Vous venez d’avoir 49 ans. Quand vous toucherez l’AVS – avec une 13 e rente d’ailleurs – ce sera à quel âge ? 67 ans, 69, 70 ? Est-ce que ce sera toujours 65 ou davantage ? Je n’ai pas de boule de cristal ou de baguette magique… Si c’était plus tard, ce ne serait pas un problème ? Non. Il y a un vrai paramètre démographique avec l’augmentation de l’espérance de vie et je m’en réjouis. Je conçois volontiers que cela soit désagréable d’expliquer aux uns et aux autres qu’il faudra travailler un peu plus longtemps, mais c’est aussi un gage de solidarité et c’est ainsi que notre société fonctionne. Donc si je devais être amené à travailler jusqu’à 67 ans, je le ferais, je l’espère, avec plaisir et conviction. Et cette retraite, vous la préparez financièrement ? Je m’efforce de la préparer, mais je serais certainement bien inspiré de l’anticiper davantage encore. Je le fais déjà au niveau du troisième pilier, mais dans des proportions modestes.
Dans l’histoire de Genève, quels sont les personnages qui vous ont le plus marqué ? Le général Dufour ? Henry Dunant ? Vous citez des noms tout à fait illustres. Sur le plan économique, je pense à des entrepre- neurs comme Ernesto Bertarelli avec cette Coupe de l’America dont l’aventure se poursuit. Et dans un registre plus personnel, j’admire beaucoup Nicolas Bouvier, cet écrivain d’ici qui avait le don de nous projeter ailleurs. Vous avez créé l’association AGIR, Action pour la Genève internationale et son rayonnement. La conférence sur l’Ukraine a eu lieu au Bürgenstock, en Suisse centrale. La Genève internationale serait-elle sur le déclin ? Je fais le pari contraire. Le choix du Bür- genstock a probablement été dicté par des considérations pratiques et sécuritaires. Mais le rôle de Genève comme porte-étendard du multilatéralisme, un bien rare et précieux dont on a plus que jamais besoin dans ce monde extrêmement complexe et volatil, ce rôle est toujours d’actualité. Le fameux « esprit de Genève » est bien vivant. Dans votre charte, vous écrivez que le rôle de la CCIG est de veiller à la prospérité de Genève et vous précisez « prospérité durable ». C’est nouveau ? La Chambre s’est toujours employée à être un précurseur en matière de durabilité, avec un certain nombre d’initiatives pragmatiques que l’on a menées depuis de nombreuses années. Concrètement ? Par exemple, la CCIG coorganise un « Forum durabilité » qui réunit plusieurs centaines de participants. L’idée n’est pas seulement d’échanger sur les meilleures pratiques dans ce domaine, mais de mettre en œuvre des décisions très concrètes. La CCIG s’emploie à montrer l’exemple. Nous avons rejoint l’initiative 2050 Today qui vise à réduire significativement l’empreinte carbone de la Chambre de commerce. Nous évaluons actuellement notre consommation énergétique, notre mobilité. C’est très concret.
QUESTIONS EXPRESS À VINCENT SUBILIA Votre retraite idéale ? Sereine et active. Les Rentes Genevoises fêtent cette année leurs 175 ans, ça vous inspire quoi ? C’est un élément de fierté pour Genève. Heureux anniversaire ! Une belle soirée d’été, c’est quoi pour vous ? Un ciel étoilé, le murmure du lac et un verre de vin genevois. Quelle est votre odeur préférée ? La lavande de Provence. Un rêve à réaliser à tout prix ? Un tour du monde en quatre-vingts jours.
èremagazine - août 2024 15
Made with FlippingBook Ebook Creator