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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 9 DÉCEMBRE 2021
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«La contribution des ménages est anormalement élevée» Financement de la santé
◆ Le projet royal d’extension de l’assurance maladie et de la protection sociale à l’ensemble de la population vise à corriger les anomalies et à mettre en place un système de santé plus performant, répondant au mieux aux besoins du citoyen marocain. ◆ Le secteur privé de la santé s’accapare 90% du financement mobilisé par l’assurance maladie obligatoire, ne laissant que des miettes au secteur public. ◆ Entretien avec Abdelmajid Belaiche, membre de la Société marocaine de l’économie des produits de santé, consultant en industrie pharmaceutique.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Comment le sys- tème de santé au Maroc est-il financé et qu’en est-il du modèle du système de soins adopté ? Abdelmajid Belaiche : Tout d’abord, il faut rappeler que les sources de financement des dépenses de santé actuelles sont les sui- vantes : 24,4% des recettes fiscales, 50,7% des dépenses directes des ménages, 22,4% de l’as- surance maladie, 1,2% des employeurs et 1,3% de la coopération internationale et d’autres contributions. La contribution des ménages de leurs propres poches est donc anormalement élevée. Elle représente plus de la moitié des dépenses de santé, ce qui est un très lourd far- deau, notamment pour les personnes les plus vulnérables, alors que les recommandations de l’OMS stipulent une contribution des ménages inférieure à 30%, voire à 25%. A ce problème s’ajoutait un financement global en santé qui est resté faible et totalement déconnecté des besoins réels de la population. Dans ce cadre, le régime du Ramed n’a pas répondu aux besoins en santé des citoyens les plus démunis et il n’a fait qu’augmenter leurs frustrations, après avoir suscité d’énormes espoirs en termes d’accès équitables à la santé. Le projet royal et histo- rique d’extension de l’assurance maladie et de la protection sociale à l’ensemble de la popu- lation vise justement à corriger ces anomalies et à mettre en place un système de santé plus performant et répondant mieux à nos besoins. Il faut rappeler un autre élément en mesure d’augmenter les besoins en soins : c’est le vieil- lissement de la population, avec une prévalence accrue de maladies chroniques, telles que le
Le gouverne- ment a mobi- lisé dans la Loi de Finances 2022, en plus des 23,5 mil- liards de DH comme budget du ministère de la Santé, la somme astro- nomique de 51 milliards de DH pour l’extension de la couver- ture sanitaire universelle et la protection sociale.
diabète, l’hypertension, l’insuffisance rénale, les cancers etc., avec des impacts importants sur les coûts des soins. F.N.H. : Comment peut-on répondre aux besoins en soins, en médicaments … pour intégrer les 22 millions de Marocains à l’AMO ? A. B. : Nous avons l’habitude de dire que la santé n’a pas de prix, mais qu’elle a un
coût. Les coûts sont présents à tous les niveaux de la chaîne des soins, y compris les médicaments. Répondre aux besoins de santé passe à la fois par la mise en place de financements suffisants et, d’autre part, par une bonne gouvernance du système de santé afin d’optimiser ces financements et d’éviter les gaspillages. Primo, cela passe par la mise en place d’un parcours de soins qui com- mence par le médecin généraliste (médecin de
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