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ECONOMIE

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MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020

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Transferts des MRE Entre résilience et incertitudes

◆ Les transferts des MRE accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards de DH pour l’année en cours, avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards de DH en 2021. ◆ Le ministère délégué chargé des MRE attire néanmoins l’attention sur les incertitudes qui entourent ces prévisions.

Par M. Diao

L’argent envoyé par la diaspora marocaine est crucial pendant cette période de crise marquée par le recul des IDE et des recettes de voyages.

L es derniers chiffres relayés par BAM montrent des évolutions contrastées au chapitre des comptes extérieurs. Pour preuve, à fin juillet 2020, les recettes de voyages ont vu leur reflux s’accen- tuer de 44,1%, alors que celui des transferts des MRE s’est limité à 3,2%. Pour l’ensemble de l’année, les exportations devraient chuter de 16,6%. Pour ce qui des recettes de voyages, elles devraient enre- gistrer en 2020 une forte contrac- tion, passant de 78,8 milliards de dirhams en 2019 à seulement 23,9 Mds de DH en 2020. Pour leur part, les transferts des MRE accu- seraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards de DH pour l’année en cours, avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards en 2021. La question qui mérite d’être posée est de savoir à quoi est due la résilience des transferts des MRE, grands pourvoyeurs de devises pour le pays. D’autant plus qu’in- terpellé sur cette question, le minis- tère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger a fait savoir que d’après la Banque mondiale, la pandémie devrait impacter les transferts de fonds vers la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). En raison de la crise liée à la Covid-19, les fonds transfé- rés vers la région MENA devraient, d’après l’institution de Bretton Woods, connaître une contraction de 19,6% en 2020. Sachant qu’en 2019, ceux-ci avaient enregistré une progression de 2,6%.

lement que les prévisions de BAM afférentes aux transferts des MRE demeurent entourées d’incerti- tudes liées à l’évolution de la pan- démie et à ses conséquences aussi bien au niveau national qu’interna- tional. Il convient de rappeler que les transferts d’argent des MRE, dont 85% sont établis en Europe, dépendent largement de la situa- tion des économies européennes. « Le ralentissement économique de la zone Euro est exacerbé par les conséquences de la Covid-19 et la dépréciation de l’Euro par rapport au Dollar », explique-t-on du côté du département ministériel dirigé par Nezha El Ouafi. Cette situation décrite par le ministère est à l’ori- gine de la baisse du volume des transferts de fonds des MRE vers le Maroc. Il y a lieu de rappeler que l’argent envoyé par la dias- pora marocaine est crucial pendant cette période de crise marquée par le recul des IDE et des recettes de voyages. D’ailleurs, la Banque centrale prévoit pour l’année en cours une contraction des entrées

d’IDE de l’ordre de 1,5% du PIB contre une hausse de 2,9% du PIB en 2019. Il convient de rappeler que les transferts de fonds des MRE constituent un puissant levier pour la demande intérieure. Environ 70% de l’argent envoyé par la diaspora marocaine servent à la consom-

mation, 10% sont investis et 20% captés par les banques sous forme de dépôts. Outre l’augmentation des montants expédiés au Maroc, l’un des défis est d’orienter les transferts des MRE vers l’investis- sement, créateur de valeur ajoutée et d’emplois. ◆

Commerce extérieur : Recul de l’indice des valeurs unitaires à l’exportation L a dernière note d’information du haut-commissariat au Plan (HCP) relative aux indices du commerce extérieur indique que l’indice des valeurs unitaires à l’exportation s’est replié. Celui-ci a connu une diminution de 2% au cours du deuxième trimestre 2020 par rapport au même trimestre de l’année précédente. Cette régression est due essentiellement à la diminution des valeurs unitaires des «demi-pro- duits» de 10,8%, des «produits bruts d’origine minérale» de 16,1%, de l’«énergie et lubrifiants» de 12,3% et des «produits finis d’équipement agricole» de 5,3%. Dans le même temps, l’indice des valeurs unitaires à l’exportation a augmenté pour les «produits finis de consommation» de 3,1%, les «produits bruts d’origine animale et végétale» de 16,7% et l’«alimentation, boissons et tabacs» de 1,6%. ◆ ENBREF

Les incertitudes persistent Le ministère de tutelle précise éga-

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