de croissance de l’activité, avec une cor- rection des niveaux de stocks et des effets positifs de fluctuation de change. Pour 2024, nous partirons avec un contexte beaucoup plus propice à la croissance et à la profitabilité. F.N.H. : Un dernier mot sur la rémunération des actionnaires cette année. Y. E. : Malgré la surprise des pertes de change qui ont impact sur le résultat en 2022, l'entreprise rémunérera ses action- naires avec un dividende de 10 DH/action. Ceci montre que la société se porte bien, croit en l’avenir et il n’y a aucune raison qu’elle prive ses actionnaires d’une rému- nération cette année. Autour des 5%, notre dividend yield est parmi les plus élevés du marché. Au niveau du marché boursier, l’action résiste plutôt bien au sein de son sec- teur en 2023. Alors que le compartiment technologique affiche une baisse de plus de 8%, le titre Disty baisse de 2,5% seu- lement. ◆
Nous nous retrouvons
actuellement avec un stock moindre et qui retrou- vera certai- nement un niveau nor- matif à la fin de l’année.
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● Le Maroc a l’ambition d’édifier un Etat social en phase avec ses aspirations en termes de développement. Le chantier royal relatif à la généralisation de la cou- verture sociale constitue justement un pilier majeur pour la consolidation de la justice et de l’équité sociales. ● La situation de stress hydrique structu- rel que connaît le Royaume reste une pré- occupation majeure pour le Souverain. Qui a appelé à un traitement diligent de la problématique de l’eau.
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Etat social
◆ Le Royaume met progressivement en place les éléments nécessaires à l’édification d’un Etat social, dont l’une des pièces maitresses est l'accès universel à la couverture médicale. ◆ Mais pour le CESE, le modèle d’Etat social marocain devra être construit autour de quatre principaux axes. Détails. «Un investissement pour l’avenir»
Selon le ministres de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, l'État social n'est pas seu- lement un «mécanisme de redistri- bution des
richesses, mais c'est aussi un investisse- ment pour l’avenir».
adjoint au Budget, Aziz Khayati. D’autres personnalités aussi ont fait le dépla- cement, dont le président du Conseil économique, social et environnemental, Ahmed Réda Chami; le wali de la Région Casablanca-Settat, Saïd Ahmidouch; le président du Conseil de la région, Abdelatif Maâzouz; ainsi que plusieurs personnalités nationales et internatio- nales, dont des universitaires et experts de la Banque mondiale et de la société civile kenyane et sénégalaise. Les intervenants ont ainsi donné le ton dès l’ouverture du Forum. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale a notamment commencé en déclarant que «l’un des fondements de l'État social, c’est l'accès universel à la couverture médicale. Il s’agit aussi de la protection des plus démunis, en fournissant des filets de protection sociale» . La loi cadre n°09.21 relative à la protection sociale en question Selon Khalid Aït Taleb, l'État social n'est pas seulement un « mécanisme de redis-
tribution des richesses, mais c'est aussi un investissement pour l’avenir». «En effet, SM le Roi a donné ses hautes orien- tations pour la mise en place d'un sys- tème de protection sociale intégrante et inclusive, capable de réduire les risques économiques et sociaux, en particulier au profit des catégories vulnérables», a-t-il également indiqué. Autrement dit, des chocs, comme la crise du Covid- 19 où le Maroc a vu beaucoup de citoyens basculer dans la pauvreté, mal- gré les énormes efforts consentis par les pouvoirs publics, ne devront plus avoir cours dans le Royaume après 2025. Pour ce faire, dans un souci de montrer que le sujet de l’Etat social est bien posé dans notre pays, Aït Taleb a rappelé que la loi cadre n°09.21 relative à la protec- tion sociale, adoptée par le gouverne- ment, a prévu de travailler sur un large spectre d’actions couvrant l’élargisse- ment de la couverture médicale obli- gatoire de base, la généralisation des allocations familiales, l'élargissement de la base d'inscription dans les systèmes
Par A. Diouf Q uel modèle d’Etat social faut- il pour le Maroc ? La ques- tion était au cœur de la 6 ème édition du Morocco Today Forum, organisée par le Groupe Le Matin, sous le thème « Vision d’un Roi : l’Etat social, en route vers le parachèvement du Maroc inclusif» , vendredi 21 juillet 2023 à Casablanca. Pour en discuter et jeter les bases de la structuration de ce chantier royal hautement stratégique, Mohammed Haitami, PDG du Groupe Le Matin, et son équipe avaient invité du beau monde. Notamment les ministres de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb; de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa; de l'Enseignement supé- rieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui; de l'In- dustrie et du Commerce, Ryad Mezzour; et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, représenté par le directeur
En matière d’Etat social, l’idéal serait de construire un modèle qui satisfe- rait à la fois aux critères d’équité et de viabilité financière.
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