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MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Covid-19
◆ Les autorités ont perdu pied dans la phase de gestion du déconfinement. ◆ Le Maroc traverse actuellement une crise sanitaire sévère, à l’instar de ce qu’ont vécu d’autres pays au début de la pandémie. Le gouvernement rate le test post-confinement E lle semble bien loin cette époque où l’on tressait des lauriers au gouverne- ment pour sa bonne ges- tion de la pandémie de la Par D. William
Au 28 septembre, le Maroc comptait 119.107 cas pour 2.113 décès.
Covid-19. En pleine crise sanitaire, alors que c’était la débâcle dans la plupart des pays, même très déve- loppés, le Maroc s’illustrait par la réactivité et la justesse dans ses prises de décision. Qu’elles relèvent du sanitaire, de l’économique ou encore du so- cial, toutes les mesures décidées ont eu une adhésion massive de la population. Rappelons-nous du fonds dédié à la gestion de la pandémie auquel la collectivité a apporté une contribution sans retenue, dans un élan citoyen et de solidarité. Rappelons-nous des aides massives aux salariés, entre- prises et à l’informel. Rappelons- nous de l’agilité du tissu industriel qui a su rapidement se mobiliser et se reconvertir pour produire des masques, exportés par la suite dans plusieurs pays à travers le monde. Rappelons-nous de ce confine- ment strict qui a permis de contenir la propagation du coronavirus et sauvé des milliers de vies. Cette gestion presque parfaite a fait taire toutes ces intelligences qui étaient, avant cette crise sanitaire, très viru- lentes envers le gouvernement, et a même valu au Maroc d’être cité en exemple à l’international. Ce gouvernement, si critiqué aupa- ravant, était devenu subitement presque sympathique. Tout cela a duré… jusqu’au déconfinement.
étaient confinés chez eux, tout était… presque simple. Avec le déconfinement, tout est parti en vrille. Le nombre de contaminations a explosé, tout comme les décès. Au 28 septembre, le Maroc comp- tait 119.107 cas pour 2.113 décès. Les autorités s’y attendaient-elles ? A l’évidence oui. Mais certaine- ment ont-elles sous-estimé l’am- pleur qu’allait prendre cette épi- démie après avoir «affranchi» les Marocains des chaînes du confi- nement. Certainement ont-elles manqué de clairvoyance en auto- risant, par exemple, la célébration de l’Aid Al-Adha qui a favorisé la mobilité de la population et contri- bué à la propagation du virus. Certainement ont-elles péché dans leur façon de communiquer, à l’ins- tar de la grosse polémique qui entoure encore cette rentrée sco- laire. Il faut dire que l’approche du gou- vernement, depuis le déconfi- nement, manque de lisibilité. C’est pourquoi, aujourd’hui, plu- sieurs voix s’élèvent pour dénon- cer avec véhémence ce qui res-
semble à une impréparation, voire même un certain laxisme post- confinement. Son capital sympa- thie s’est littéralement effondré. Et conséquemment, les plumes braillardes de ses détracteurs se sont mises en orbite. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) considère ainsi que « les circons- tances difficiles que vit notre pays imposent plus que jamais, de la part du gouvernement, une forte présence politique, un sens aigu de la communication et une grande efficacité dans la gestion de l’épi- démie, tout à l’opposé de ce que nous constatons dans la pratique gouvernementale caractérisée par une communication effacée et une présence timorée, une confusion manifeste dans les prises de déci- sion lors de la deuxième phase de l’épidémie ». Abdellatif Maâzouz, ancien ministre, expert en stratégies de développement et président de l’Alliance des économistes istiqla- liens, ne dit pas autre chose. Selon lui, «malheureusement, le gouver- nement n’a pas su mettre suffi-
samment à profit les grands acquis des trois premiers mois de la crise, bien au contraire. Les principales raisons en sont l’improvisation, le manque de coordination entre les différentes composantes du gou- vernement et l’insuffisance de sa communication avec les citoyens». Pour autant, si effectivement dans cette phase de la pandémie les autorités cafouillent, il faut recon- naître cependant, à leur décharge, que cette crise reste inédite et complexe. D’autant que, comme nous l’avions déjà écrit dans nos colonnes, elles doivent jongler avec trois paramètres : le sanitaire, l’économique et le social (www. fnh.ma). Et visiblement, nos gou- vernants ne savent pas encore où placer le curseur. Comme beau- coup d’autres dans plusieurs pays. Et au final, le Maroc vit ce qu’ont vécu d’autres Etats au début de la crise sanitaire : il semble impuis- sant face à un virus plus meurtrier que jamais, avec une moyenne de 30 décès par jour ces dernières semaines. ◆
Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Tant que les millions de Marocains
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