FNH N° 1046

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 9 DÉCEMBRE 2021

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◆ Après l’implantation de cabinets internationaux, il y a eu l’arrivée sur le marché du droit des affaires de plusieurs «boutiques law firm» locales, dotées d’avocats ou de conseils talentueux qui ont souvent fourbi leurs armes au sein d’un grand cabinet. ◆ La pandémie a été source de problématiques juridiques pour les entreprises et a, de ce fait, généré un besoin de conseil juridique. ◆ Entretien avec Ali Bougrine, Managing partner d’UGGC Africa Law Firm et avocat au Barreau de Paris. Une concurrence plus forte, mais vertueuse Avocats d’affaires

Propos recueillis par M. Diao

Finances News Hebdo : Aujourd’hui, quelles sont les principales carac- téristiques du marché du conseil en droit des affaires au Maroc ? Ali Bougrine : Le marché du conseil en droit des affaires est mature au Maroc. En effet, il existe de nombreux cabinets d’avocats ou de conseil en droit d'affaires au Maroc. Nous avons d'ailleurs été l’un des premiers cabi- nets étrangers de conseil à s'implanter au Maroc en 2002. Le marché du conseil en droit des affaires au Maroc est dominé par des cabinets de conseils d'affaires interna- tionauxet quelquesgroscabinetsmarocains, tous situés à Casablanca. Outre les tradi- tionnels besoins en droit des affaires (droit des sociétés, Private equity, droit du finan- cement, etc.), nous pouvons observer ces dernières années sur le marché du droit marocain le développement du droit public des affaires, du droit de la concurrence, du droit réglementaire et de la conformité, notamment en matière de protection des données personnelles et compliance. F.N.H. : Selon vous, les entreprises marocaines ont-elles développé suf- fisamment la culture de se faire accompagner en matière de conseil en vue de limiter et de gérer au mieux une panoplie de risques liés à leur activité ? A. B. : A mon sens, il faut distinguer selon la nature et la taille de l'entreprise. En effet, les grandes entreprises marocaines d'une certaine taille ont parfaitement intégré ce réflexe. En effet, qu’elles disposent ou non d’un service juridique intégré, le fait de se faire accompagner pour leurs opéra- tions complexes et/ou stratégiques par un conseil extérieur est naturel et habituel. En

L’arbitrage permet de choisir le droit appli- cable à la procédure,

au litige, une langue étran- gère, l’audi- tion et l’inter- rogatoire de

témoins et d'experts.

ces dernières années. Pour vous, quels sont les principaux facteurs de différenciation, susceptibles de permettre à un cabinet d’avocats de tirer son épingle du jeu au Maroc, voire à l’étranger ? A. B. : Il est vrai qu’au cours de la dernière décennie, il y a eu une multiplication de cabinets de droit des d’affaires au Maroc. Après l’implantation de cabinets internatio- naux, nous avons pu constater l’arrivée sur le marché du droit des affaires d’un certain nombre de «boutiques law firm» locales, dotées d’avocats ou de conseils talentueux qui ont souvent fait leurs armes au sein d’un

revanche, pour les PME et certaines ETI, le recours à un conseil externe spécialisé est parfois moins naturel. La plus-value appor- tée par un cabinet de conseil spécialisé en droit des affaires n’est pas systématique- ment perçue ou valorisée à sa juste mesure. Il existe encore un travail de pédagogie à réaliser pour faire comprendre à certains dirigeants la nécessité et les avantages pour eux de disposer d’un accompagnement en droit des affaires adapté à leurs projets. F.N.H. : Les cabinets spécialisés dans le conseil et le contentieux en droit des affaires ont foisonné

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