CE QUE NOUS LAISSONS DERRIÈRE Il y a presque quatre ans, nous arrivions à Kissidou- gou en Guinée. Dans les premières semaines, une question nous a beaucoup habités : est-ce que ça vaut la peine d’être là ? Est-ce que ça vaut la peine de déraciner notre famille, et en particulier nos en- fants de 9 et 11 ans, pour nous retrouver dans une petite ville de brousse à 600 km de la capitale ? Au- jourd’hui, la réponse est clairement : oui, ça en a valu la peine ! faible recul. Nous laissons derrière nous du matériel didac- tique et des animatrices formées. La lutte contre les MGF est un combat long et difficile, mais nous pouvons dire que ça vaut la peine de le poursuivre.
Durant ces quatre ans, l’EPEG est passée – et passe encore – par une crise profonde. Il y a eu des moments où nous nous sommes demandé : à quoi bon former des pasteurs et encou- rager des leaders ? Mais Dieu nous a permis de rencontrer des hommes et des femmes qui cherchent à Le servir de tout leur cœur et à mettre Sa Parole en pratique. Là encore, ça vaut la peine de persévérer avec foi et espérance. Le Christ utilise Son Église pour être sel de la terre et lumière du monde.
Au niveau familial tout d’abord. Il y a eu des moments dif- ficiles, mais nous avons tellement ap- pris, tous les quatre. Nous avons vécu des temps forts de partage et d’unité. Nous nous sommes serré les coudes pour traverser les épreuves, que ce soient les maladies, les difficultés à se faire des amis, ou le manque d’eau au robinet. Nous avons grandi dans notre amour les uns pour les autres et dans notre amour pour Dieu dont nous avons (re)découvert la bonté et la fidélité. Ce n’est pas facile de tout quitter, mais ça en vaut la peine ! Dans le domaine de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), nous avons participé au développement des projets de nos partenaires de l’église protestante évan- gélique de Guinée (EPEG). Nous avons vu de nombreuses jeunes filles préservées de cette terrible coutume. Nous avons vu des exciseuses « déposer les couteaux » et de nombreuses femmes et hommes, comprendre que cette tradition est des- tructrice. Nous avons entendu des ONG de premier plan louer les avancées significatives réalisées par l’EPEG, alors que cette pratique ne connaît ailleurs dans le pays qu’un très
Par moment, il nous a semblé qu’un projet avait de la peine à décoller. C’était le cas par exemple des grou- pements pour l’épargne et la création de micro-entreprises. Pourtant, nous avons pu transmettre des valeurs telles que la confiance et l’honnêteté qui ont permis à ces groupes de comprendre que les relations sont la base du suc-
cès. Là encore, ça en a valu la peine.
Et si, au moment des aurevoirs, il nous arrive parfois de dou- ter du fruit de notre engagement, nous sommes reconnais- sants pour ces familles qui nous disent en substance : « Même si ce n’était que pour nous que vous êtes venus en Guinée, ça en valait la peine ! »
Cédric Ch. Ancien collaborateur en Guinée
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