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D EVELOPPEMENT DURABLE

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MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Réduction de la pollution numérique

◆ Le secteur informatique serait responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. ◆ Plus inquiétant encore, la forte augmentation des usages digitaux milite en faveur d’un doublement de cette em-preinte carbone d’ici 2025. Un nouveau défi écologique L a pollution n u m é r i q u e n’est autre que cel le engendrée par Le recyclage des équipe- ments tech- nologiques en fin de vie n’est pas un exercice aisé. Le design Par M. Diao

les consommateurs de par- ticiper à l’allongement de la durée de vie des équi- pements informatiques, en évitant par exemple de renouveler prématurément les ordinateurs, les smart- phones, les tablettes, etc. L’autre solution proposée est la réduction de la lec- ture des vidéos en ligne. Il serait mieux de privilégier le téléchargement au strea- ming vidéo sur Youtube par exemple. L’utilisation de la 4G pour la lecture des vidéos est aussi déconseil- lée, et ce au profit du wifi. La 4G consommerait 23 fois plus d’énergie que le wifi. Toujours parmi les recom- mandations respectueuses de l’environnement, il y a le visionnage des films en basse définition moins énergivore que ceux en format HD. Par ailleurs, rappelons que le recyclage des équipements tech- nologiques en fin de vie n’est pas un exercice aisé. Le design des appareils complique la récupération des métaux. En effet, seul 1% du tantale est recyclé. Près de 75% des déchets disparaissent des filières européennes de recyclage et se retrouvent illégale- ment en Chine, en Inde ou en Afrique, avec des conséquences sociales et environnementales catas- trophiques (prolifération anarchique des décharges d’ordures sauvages). ◆

des appareils complique la récupération des métaux.

toutes les nouvelles tech- nologies. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de l’Hexagone a attiré l’at- tention sur le fait que les émissions de CO 2 du sec- teur numérique sont dues pour la moitié au fonction- nement d'Internet (trans- port et stockage des don- nées, fabrication et main- tenance de l'infrastructure du réseau) et pour l’autre moitié à la fabrication des équipements infor- matiques (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc.). Réduire la pollu-tion numérique sera l’un des grands défis environne- mentaux dans un contexte où tout porte à croire que le télétravail, la visiocon- férence et l’enseignement à distance vont se démo- cratiser à grande échelle. Il faut rappeler que toute la chaîne de fabrication des équipements numé- riques utilise des énergies fossiles, notamment pour l'extraction des compo- sants et le transport, la fabrication des pièces détachées, l'assemblage du produit fini et la distri- bution, nécessitant aussi

le transport. D’après Green Peace France, la fabrication d’un smart- phone, qui requiert des dizaines de métaux en provenance du monde entier, est polluante (tan- tale congolais, lithium bolivien, or australien, terres rares chinoises, etc.). Le coro-laire de l’ac- croissement de la déma- térialisation qui a le vent en poupe aussi bien dans les pays développés que dans ceux en passe de le devenir est l’augmenta- tion de l’exploitation des matières premières préci- tées. Le réseau Internet, composé d’une pléthore d’équipements infor- matiques (ordinateurs, câbles, antennes, etc.), génère aussi un coût éner- gétique non négligeable.

année 300 millions de tonnes de CO 2 . Une pollu- tion numérique qui serait équivalente à celle d’un pays comme l’Espagne, qui compte plus de 47 millions d’habitants. Les centres de données utilisent davan- tage les énergies fossiles que les énergies renouve- lables. Cette donne doit changer en raison de la compétitivité des énergies renouvelables, de plus en plus abordables en termes de coût. Et ce, en raison de la maturité des technolo- gies utilisées. Des pistes vertueuses Pour la promotion d’un Internet plus respectueux de l’environnement, Green Peace France a mis en relief deux principales proposi- tions, susceptibles de faire la différence. Il s’agit pour

4% des émissions mondiales de CO2

Le secteur informa- tique serait responsable aujourd’hui de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Plus inquiétant encore, la forte augmentation des usages milite en faveur d’un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025. Le nombre d’utili- sateurs d’Internet devrait atteindre 4 milliards de personnes en 2030 contre 3 milliards actuellement. Autres données édifiantes, en raison du poids des fichiers vidéo, le strea- ming vidéo représente 60% des flux de données sur Internet. D’après les chiffres relayés par Green Peace France, la consom- mation mondiale de strea- ming vidéo émet chaque

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