FNH N° 1174 ok

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 22 novembre 2024 - 8 DH - N° 1174

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Les vents favorables se confirment pour la fin d’année 2024 Marché obligataire

P. 8

SALON DE L’ÉPARGNE

Une plateforme d’échange inédite

P. 2-10/11

Compléments alimentaires

Investissement en actions Montée en puissance des particuliers

Importation d’huile d’olive Quel impact sur les producteurs locaux ?

«Certains produits échappent à tout contrôle»

 Entretien avec Abdelmajid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique

P. 18

P. 28/29

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Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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VENDREDI 22 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

Voyons voir : Guerre en Ukraine, 1.000 jours plus tard… Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde 4 5 6 4 ACTUALITÉ

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L'UNIVERS DES TPME

24 24 DEVELOPPEMENT DURABLE Entretien avec Meryem Kassou : Startups techno- logiques, «Le label JEI a permis d’ancrer Digitis dans une dynamique d’innovation continue»

Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication

Soyez acteurs de votre prospérité Epargne

COP29 : L’Afrique entre injustice climatique et financements insuffisants Entretien avec Said Guemra : Financement climat, L’Afrique face au dilemme «pollueur payeur vs pollueur prêteur»

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28 28 SANTÉ

A

Point Bourse Hebdo : Le Masi sur le toit de l'histoire Marché obligataire : Les vents favorables se confir- ment pour la fin d’année 2024 Salon de l’épargne 2024 : Une plateforme d’échange inédite pour les experts et articuliers Investissement en actions : Les particuliers montent en puissance PLF 2025 : Sur 540 propositions d’amendement, le gouvernement n’en a retenu que 47 7 8 10 12 14 7 BOURSE & FINANCES

Anfa Park, la deuxième édition du Salon de l’épargne a érigé ses stands. Cette initiative, menée par Finances News Hebdo, n’est pas qu’un événement parmi d’autres : c’est une véri- table ode à l’épargne, ce parent pauvre de nos habitudes économiques, trop souvent relégué à la marge de nos préoccupations. Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, a parfaite-

Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Compléments alimentaires, «Certains produits échappent à tout contrôle sanitaire de qualité et de sécurité»

ment résumé l’enjeu : «L'éducation financière doit être au cœur de l’ambition d’accompagner l’épargne». Rien à ajouter, sinon que cette éducation manque cruellement de relais. Au Maroc, où les incertitudes économiques sont souvent omniprésentes, l’épargne reste une discipline trop peu pratiquée. Pourtant, avec un taux de croissance annuel moyen de 14% sur la dernière décennie, les Marocains semblent progressivement s’emparer de cet outil vital pour sécuriser l’avenir. Le Salon de l’épargne se positionne ainsi comme un acteur central dans cette dynamique, mêlant pédagogie, interaction et immersion. Car ici, il ne s’agit pas uniquement de remplir des livrets bancaires, mais bien d’apprendre à réfléchir en inves- tisseurs avisés, en plaçant son argent là où il peut fructifier durablement. En cela, le choix d’Anfa Park pour accueillir cet événement n’est pas anodin : ce cadre reflète l’ambition croissante du Salon. Il ne s’agit pas seulement de proposer des produits financiers à un public curieux, mais de créer une véritable agora économique, où institutions financières, experts et particuliers échangent autour de l’épargne responsable. C’est dire que l’apport de ce Salon de l’épargne ne se limite pas à l’instantané. En posant les bases d’une éducation financière accessible à tous, il prépare, modestement, une génération de Marocains capables de prendre en main leur avenir financier, et par ricochet, celui de leur pays. D’ailleurs, cette édition nous rappelle à bien des égards que l’épargne n’est pas une simple affaire de chiffres ou de produits financiers. C’est un levier stra- tégique pour accompagner l’innovation, financer les entreprises et renforcer l’autonomie économique des citoyens. Une pierre angulaire, en somme, d’un Maroc tourné vers un avenir durable. Alors que les lumières du Salon vont bientôt s’éteindre, une question s’impose déjà : que nous réserve la prochaine édi- tion ? Beaucoup de surprises, soyez-en sûrs ! Car le Salon de l’épargne 2025 devra être à la hauteur de la dynamique actuelle, en continuant de transformer l’épargne en une habitude, voire un réflexe, pour des citoyens marocains plus conscients, mieux outillés et pleinement acteurs de leur prospérité. u

30 30 SOCIÉTÉ

15 ECONOMIE

Entretien avec Yasmine El Kerouani : Femmes et Médias, «L’innovation passe par l’audace de questionner les formats établis et de s’adapter aux nouveaux usages digitaux» ANSS : Une nouvelle ère pour le soutien social au Maroc

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Emploi : NEET et TPME dans le viseur du PLF 2025 pour garantir l’Etat social Entretien avec Zoubir Bouhoute : Banque de projets tourisme, «Cette plateforme facilite l’émergence de projets locaux à fort potentiel» Importation d’huile d’olive : Quel impact sur les producteurs locaux ? Recensement de la population : Le RGPH 2024 confirme la poursuite du phénomène de l’exode rural Céréaliculture : Les semences résistantes à la sécheresse, un levier majeur pour assurer la rési- lience de la filière

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34 Internet : Le Maroc mise sur les satellites LEO 34 HIGH-TECH

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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VOYONS VOIR

Guerre en Ukraine

1.000 jours plus tard…

Trump, qui a promis de «résoudre le conflit en 24 heures» et qui a longtemps vu les relations internationales comme un deal immobilier, s’annonce comme une énigme pour Kiev. Alliances contre-nature Le conflit ukrainien ne se limite plus à un affrontement entre Moscou et Kiev. La scène mondiale ressemble désormais à une gigan- tesque partie d’échecs où chaque coup est calculé pour maximiser les gains. Le Kremlin, malgré ses avancées territoriales, a ainsi dû puiser dans des alliances inattendues : la Russie et la Corée du Nord forment désor- mais une alliance improbable, qui choque l’Occident. L’envoi de milliers de soldats nord-coréens en Russie illustre jusqu’où Pyongyang est prêt à aller pour se faire une place dans ce théâtre mondial. Kim Jong Un, lui, applaudit avec enthousiasme, espé- rant troquer son soutien militaire contre des ressources naturelles et des technologies susceptibles de renforcer son programme nucléaire. une roulette russe géante, faisant de cette tragédie humaine qui se joue en Ukraine un simple chapitre dans un manuel de géopoli- tique pour grandes puissances. oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Et si la Chine et la Russie affichent une amitié stratégique, les intérêts nord-coréens viennent troubler ces relations déjà com- plexes. Entre promesses de ressources naturelles pour Kim Jong Un et menaces nucléaires brandies par Vladimir Poutine, le monde assiste ainsi à une reconfiguration géopolitique dont personne ne peut vrai- ment prédire l’issue. Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlan- tique, les Etats-Unis jouent leur propre parti- tion. Joe Biden, dans un dernier coup d’éclat avant de céder la place à Donald Trump, autorise Kiev à frapper la Russie avec des missiles longue portée. Une décision contro- versée qui divise même à Washington. Trump et ses acolytes, jamais en reste pour une punchline, dénoncent une «escalade» orchestrée pour des raisons politiques. Mais Trump, qui a promis de «résoudre le conflit en 24 heures» et qui a longtemps vu les relations internationales comme un deal immobilier, s’annonce comme une énigme pour Kiev. Zelensky, bien conscient de la fragilité du soutien occidental, multiplie les gestes diplomatiques pour préserver les aides militaires et humanitaires américaines. En coulisses, la peur d’être sacrifiés sur l’autel des négociations hante les dirigeants ukrainiens, après notamment les grands discours sur la souveraineté et l’intégrité territoriale. Dès lors, force est d’admettre que ce contexte global n’est pas favorable à une fin de la guerre. Chaque pas vers la table des négociations semble se heurter à des revendications irréconciliables. L’Ukraine n’est pas prête à céder une partie de son territoire. La Russie ne renoncera pas à ses conquêtes (environ 20% du territoire ukrai- nien). Et entre les deux, le reste du monde attend, impuissant, que l’hiver passe, divisé entre ceux qui arment ou veulent armer et ceux qui prêchent la diplomatie. Alors, mille jours plus tard, que reste-t-il de cette guerre? Une Ukraine ravagée, des familles endeuillées, des économies affai- blies et une planète en surchauffe, à la fois au sens propre et figuré. Les alliances se forment et se déforment, les discours se durcissent et, surtout, la guerre continue de grignoter la raison. ◆

M ille jours de guerre, c’est long. C’est assez pour reconstruire un pays, mais apparem- ment aussi suffisant pour en détruire un. Depuis ce fatidique 24 février 2022, l’Ukraine est devenue un champ de bataille où le chaos n’est plus une exception, mais une routine. Pourtant, l’Ukraine tient. Non par miracle, mais par une résilience qui force le respect. Mille jours, c’est aussi le temps qu’il faut pour tordre un pays, sans jamais réussir à le briser. L’Ukraine ne s’est pas soumise. Après mille jours, les chiffres donnent le vertige. Près d’un million de morts et de blessés des deux côtés, des villes entières rasées et des souffrances humaines innommables. Les bom- bardements dans la région Soumy (nord-est de l’Ukraine), la nuit du lundi à mardi dernier, rappellent l’atrocité de cette guerre : sous les décombres de Hloukhiv, des cris qui s’éteignent sous le poids des gravats, avec notamment sept personnes tuées, dont un enfant. Par D. William

La Russie persiste ainsi dans sa logique des- tructrice, condamnant des millions d’Ukrai- niens à un troisième hiver meurtrier, tout en réécrivant les règles du jeu. En effet, avec son décret élargissant les possibilités de recours à l’arme nucléaire, Vladimir Poutine joue à

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ÇA SE PASSE AU MAROC

PLF 2025

Le point sur les principaux amendements apportés

L e ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a présenté les amendements au projet de Loi de Finances 2025, axés sur l’impôt sur le revenu (IR), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des mesures douanières. Impôt sur le revenu • Première tranche du barème relative au revenu net exonéré porté à 40.000 dirhams (contre 30.000 dirhams auparavant), soit pour des revenus mensuels inférieurs à 6.000 dirhams. • Réduction des taux d’imposition pour les autres tranches. • Augmentation de la réduction pour charges familiales de 360 dirhams à 500 dirhams par personne à charge. • Augmentation des bons repas de 30 dirhams à 40 dirhams par jour et par salarié, avec possibilité de paiement électronique. • Exonération de l’indemnité de stage pour une durée maximale de 12 mois, même en cas de changement d’employeur. • Amélioration du régime fiscal pour les revenus fonciers soumis à une retenue à la source et révision du régime fiscal relatif au remboursement des cotisations de retraite complémentaire non déduites. TVA • Exonération temporaire en 2025 pour l’importation de certains animaux vivants et produits agricoles. • Augmentation de la part minimale de la TVA allouée aux collectivités territoriales, de 30% à 32%. Mesures douanières • Exemption des collectivités territoriales de pénalités en cas de non-paiement électronique des droits de douane, taxes, amendes et autres montants dus. • Réduction du droit d’importation sur le miel conditionné (plus de 20 kg) de 40% à 2,5%. • Augmentation du droit d’importation des câbles à fibres optiques de 10% à 17,5%. • Introduction d’une infraction pour possession injustifiée de sceaux douaniers et remboursement des droits indûment perçus. • Suppression de la Ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires de la liste des institu- tions bénéficiant du taux réduit de droit d’importation de 2,5%. Taxe intérieure sur la consommation • Taxe de 50 dirhams par unité sur les cigarettes électroniques non rechargeables. • Suspension, entre le 1 er janvier et le 31 décembre 2025, des droits d’importation sur une quantité limitée d’animaux vivants et produits agricoles. ■

Généralisation de l'AMO

8,5 millions de citoyens encore exclus L e président du CESE, Ahmed Reda Chami, a présenté à Rabat les conclusions d’un avis sur la généralisation de l’AMO, un projet qualifié de performance sociale majeure. Il a souligné que 86,5% des habitants bénéfi- cient aujourd’hui de l’assurance maladie, contre moins de 60% en 2020, grâce à des avancées juridiques et techniques significatives. Toutefois, 8,5 millions de citoyens restent exclus, dont 5 millions non inscrits et 3,5 millions en situation de «droits fermés». Les dépenses directes de santé, représentant 50% du total, restent préoccupantes, bien au- delà du seuil recommandé de 25% par l’OMS. Le Conseil propose plusieurs mesures : rendre l'inscription obligatoire, diversifier les finance- ments, améliorer l'accès aux médicaments, ren- forcer la production locale et accroître les taux de remboursement. Il recommande aussi un contrôle accru des dépenses via des protocoles de soins adaptés, impliquant tous les acteurs du secteur. ■

Vient de paraître

«Affaires publiques au Maroc - Esquisses de vie»

A vec «Affaires publiques au Maroc - Esquisses de vie», Hatim Benjelloun, expert en affaires publiques, se livre dans un récit où l’autobio- graphie côtoie la réflexion sociopolitique. Dans un style à la fois accessible et subtil, l’auteur raconte son parcours entre Casablanca et Paris, tout en décryptant les dynamiques complexes d’un métier souvent méconnu : celui des affaires publiques et du lobbying. Loin de l’ouvrage purement technique, cet essai se distingue par un ton intime et parfois décalé, qui invite le lecteur à découvrir les coulisses d’une carrière mar- quée par des enjeux stratégiques majeurs. En mêlant expériences personnelles et éclairages professionnels,

Benjelloun propose une plongée dans les interactions entre pouvoirs publics et acteurs privés, un sujet au cœur des mutations contemporaines. Diplômé en Sciences politiques de l’Université Montesquieu à Bordeaux, Hatim Benjelloun, également auteur de «Le Maroc, c’est l’autre» (2021), signe ici une œuvre hybride, à mi-chemin entre témoignage et essai. Ce nouvel ouvrage s’adresse autant aux passionnés de récits personnels qu’aux curieux des dynamiques institutionnelles, dans un Maroc en constante trans- formation. Une lecture qui ne manquera pas de captiver les ama- teurs de littérature engagée et ceux en quête de clés pour comprendre les enjeux du Maroc moderne. ■

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Le bitcoin franchit la barre des 95.000 dollars pour la première fois Cryptomonnaie

BCE La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone Euro

Président de la FED

L'économie américaine est «de loin» la plus performante

L a Banque Centrale Européenne (BCE) a alerté, mercredi, sur les vulnérabi- lités menaçant la stabilité finan- cière de la zone Euro, dans un contexte marqué par des incer- titudes économiques et géopoli- tiques croissantes. Dans son rapport de stabilité financière de novembre 2024, la BCE évoque une conjoncture économique fragile, accentuée par des tensions sur le commerce mondial et des incertitudes poli- tiques et géopolitiques persis- tantes. Les perspectives de stabilité

financière sont affectées par une montée de l'incertitude macro- financière et géopolitique, exa- cerbée par des interrogations sur les politiques commerciales, a déclaré Luis de Guindos, vice- président de la BCE. Sur les marchés financiers, la BCE met en garde contre le risque de corrections brutales, particulière- ment sur les marchés des actions et obligataires, en raison de valo- risations élevées et de la concen- tration des risques. Ces tensions pourraient être amplifiées par les faiblesses de liquidité des acteurs financiers non bancaires. ■

L 'économie japonaise a enregis- tré une croissance de 0,9% en glissement annuel au deuxième trimestre de l'exercice fiscal en cours (juillet-septembre), marquant ainsi un second trimestre consécutif de pro- gression, selon les données gouver- nementales. Sur une base trimestrielle, la crois- sance du produit intérieur brut (PIB) de la quatrième économie mondiale a ralenti, s’établissant à 0,2% contre 0,5% au trimestre précédent. La consommation privée, qui repré- sente plus de la moitié du PIB, a augmenté de 0,9%, dépassant les attentes du marché fixées à 0,2%. ■ Le PIB progresse de 0,9% au 2 ème trimestre Japon «L'économie n'envoie aucun signal indiquant que nous devons nous dépêcher de baisser les taux», a-t-il déclaré, précisant que «la vigueur actuelle de l'économie nous donne la possibilité d'aborder nos décisions avec prudence». ■ L e président de la Banque cen- trale américaine (FED), Jerôme Powell, a salué la performance de l'économie américaine, jugeant même que sa vigueur surpassait «de loin» celle des autres grandes éco- nomies mondiales. «La récente per- formance de notre économie a été remarquablement bonne, de loin la meilleure de toutes les grandes éco- nomies du monde», a souligné le pré- sident de l'institution, lors d'un dis- cours à Dallas (Texas). Croissance du PIB près de deux fois plus élevé que dans la zone Euro, taux de chômage toujours faible et inflation qui a dras- tiquement baissé : la santé de l'éco- nomie américaine reste très bonne, ayant simplement refroidi après une période de surchauffe.

L e prix du bitcoin a franchi pour la première fois la barre des 95.000 dollars lors des échanges asia- tiques jeudi, soutenu par les anticipa- tions des investisseurs d'une approche réglementaire américaine potentielle- ment plus favorable aux cryptomonnaies sous le président élu Donald Trump. Vers 01h24 (GMT), la plus importante cryptomonnaie par la capitalisation a dépassé ce palier, atteignant un nou- veau record à 95.004,50 dollars. Le bitcoin, dont la valeur a grimpé d'environ 35% depuis la victoire de Donald Trump le 5 novembre, a ensuite modéré ses gains les minutes sui- vantes et s'échangeait à 94.907 dollars vers 01H45 (GM). Parmi les mesures attendues du secteur des cryptomon- naies, celle d'une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis, constituée principalement des jetons saisis par la justice, et qui pourrait pousser d'autres pays à accorder davantage de légitimité à cette monnaie virtuelle. ■

Royaume-Uni

L 'inflation au Royaume-Uni est repartie à la hausse en octobre, atteignant son taux le plus élevé depuis six mois, principale- ment tirée par l’augmentation des prix de l'énergie, selon les chiffres officiels publiés. Le taux d'inflation s'est ainsi établi 2,3% au cours de l'année qui s'est achevée en octobre, soit une augmentation plus importante que prévu par rapport au taux de 1,7% enregistré en septembre, a précisé l'Office national des statistiques (ONS). La hausse des coûts de l'énergie a contribué à cette augmentation, qui a toutefois été compensée par la baisse des prix des loisirs, a indiqué le chef éco- nomiste de l'ONS, Grant Fitzner. Par ailleurs, «le coût des matières premières pour les entreprises a continué de baisser, une fois de plus grâce à la diminution des prix du pétrole brut» , a-t-il ajouté. ■ L'inflation repart à la hausse en octobre

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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 22 NOVEMBRE 2024

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Le Masi sur le toit de l'histoire

Evolution de l'indice Masi depuis début novembre 2023

Le mardi 19 novembre, la Bourse de Casablanca a marqué l’histoire en franchissant un nouveau plus haut historique. Détails.

L

Par Y . Seddik

e Masi vient officiellement d'écrire une nouvelle page de son his- toire cette semaine. En dépassant 14.980 points, l’indice phare de la Bourse de Casablanca a effacé son précédent record de 2008. Ce mardi 19 novembre, il a même atteint 14.990 points, soutenu par une hausse de 0,85% en séance, portant la capitalisation boursière à plus de 762 milliards de dirhams. Cette performance s'inscrit dans une dynamique haussière affir- mée, marquée par une quatrième semaine consécutive de progres- sion, avec un gain hebdomadaire de 1,36%. À seulement un mois et demi de la fin de l’année, le MASI affiche une performance impres- sionnante de 23% depuis le début de 2024, consolidant ainsi son statut d’indice leader au Maroc et dans la région. L'engouement des opérateurs est palpable dans les volumes échan- gés : plus de 2 milliards de dirhams transigés cette semaine. En tête des échanges, BCP a cumulé 368 MDH, soit 18% du volume hebdo- madaire. Elle est suivie par Crédit du Maroc, qui a drainé 267 MDH,

portée par une introduction en Bourse sursouscrite 17 fois. Marsa Maroc, valeur de confiance, com- plète le podium avec 204 MDH, soit près de 10% des échanges. Une course aux records pour les valeurs phares Plusieurs valeurs ont également atteint de nouveaux sommets. Marsa Maroc a bondi de 11,57%, suivie par Alliances (+9,25%) et TGCC (+8,06%). CFG Bank et Jet Contractors ne sont pas en reste, affichant respectivement des hausses de 7,41% et 7,40%. À noter que quatre des cinq meil- leures progressions hebdoma- daires ont inscrit de nouveaux records historiques, illustrant la confiance des investisseurs dans des dossiers stratégiques. Ce rallye est porté par une conjonc- ture favorable à plusieurs niveaux. Les fondamentaux solides des entreprises cotées, combinés à des résultats financiers encoura- geants, maintiennent l’optimisme des investisseurs. En parallèle, la baisse des rendements obliga- taires continue de renforcer l'at-

TOP Performances

FLOP Performances

Réalisations Mécaniques M2M Group Promopharm S.A

-16,75%

+8% +6,59%

Marsa Maroc Maghreb Oxygène TGCC S.A

-5,36%

-5,11%

+6,4%

tractivité des actions, offrant un arbitrage avantageux pour les opé- rateurs. Sur le plan international, un climat globalement optimiste alimente cette dynamique, soutenu par un environnement macroéco- nomique stable et des flux ache- teurs bien répartis. Toutefois, même dans cet élan, la prudence reste de mise. Ce degré d’enthousiasme pourrait inciter certains investisseurs à prendre des bénéfices pour sécuriser leurs gains. Les «chasseurs de correc- tion» scrutent déjà les signaux d’un

éventuel essoufflement, surtout à l’approche de niveaux aussi sym- boliques que ceux désormais fran- chis. Quoi qu’il en soit, 2024 s’annonce déjà comme une année exception- nelle pour le Masi. Après avoir tou- ché de nouveaux sommets histo- riques, la question est désormais de savoir si l’indice continuera sur cette lancée ou si une consoli- dation offrira une pause avant de nouvelles ascensions. Une chose est sûre : le Masi n’a pas fini de surprendre. ◆

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BOURSE & FINANCES

fin de l’année, soutenue par des fondamentaux solides.

Des finances publiques sous contrôle Sur le front budgétaire, le Trésor affiche une bonne résilience. Le déficit public, maîtrisé à fin août 2024, reflète une gestion rigou- reuse, tandis que les marges de manœuvre du Trésor -levées internationales et mécanismes de financement innovants - per- mettent d’ajuster avec prudence les volumes levés sur le marché domestique. À titre d’exemple, à une semaine de la fin de novembre, le Trésor a satisfait 66% de son besoin mensuel fixé à 9,3 milliards de dirhams, grâce à une levée cumulative de 6,1 Mds de dirhams. Lors de la dernière séance d’ad- judication, la demande primaire a atteint 4 Mds de dirhams, mais le Trésor s’est contenté de lever 1,3 Md de dirhams, soit 29% seulement, préférant capitaliser sur des conditions de marché plus avantageuses à court terme. Cette gestion prudente du Trésor, conjuguée à des pers- pectives monétaires encoura- geantes, continue d’alimenter l’optimisme des investisseurs. Sur le marché primaire, les taux ont reculé de 4 points de base (pbs) au cours de la semaine du 8 au 14 novembre, tandis que la baisse sur le marché secondaire s’est limitée à 1 pbs. En définitive, avec une conjonc- tion de fondamentaux solides et des anticipations favorables, le marché obligataire semble bien positionné pour clore 2024 sur une note positive. La combinai- son d’une gestion budgétaire maîtrisée, de signaux moné- taires positifs et d’une éven- tuelle sortie à l’international renforce également la position du Maroc sur les marchés finan- ciers. Les investisseurs, quant à eux, scrutent désormais les décisions à venir, notamment celle de Bank Al-Maghrib en décembre, qui pourrait jouer un rôle clé dans l’orientation des marchés. ◆

 Le marché obligataire pourrait bien s’offrir une clôture en douceur cette année, portée par des éléments favorables.

tionaux ajoute un élément déter- minant à la détente actuelle des taux sur le marché domestique. La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a récemment souligné que le Maroc guette le moment oppor- tun pour une telle opération, une stratégie qui reste une option permanente mais non pres- sante. «Nous nous endettons en priorité sur le marché inté- rieur, mais à l’international, nous avons le choix du moment, de la devise et de l’émetteur ou l’investisseur», a-t-elle affirmé. Les vents favorables se confirment pour la fin d’année 2024 Par Y. Seddik L Marché obligataire La prochaine sortie à l’international du Trésor conforte le scénario baissier des taux obligataires. A une semaine de la fin de novembre, le Trésor a satisfait 66% de son besoin mensuel fixé à 9,3 milliards de DH.

e marché obligataire est dans une phase d’accalmie qui semble se cristalliser à mesure que l’année 2024 touche à sa fin. Porté par une conjonction d’indicateurs macroéconomiques favorables et par des anticipations moné- taires audacieuses, ce segment stratégique du marché financier pourrait bien s’offrir une clôture en douceur, reflétant à la fois la maîtrise de l’inflation et la rési- lience des finances publiques. Qu’il s’agisse de l’inflation contenue à des niveaux histo- riquement bas ou de l’hypo- thèse croissante d’un assouplis- sement du taux directeur par Bank Al-Maghrib, les signaux convergent vers une dynamique baissière qui ravive l’appétit des investisseurs. La perspec- tive d’une sortie prochaine du Trésor sur les marchés interna-

de l’année, bien en deçà du seuil de 2%. Ce contexte offre à Bank Al-Maghrib une marge de manœuvre monétaire notable. Selon Twin Capital Gestion, une baisse du taux directeur lors de la réunion prévue en décembre est désormais plausible; un scénario qui, s’il se confirme, renforcerait la détente des taux obligataires. Cette perspective d’assouplis- sement s’aligne sur la réduc- tion progressive des exigences de rentabilité des investisseurs, observée aussi bien sur les courbes primaires que secon- daires. Une tendance que vient corroborer Attijari Global Research (AGR) dans sa récente note hebdomadaire «Weekly Hebdo Taux – Fixed Income», estimant que la décrue des taux devrait se poursuivre jusqu’à la

Inflation contenue et assou- plissement attendu L’une des principales forces motrices de ce climat favorable demeure l’inflation, qui s’est stabilisée à une moyenne de 1,1% sur les neuf premiers mois

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BOURSE & FINANCES

Salon de l’épargne 2024

Une plateforme d’échange inédite pour les experts et particuliers

Cette deuxième édition met l’accent sur le rôle stratégique de l’épargne dans le développement économique du Maroc, tout en soulignant l’importance de l’éducation financière pour orienter les citoyens vers des choix d’investissement responsables et durables.

Par D. William La programmation riche et variée est sans conteste l’un des points forts de cette édition, avec une vingtaine de conférences prévues. L

a deuxième édition du Salon de l’épargne, organisée par Finances News Hebdo, s’est ouverte mercredi 20 novembre à Casablanca - Anfa Park. Jusqu’au 23 novembre, ce Salon, ren- dez-vous incontournable du secteur financier marocain, se positionne comme une plateforme d’échange et de réflexion pour les experts financiers, les institutions et les particuliers en quête de solutions d’épargne et de placement adaptées à leurs besoins.

Dans un contexte écono- mique marqué par l’incer- titude, cet évènement se révèle d’autant plus perti- nent qu’il offre des oppor- tunités uniques d’appren- tissage, mais constitue également une plateforme stratégique pour promou- voir l’épargne au Maroc. «A travers le marché des capi- taux, l’épargne va être mobi- lisée pour accompagner les entreprises, encoura- ger l’innovation et répondre aux besoins de financement d'un Maroc en pleine évolu- tion. L'éducation financière doit, pour pouvoir mobiliser l’épargne, être au cœur de cette ambition et constituer un outil clé pour protéger l’épargne, mais également

pour l'orienter efficacement vers des placements adap- tés et durables», a souligné Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du mar- ché des capitaux (AMMC), lors de l’ouverture du Salon. Dans le même sens, Abderrahim Chaffai, pré- sident de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), a relevé le rôle de l’épargne dans le développe- ment économique du Maroc. Selon lui, «l’épargne est très importante pour notre acti- vité d’assurance. Comme vous le savez, 45% du chiffre d’affaires des assureurs concernent l’assurance-vie, et 38% sont liés à l’épargne. Cette épargne constitue un

investissement à long terme qui permet au secteur des assurances d’accompagner le développement écono- mique de notre pays». Cette dynamique crois- sante de l’épargne est donc au cœur de ce Salon, qui ambitionne de répondre aux attentes des Marocains en quête de sécurité finan- cière et d’optimisation de leurs ressources. Chaffai a également mis en lumière l’évolution remarquable de l’épargne au Maroc au cours des dernières années : «sur les 10 dernières années, le taux de croissance annuel moyen (TCAM) est de 14%, un chiffre qui témoigne de l’engouement croissant des Marocains pour ces solu-

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geants d’entreprises cotées, des assureurs et des ges- tionnaires de fonds, renfor- çant ainsi leur compréhen- sion des options d’épargne disponibles. Pour les acteurs du sec- teur financier, le Salon de l’épargne représente une opportunité stratégique de présenter leurs produits et services à un public diversi- fié. Des institutions renom- mées, des banques aux compagnies d’assurances, en passant par les sociétés de gestion de fonds, sont présentes pour répondre aux questions des visiteurs et partager leurs expertises. «Cet événement constitue un pont entre les institutions financières et les citoyens. Nous souhaitons instaurer un dialogue ouvert et construc- tif pour aider les particuliers à mieux appréhender les enjeux de la gestion finan- cière dans un monde en constante évolution», ajoute Fatima Ouriaghli, insistant sur la vocation éducative de cet événement qui a connu, pour cette année, un saut qualitatif et quantitatif impor- tant. «Nous sommes ici pour accompagner cette dyna- mique, donner des informa- tions et encourager l’adop- tion de pratiques d’épargne responsables. Ce salon est une vitrine exceptionnelle pour partager nos connais- sances», conclut Chaffai. ◆

avec force et conviction pour promouvoir une éducation financière accessible au plus grand nombre. Nous mobili- sons des ressources impor- tantes et multiplions les ini- tiatives et actions d'éduca- tion sur différents canaux, notamment des guides, des campagnes radios, des cap- sules vidéo, des applica- tions mobiles interactives… pour rapprocher le grand public du marché des capi- taux. Toutes ces réalisations reflètent notre engagement constant à accompagner les épargnants, les protéger et contribuer au développe- ment d’un marché des capi- taux inclusif, dynamique et attrayant» , affirme-t-elle. La programmation riche et variée est sans conteste l’un des points forts de cette édition, avec une vingtaine de conférences prévues couvrant divers sujets. Ces thématiques sont abor- dées dans des formats accessibles, permettant à un large public d’acqué- rir des connaissances pra- tiques tout en bénéficiant de conseils personnalisés. Par ailleurs, les participants ont l’opportunité d’échanger directement avec des diri-

 Inauguration du Salon de l'Épargne 2024 en présence de nombreuses personnalités du monde de la finance.

cier marocain : «le Salon de l’épargne se veut un outil pédagogique autant qu’un lieu d’échange. Il ne s’agit pas seulement de présen- ter des produits financiers, mais surtout d’éduquer les participants sur l’épargne responsable, la planification à long terme et les opportu- nités d’investissement. Notre rôle, en tant que média, est d’accompagner les citoyens dans cette quête de mieux comprendre et gérer leurs finances personnelles». Nezha Hayat a tout autant insisté sur le rôle essentiel de l’éducation financière pour démocratiser l’épargne. «Au sein de l'Autorité maro- caine du marché des capi- taux, nous nous engageons

tions, en partie grâce aux avantages fiscaux attractifs».

Immersion et interaction Le changement de lieu pour Anfa Park illustre l’am- pleur prise par le Salon de l’épargne. Ce cadre a été choisi pour permettre une circulation fluide entre les différents stands et zones d’échange, renforçant ainsi l’expérience des par- ticipants. Tout un disposi- tif a été mis en place pour favoriser les rencontres et les discussions entre par- ticuliers et professionnels. Fatima Ouriaghli, directeur de publication de Finances News Hebdo, a souligné l’importance de cet événe- ment dans le paysage finan-

Selon Abderrahim Chaffai, 45% du chiffre d’affaires des assureurs concernent l’assurance-vie, et 38% sont liés à l’épargne.

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Les investisseurs étrangers, quant à eux, affichent des ten- dances plus contrastées. Leurs ventes, en hausse de 29,3% sur un trimestre, atteignent 1,3 milliard de dirhams, tandis que leurs achats se limitent à 583 millions de dirhams, en baisse de 23% sur un an. Enfin, les investisseurs transitant par les réseaux bancaires augmentent leurs achats de 36,5%, bien que leurs ventes affichent un net repli de 42,9%. Une activité effervescente et des chiffres record Le dynamisme du marché se reflète également dans une explosion des ordres de Bourse, qui bondissent de 87,9% sur un an pour atteindre 324.839 ordres. Le nombre de contrats, lui, s’envole de 130%, passant de 70.342 au deuxième trimestre 2023 à 161.581 un an plus tard. Ce regain d’activité renforce la profondeur du marché et illustre une participation plus marquée des investisseurs, institutionnels comme particuliers. Le marché central, qui concentre 66% des échanges avec 16,5 milliards de dirhams, enregistre une croissance de 88% par rap- port à l’année précédente et de 44,7% sur un trimestre. Le mar- ché de blocs, avec 8,5 milliards de dirhams, représente les 34% restants. En somme, force est de consta- ter que la dynamique des flux a évolué de manière significa- tive en 2024, portée, d’une part, par l’intensification des volumes et, d’autre part, par le retour actif des particuliers dans les échanges. Si les institutionnels continuent de structurer le mar- ché, la montée en puissance des investisseurs individuels apporte une diversité bienve- nue, avec le potentiel de dyna- miser encore davantage la place casablancaise. L’enjeu réside désormais dans la capacité à transformer cet engouement en une participation plus durable, notamment à travers le lance- ment imminent du marché à terme. ◆

 L’activité des personnes physiques marocaines connaît une montée en flèche, et capte désormais 27% des transactions.

Les personnes physiques marocaines ont augmenté leurs achats de 5 fois par rapport au 2 ème trimestre 2023 et de 62,8% par rapport au 1 er trimestre 2024. Avec un volume total de 25 milliards de dirhams, la Bourse de Casablanca surpasse largement ses niveaux de l’année précédente en termes de flux. Les particuliers montent en puissance Par Y. Seddik A Investissement en actions

u terme du deuxième trimestre 2024, la cartographie des inves- tisseurs sur le marché boursier reste caractérisée par la forte présence des institutionnels et des personnes morales, dans un marché marqué par la progres- sion positive de ses principaux indicateurs d’activité. Avec un volume total de 25 mil- liards de dirhams, la Bourse de Casablanca surpasse largement ses niveaux de l’année précé- dente, et affiche une progression solide de 181% par rapport au deuxième trimestre 2023. Les compartiments central et de blocs se partagent respective- ment 16,5 milliards et 8,5 mil- liards de dirhams, le premier concentrant 66% des échanges. Cette intensité transactionnelle

s’accompagne d’une évolution mesurée des indices, le MASI progressant de 2,2% et le MASI 20 de 1,5%, poursuivant ainsi sur la lancée du début de l’année. Si les OPCVM et les personnes morales marocaines demeurent les piliers du marché, représen- tant 63% des volumes échan- gés sur le compartiment cen- tral, l’activité des personnes physiques marocaines connaît une montée en flèche, et capte désormais 27% des transac- tions. Cet engouement reflète un retour de confiance chez les particuliers, attirés par une conjoncture favorable et des opportunités d’investissement plus visibles, grâce notamment à plusieurs introductions en Bourse. Dans le détail, les OPCVM ont réalisé des achats pour 5,4 mil- liards de dirhams, en hausse de 16,3% par rapport au pre- mier trimestre, tandis que leurs

ventes se chiffrent à 5,3 mil- liards de dirhams, marquant une forte progression de 72,7%. Les personnes morales marocaines, en position nette acheteuse, se distinguent avec 5,5 milliards de dirhams d’achats (+77,2% sur un trimestre) et 4,7 milliards de ventes (+46,7%). Des chiffres qui témoignent d’une confiance affirmée dans le potentiel futur et actuel du marché. Mais le véritable fait marquant a trait à l’activité des particu- liers marocains, qui ont multiplié leurs achats par 5 par rapport au deuxième trimestre 2023, attei- gnant 4,5 milliards de dirhams. Leurs ventes, s'élevant à 4,4 mil- liards de dirhams, progressent de manière similaire (+58,7% sur un trimestre), ce qui reflète le retour progressif de cette caté- gorie d’investisseurs dans les dynamiques du marché après une période de retrait liée aux crises successives.

Le dynamisme du marché se reflète également dans une explosion des ordres de Bourse, qui bondissent de 87,9%.

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PLF 2025

en mesure de pouvoir résoudre les différentes crises. Il n'ac- corde pas assez de confiance aux opérateurs économiques et sociaux et ne crée pas de valeur ajoutée pour favoriser la justice territoriale et sociale. De nombreux engagements n’ont pas été respectés. Cela impacte la confiance dans nos institutions et incite au désin- térêt des citoyens à la vie poli- tique. Le gouvernement doit adopter un discours clair et non celui de l’assurance. On parle de la généralisation de la couverture sociale alors que 8,5 millions de Marocains ne sont pas encore inscrits». Pour sa part, Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), a affirmé que «le gouvernement n’ac- corde aucune importance au rôle inscrit dans la Constitution à l’opposition. Il n’a pas pris en considération les proposi- tions d’amendement. Pourtant, certaines d’entre elles n’ont aucun effet sur l’équilibre du budget. Nous avons des défis colossaux à relever en matière de création d’emploi et de lutte contre les disparités régionales et sociales». Parmi les amendements rete- nus et qui ont suscité un soula- gement auprès des profession- nels de la santé, figure celui du 3 ème , 4 ème , et 5 ème paragraphes de l’article 23 du PLF 2025. Ce changement permet de main- tenir le statut de fonctionnaire et la centralisation des postes budgétaires dans le secteur. «Cet amendement permet de consolider les acquis des pro- fessionnels de la santé confor- mément à l’accord conclu le 23 juillet dernier entre le gouvernement et la coordina- tion syndicale du secteur de la santé. Il assure la stabilité de l’activité qui risquait d’in- nombrables perturbations», affirme Ahmed Hagouni, affi- lié à la Confédération géné- rale des travailleurs du Maroc (UGTM) et membre du bureau de la Fédération nationale de la santé. ◆

L’exécutif avance comme argument le risque de perturbation de l’équilibre du budget public. Avec 511 amendements, les propositions des partis de l’opposition étaient diversifiées. La majorité n’en a déposé que 29. Sur 540 propositions d’amendement, le gouvernement n’en a retenu que 47

Par C. Jaidani

 Le maintien de statut de fonctionnaire pour les profession- nels de la santé a été accueilli favorable- ment dans le secteur.

L

e projet de la Loi de Finances 2025 poursuit son circuit légis- latif. Lors de son passage récemment à la Commission des finances et du dévelop- pement économique relevant de la Chambre des représen- tants, 540 amendements ont été déposés par les diffé- rents groupes parlementaires. Évoquant le risque de pertur- bation de l’équilibre du budget public, le gouvernement n’en a retenu que 47. Avec 511 amendements, les propositions des partis de l’opposition étaient riches et

diversifiées. Alors que la majo- rité n’en a déposé que 29. A lui seul, le Parti de la justice et du développement (PJD) a déposé 127 propositions d’amende- ment, soit près de 25% des pro- positions. Naima El Fathaoui, membre du groupe parlemen- taire du PJD, a critiqué sévère- ment le gouvernement. «Nos propositions concernent de nombreux domaines à caractère économique et social, parmi lesquelles figurent 31 propositions visant l’amélio- ration du pouvoir d’achat des citoyens, de leurs revenus et le soutien aux classes moyenne et défavorisée. 15 propositions ont pour objectif l’appui à l’em- ploi. Nous avons également déposé 11 propositions pour réduire les coûts de la protec-

tion sociale, 10 pour améliorer le climat des affaires et la trans- parence, 8 propositions pour le renforcement de l’équilibre économique ainsi que la pro- tection de la production locale, 3 en faveur des MRE et une au profit de la caisse de soutien au peuple palestinien et de la mosquée al- Aksa» , affirme El Fathaoui. De son côté, Rachid Hamouni, président du groupe parlemen- taire du PPS à la Chambre des représentants, a affirmé que «le PLF 2025 comporte plusieurs points favorables. Différents amendements que nous avons proposés ont été retenus. Mais les dispositions fixées restent insuffisantes pour répondre aux attentes des citoyens. Ce PLF n’est pas

A lui seul, le Parti de la justice et du développement a déposé 127 propositions d’amendement, soit près de 25% des propositions.

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