DEVELOPPEMENT DURABLE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 16 OCTOBRE 2025
gique et le manque de clarté sur les concepts climatiques ralen- tissent l'adoption. Le ministère de l'Economie et des Finances travaille actuellement à l'élabora- tion d'une taxonomie verte appli- quée au Maroc pour s'assurer que les professionnels et les ins- titutions financières, notamment les banques, partagent la même définition des concepts et des équipements verts. Parallèlement, très défendue comme instrument de choix par les experts et récemment par le CESE, la taxe carbone nationale n'est pas priorisée à court terme au Maroc. L'absence d'une tari- fication carbone nationale forte, à l'instar des marchés carbone matures dans l'UE, signifie que la pression financière pour décar- boner reste plus externe plutôt qu'interne. Si les GE sont réticentes, du côté des PME, c’est presque l’exclusion. Ces dernières sont confrontées à des défis encore plus complexes pour bénéficier pleinement des incitations et ins- truments disponibles. Pourtant, l'enjeu est d'assurer une «tran- sition juste» où «personne ne doit rester non embarqué» . Le principal défi pour les PME est qu’en l'absence de marges suf- fisantes, elles ne peuvent pas se permettre de sacrifier leur com- pétitivité pour adopter prématu- rément des technologies vertes. Pour ces entreprises qui, pour certaines, sont gérées par des coopératives regroupant, surtout en milieu rural, soit des popu- lations vulnérables, des jeunes ou des femmes, les obstacles incluent le manque d’accès aux financements adaptés à leurs besoins spécifiques. In fine, le succès des instruments financiers dépend d'un écosys- tème développé. Cela comprend la disponibilité de matériel homo- logué, le contrôle de la qualité et des normes, et des fournisseurs fiables. Sans cet écosystème, les incitations financières risquent d'être inefficaces et toujours moins accessibles pour ceux qui en ont réellement besoin. ◆
Le Maroc prépare une nouvelle feuille de route à l’horizon 2035 Biodiversité
L e Maroc planche sur une nouvelle Stratégie natio- nale pour la biodiversité à l’horizon 2035. Elle sera élaborée par le département du Développement durable, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Cette initiative vise à doter le Royaume d’une poli- tique actualisée pour la conservation et la valorisation durable de son patrimoine naturel, en conformité avec le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté fin 2022, qui fixe les nouvelles priorités et objec- tifs globaux dans ce domaine. Cette démarche s’accompagne de la réalisation du 7 ème Rapport national sur la diversité biologique (7RNB). Ce document périodique devra refléter les progrès réalisés par le Maroc dans la mise en œuvre dudit Cadre, en mettant en évidence les mesures adoptées, les résultats obtenus et les défis rencontrés. Il devra être soumis au secrétariat de la Convention sur la diversité biologique
(CDB) avant le 28 février 2026. Le 7RNB permettra de dresser un état actualisé de la biodiversité au Maroc : l’évolution des écosystèmes, les menaces pesant sur les espèces, les avancées en matière de gouvernance environnementale, ainsi que les lacunes à combler. Il constituera une base scientifique et stratégique essen- tielle pour orienter la révision de la stratégie et du Plan d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et défi- nir les nouvelles priorités à l’horizon 2035. ◆
Le Plan Bleu examine les nouveaux leviers économiques pour la Méditerranée Finance verte L e Plan Bleu a publié un nou- veau rapport majeur intitulé «Outils et finances écono- miques respectueux de
l’environnement : Une voie vers la durabilité en Méditerranée» , élaboré dans le cadre du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/PAM). Ce document marque une avancée stratégique en propo- sant une analyse approfondie des instruments de financement public vert et des outils économiques durables, essentiels pour relever les défis écologiques et sociaux de la région. Première étude de cette ampleur en Méditerranée, elle relie directement les politiques fis- cales aux impacts environnemen- taux dans des secteurs clés comme l’énergie, l’eau et la biodiversité. Fruit d’une collaboration entre plus de vingt experts issus des rives Nord, Sud et Est, le rapport adopte une approche inclusive «par les Méditerranéens, pour la Méditerranée» et s’inscrit dans la révision en cours de la Stratégie méditerranéenne pour le déve- loppement durable (SMDD) 2026 - 2035, qui accordera une place
centrale à la finance durable. L’analyse souligne la diversité d’adoption des outils d’économie verte selon les pays, l’efficacité accrue de la fiscalité environnemen- tale lorsqu’elle s’accompagne de réglementations strictes, ainsi que le rôle déterminant des fonds fidu- ciaires et du financement mixte dans la restauration des écosystèmes. Elle met également en avant la per- tinence des partenariats public-pri- vé pour les projets d’eau durables et l’efficacité des obligations vertes à maturité moyenne contre la pol-
lution. Enfin, le Plan Bleu appelle à la mise en place d’une tarification carbone équitable et d’une taxo- nomie méditerranéenne des activi- tés durables, indispensables pour orienter les investissements vers un avenir plus résilient et inclusif. Le rapport invite l'ensemble des par- ties prenantes méditerranéennes : gouvernements, institutions, inves- tisseurs, société civile et citoyens à considérer ce travail non seulement comme une ressource technique, mais comme un appel collectif à l'action. ◆
Avec la participation de
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