168 LA FRESQUE DU CLIMAT
début, il est très difficile de se projeter au-delà de 6 mois. C’est pourtant ce que j’ai dû faire lors des étapes clés. Je n’étais évidemment pas seul. J’ai souvent proposé des idées et j’ai constaté que les personnes autour de moi adhéraient à la plupart d’entre elles. Le rôle de « gardien des valeurs » a également été le mien depuis le début. Ces valeurs, elles ont émergé de la communauté. J’ai juste capté l’énergie et la motivation des pionniers qui m’entouraient et verbalisé nos envies communes. En sont ressortis quatre principes fondateurs de l’association : l’urgence climatique, le respect de la science, l’humanisme et l’absence de tabou au sujet de l’argent (chapitres 1 et 5). C’est en quelque sorte le pacte fondateur de la Fresque du Climat. Qu’est-ce qui vous inspire l’espoir que l’on peut s’en sortir ? Je pense sincèrement que les meilleures idées pour sauver le monde vont venir de ceux qui pour le moment ne sont pas au courant qu’on a un problème. Pourtant, je déborde moi-même d’idées pour sauver le climat. Je travaille sur ce sujet depuis 15 ans. J’ai dirigé The Shift Project (chapitre 1) pendant 6 ans, j’ai donc été rémunéré à temps plein pour réfléchir aux moyens de décarboner l’économie, j’ai rencontré les plus grands experts et animé nombre de groupes de travail. Et malgré tout, je pense que les idées les plus novatrices viendront des nouvelles générations, qui prendront la relève quand nous aurons tout donné. Elles vont nous succéder avec plus de force, de fraîcheur et, pour partie, avec l’énergie du désespoir. Et pourquoi je pense que ces personnes qui arrivent vont réussir là où, pour le moment, nous souffrons ? Pour une raison très simple, statistique : elles sont beaucoup plus nombreuses ! Il est donc de notre responsabilité d’aller les chercher.
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