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VENDREDI 22 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
SANTÉ
«Certains produits échappent à tout contrôle sanitaire de qualité et de sécurité» Compléments alimentaires
cialiser son produit en pharmacie, en supermarché ou tout autre point de vente. L’absence d’un circuit de commercialisation similaire à celui des médicaments a largement contribué au développement d’une filière infor- melle de compléments alimentaires et de produits cosmétiques. Des pro- duits informels fabriqués ou importés de l’étranger sont le plus souvent non déclarés ou enregistrés auprès des autorités sanitaires de notre pays. De ce fait, ces produits échappent à tout contrôle sanitaire de qualité et de sécurité. L’achat des médicaments et des com- pléments alimentaires en pharmacie, véritable espace de santé officiel et contrôlé, constitue une garantie de qualité et de sécurité et la possibilité de bénéficier de conseils éclairés et personnalisés, d’éducation et de sen- sibilisation, d’un vrai professionnel de la santé. Enfin, les pharmaciens sont en mesure de détecter d’éventuelles anomalies touchant les médicaments et autres produits de santé et de signaler aux autorités responsables de la pharmacovigilance, d’éventuels effets indésirables médicamenteux. Les pharmaciens peuvent ainsi contri- buer à la protection de la santé des patients et à la garantie de traitements sûrs et efficaces. F.N.H. : Quels types de complé- ments alimentaires sont le plus souvent vendus illégalement sur Internet ? A. B. : Les compléments alimentaires les plus souvent vendus illégalement sur Internet incluent des vitamines, des minéraux et dans la plupart des cas ce sont des associations vitami- no-minérales, utilisées comme supplé- mentations minérales pour pallier des carences nutritionnelles, mais aussi
Dans cet entretien, Abdelmajid Belaïche, expert en industrie pharmaceu- tique, analyste des marchés pharmaceutiques et membre de la société marocaine de l’économie des produits de santé, met en garde contre les risques sanitaires liés à l'achat de compléments alimentaires en ligne, souvent non régulés et potentiellement dangereux. Il insiste sur l'importance du rôle des pharmaciens dans la sensibilisation du public et la garantie de produits sûrs.
Propos recueillis par M. Boukhari
Finances News Hebdo : La vente de médicaments sur Internet échappe souvent à la régulation des autorités sanitaires. Quel rôle les pharmaciens peuvent- ils jouer pour aider à sensibiliser le public sur les dangers de ces achats en ligne ? Abdelmajid Belaïche : Effectivement, la vente des médicaments ou des compléments alimentaires et produits de beauté sur Internet échappe aux tentatives de régulation par les auto- rités sanitaires. Les détenteurs de ces produits sont le plus souvent incon- nus et les contrôles de la qualité et de la sécurité desdits produits sont quasi-impossibles, puisqu’ils passent directement entre les mains des uti- lisateurs sans transiter par un point
de vente connu. Pour les patients, les risques sont représentés par la contre- façon, les médicaments périmés ou non conformes, et les dangers du mésusage ou d’une automédication sauvage et préjudiciable. Les pharmaciens jouent certes un rôle crucial dans la sensibilisation du public aux dangers de l'achat de médi- caments et autres produits de santé sur Internet. Malheureusement, leurs efforts sont largement contrecarrés et largement contrebalancés par la puis- sance et l’impact des réseaux sociaux, et par l’impunité qui règne dans ce domaine malgré les efforts des auto- rités sanitaires. Pour rappel, le circuit officiel et légal de commercialisation des médicaments est le suivant : ceux- ci passent toujours d’un laboratoire
fabricant ou importateur vers un gros- siste répartiteur pharmaceutique qui, à son tour, livre aux pharmacies d’offi- cine. Ce circuit indirect est le plus important et représente 85 à 90% des volumes des médicaments. A côté de ce circuit, existe un autre qui est direct et qui permet au laboratoire fabricant ou importateur de livrer directement à une pharmacie ou une clinique. Toute violation de ces circuits fait perdre au médicament sa traçabilité et peut constituer une forme de contrefaçon. Par contre, les circuits de commer- cialisation des compléments alimen- taires et des produits cosmétiques sont moins stricts, et l’origine n’est pas toujours un laboratoire pharma- ceutique, mais un fabricant ou un importateur qui est libre de commer-
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