VENDREDI 28 JUILLET 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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Intervenant également à cette occasion, le ministre de l'In- dustrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a fait savoir que l’Etat social s’appuie sur quatre axes. Il s’agit de la protection, du sou- tien, du bien-être et de la jus- tice sociale. Dans ce sens, le ministre explique que le bien- être consiste à offrir à chaque citoyen, le maximum de possibili- tés et les conditions nécessaires pour pouvoir aller au bout de son potentiel. En vue d’atteindre cet objectif, Mezzour relève qu’il est indispensable de se doter d’un système éducatif qui assure l’égalité des chances et d’un sys- tème de formation performant et diversifié, qui permet à cha- cun de se retrouver, d’avoir des opportunités d’emploi et d’être autonome et résilient par rapport aux accidents de la vie. Dans le même ordre d’idées, Ryad Mezzour a précisé que les stratégies et les politiques prises au Maroc ne sont pas mises en place pour faire plaisir aux entre- prises, mais elles sont un moyen pour offrir des opportunités aux Marocains. «A la faveur du travail monstrueux accompli durant les 20 dernières années, le Royaume connaît un décollage écono- mique et industriel qui a permis d’asseoir de réelles conditions d’émergence, avec des infras- tructures de classe mondiale et un système éducatif qui, malgré les critiques, surperforme encore et toujours le système écono- mique» , a-t-il souligné. De son côté, Lahcen Haddad, parlementaire, économiste et expert international, a pointé du doigt un manque de conver- gence des politiques publiques marocaines. «Certes, ce qu’on fait au Maroc en termes d’in- vestissement dans le social est colossal, mais il existe pas mal de carences en termes de gou- vernance, de convergence et de prise de décision». Et de poursuivre : «La conver- gence est le parent pauvre des politiques publiques au Maroc. La première cause de ce manque
de convergence est que l’organi- sation des pouvoirs de décision est verticale et beaucoup plus centralisée. Deuxièmement, la programmation budgétaire et au niveau des finances publiques se fait par activité et non pas par programme. Troisièmement, la coordination qui se fait au niveau
territorial par les walis et gou- verneurs s’appuie toujours sur le fait que la prise de décision au niveau local ne se fait pas. Quatrièmement, la gouvernance est éparpillée, c'est-à-dire que la détermination du rôle de chacun au niveau territorial est éparpil- lée entre les élus, les autorités
locales, les services extérieurs, etc.». Afin de remédier à cette situation, l’expert souligne l’importance de la déconcentration et de refaire la mouture des finances publiques afin que le budget de l’Etat soit beaucoup plus axé sur la pro- grammation. ◆
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