La fresque du climat - Extrait

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tellement que celui ou celle qui aurait participé à toutes les fresques serait désormais digne d’être élevé(e) à l’ordre national du Mérite. S’il existe autant de fresques et d’ateliers sur le climat, et plus globalement sur l’environnement, c’est parce que la Fresque du Climat s’est imposée comme un standard dans les formations sur l’environnement. Un moyen de comprendre l’essentiel en quelques heures. Car l’essentiel, souvent, n’est pas compris, ou pas bien compris… et n’a pas été enseigné. Si les programmes scolaires et universitaires font aujourd’hui la part belle aux questions environnementales, cela n’a pas toujours été le cas. Si chacun s’accorde à reconnaître que l’éducation est une des clés de la transition, nous sommes aussi tenus par l’urgence : nous n’avons simplement pas le temps d’attendre que celles et ceux qui sont jeunes aujourd’hui, et qui ont donc été formé(e)s à l’école ou à l’université sur ces questions, arrivent à des postes à responsabilités. La nécessité impérieuse de former celles et ceux qui exercent des postes à responsabilités s’impose maintenant. Et la Fresque du Climat a été un puissant vecteur de cette formation. Même si les militants réclament à cor et à cri que les dirigeants lisent les rapports du Giec, on comprend bien qu’il s’agit d’un vœu pieux et chimérique. Nul besoin, de surcroît, de maîtriser tous les ressorts de la physique du climat pour saisir les grands leviers d’action : la connaissance qu’offre la Fresque du Climat fournit le socle nécessaire à l’action. Car la connaissance est une condition nécessaire, mais pas suffisante : et c’est ici qu’il importe de reconnaître la limite inhérente de la Fresque, comme de toute entreprise d’enseignement ou de formation. Si l’action contre le chan- gement climatique reste aujourd’hui largement en deçà de ce que l’urgence et l’amplitude du problème commanderaient, ce n’est pas uniquement le fait d’un déficit de formation, mais aussi d’un manque de volonté. Il ne faudrait pas être naïf au point de penser que le déploiement massif de la Fresque, à lui seul, pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est un reproche qui a parfois été injustement adressé à la Fresque : la connaissance ne peut prétendre remplacer la volonté. Mais la volonté doit s’appuyer sur la connaissance pour être efficace, sans quoi elle sera vouée à l’échec, même avec les meilleures intentions du monde. Il importe désormais d’exporter la Fresque hors des frontières de l’Hexagone, particulièrement dans les pays où la connaissance des enjeux climatiques y est moins développée, ou non abordée dans les programmes scolaires et universitaires. Car si la Fresque a

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