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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020

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Financement, disparités et digitalisation

◆ Il existe de grands écarts entre les 12 régions du Maroc en termes de dépenses tiers payant pour les services utilisés par les bénéficiaires de l’AMO. ◆ Le système de santé est aussi confronté à l’iniquité de la couverture sanitaire et d’offres de soins. Le secteur de la santé face aux défis actuels L a pandémie qui sévit à l’échelle nationale et internationale a montré une fois de plus l’urgence pour les Etats d’œuvrer Par M. D. & B. C.

Les ménages marocains assument 50% des dépenses de la santé.

à la consolidation de leurs sys- tèmes de santé afin d’en accroître la résilience. Faudrait-il le rappe- ler, le droit à la santé est un droit humain fondamental consacré par le droit international (OMS, Déclaration universelle des droits de l’Homme, etc.). L’article 31 de la Constitution marocaine de 2011 enjoint les pouvoirs publics d’œuvrer à la mobilisation des moyens disponibles afin de faci- liter l’égal accès des citoyens aux conditions leur permettant de jouir du droit aux soins de santé. C’est dans ce contexte que s’est tenue récemment, par visioconfé- rence, une rencontre co-organi- sée par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) et l’Association pour la fondation internationale de finances publiques (Fondafip) sous le thème : « Quel droit à la santé au Maroc et en France ? Financement de la santé, terri-

toires et intelligence artificielle ». La question du financement de la santé a été remise sous le feu des projecteurs dans les pays déve- loppés, avec l’irruption de la crise sanitaire liée à la Covid-19. En l’espace de quelques semaines, la pandémie est parvenue à satu- rer les capacités d’accueil des systèmes de santé jusque-là considérés comme étant solides. Pour un pays comme le Maroc,

contraint d’élargir la couver- ture sociale et sanitaire de la population, le financement de la santé s’avère être une compo- sante cruciale. Pour cause, si les recommandations de l’OMS en matière de financement de la santé tournent autour de 12% du Budget général des États, le Maroc ne consacre que 6% du BGE à ce secteur névralgique. Les ménages marocains assu- ment 50% des dépenses de la santé. Ce qui reste encore élevé si l’on se réfère aux recomman- dations de l’OMS qui fixe un seuil de moins de 30%. Prédominance des inégalités Il ressort des échanges de cette rencontre un point focal lié, entre autres, à l’iniquité de la couverture sanitaire et d’offres de soins. L’analyse présentée par Jaafar Heikel, épidémiolo- giste et docteur en économie sur l’Assurance maladie obligatoire (AMO), a permis de dégager plu-

sieurs tendances, dont la dis- parité régionale et intrarégionale des dépenses de santé chez les personnes bénéficiant de l’AMO. «Aujourd’hui, il existe de grands écarts entre les 12 régions du Maroc en termes de dépenses tiers payant pour les services utilisés par les bénéficiaires de l’AMO. A titre d’exemple, pour la région de Drâa-Tafilalet, celles-ci tournent à 383 DH par personne contre 1.114 DH pour la région Casablanca-Settat, avec une très grande iniquité régionale», révèle- Il existe au Maroc une disparité régionale et intrarégionale des dépenses de santé chez les personnes bénéfi- ciant de l’AMO.

Youssef El Fakir, médecin radiologue qui a exposé les atouts de l’intelligence artificielle (IA), est formel. L’IA représente une véri- table source d’espoir pour mettre en pratique les prémices d’une médecine 4P (prédictive, préventive, personnalisée et participa- tive). «L’IA est aujourd’hui au cœur de la médecine du futur avec les diagnostics avancés des cancers, la prédiction des maladies et le suivi anticipé des patients», explique-t-il en substance. Et d’ajouter : «Cette technologie offre des perspectives particuliè- rement intéressantes quant à l’avancée de la médecine et l’amé- lioration de la prise en charge des patients». Les opportunités offertes par l’intelligence artificielle

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