FNH N° 1046

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SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 9 DÉCEMBRE 2021

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Cependant, les experts relèvent quelques indicateurs qui restent tout de même inquiétants. Ce variant Omicron associe 30 mutations, alors que le Delta n’en comportait que deux. 10 d'entre elles concernent une partie du virus associée à la transmissibilité et à la protection immunitaire. La détection de ce variant en Afrique du Sud a coïncidé avec une forte augmentation des cas dans le pays, et sa prévalence augmente au fur et à mesure dans presque toutes les provinces de l’Afrique du sud. Le temps de dédoublement des cas est très rapide. On rappelle que ce pays connait actuellement sa quatrième vague. Ce sont là des indicateurs et non pas des preuves formelles. Il va falloir attendre plusieurs semaines pour juger si cet accroissement des cas est causé par la nature génétique propre au variant et ses mutations ou si d’autres facteurs sont aussi impli- qués dans cette propagation. Pour le diagnostic de la maladie, la PCR reste toujours efficace, cela a été confir- mé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Voilà qui nous amène à parler des vaccins et à se demander s’ils seront moins efficaces contre ce nouveau variant. C’est une question fonda- mentale et cruciale, mais malheureu- sement aucune réponse définitive ne peut être apportée à l’heure actuelle. Des indices montrent qu’Omicron pourrait déjouer ou affaiblir l’efficacité des vaccins, et qu’il pourrait y avoir un risque plus élevé de réinfection chez les personnes déjà guéries de la Covid-19. Une étude publiée jeudi 2 novembre a révélé que le risque de réinfection par Omicron est trois fois plus élevé par rapport aux autres variants, y compris Delta. Certaines mutations dans ce variant sont déjà connues pour leur capacité à aider le virus à échapper au système immuni- taire et à résister aux anticorps. Dans ce sens, des chercheurs, à l’aide de la modélisation informatique, craignent effectivement que ce variant n’échappe à l’immunité. Des prélève- ments ont été effectués sur le sang de personnes qui ont été vaccinées, ou qui ont guéri du Sars-Cov-2 pour confronter leurs anticorps au nouveau variant dans les laboratoires. Les pre-

Nouveaux cas confirmés d'infections par le SARS-CoV-2 par jour et par variant en Afrique du Sud

20000

15000

Variant

Delta Beta Alpha C.1.2 Other B.1.1.529

10000

5000

0

M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N

DATE D’INFECTION

Hausse des cas liés au variant B.1.1.529 dont la croissance (zone en rouge) semble quasi-exponentielle. (Source : Analyse GISAID sur données NICD, National Institute For Communicable Diseases, South Africa)

mières réponses seront disponibles dans deux semaines. Il est vrai qu’un suivi de la situation en Afrique du Sud dans les conditions réelles de l’épi- démie, donnerait des réponses plus claire et bien précises, mais il va falloir être patient et attendre les prochaines données. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Maroc a fermé ses fron- tières, pour avoir justement le recul nécessaire et les données véridiques pour bien préparer la riposte. Une chose est sûre, Omicron commence à se propager localement dans plu- sieurs pays et des personnes sont touchées sans avoir voyagé.

Depuis son apparition à Wuhan, en Chine à la fin de l’année 2019, la pan- démie a fait depuis plus de 5,2 mil- lions de morts dans le monde. F.N.H. : Actuellement, cette nou- velle souche du virus est hau- tement surveillée. Le Maroc a dès le départ pris des mesures draconiennes en fermant ses frontières. Cette fermeture est- elle une stratégie efficace pour contrer cet imminent danger ? Et faut-il vraiment s’inquiéter ? Dr T. H. : Fermer complètement ou serrer la vis au niveau des frontières

L’Organisation mondiale de la santé a appelé à «une réponse mondiale calme, coordonnée et cohé- rente» face au nouveau variant Omicron du coronavirus qui sème la panique dans lemonde. Dans sondiscours prononcé devant les 194Étatsmembres de l’OMS, Dr Tedros, DGde l’Organisation, les a exhortés à prendre «des mesures rationnelles et proportionnelles au risque, conformément au règlement sanitaire international». Selon lui, il y a encore «plus de questions que de réponses concernant l’effet d’Omicron sur la trans- mission, la gravité de lamaladie et l’efficacité des tests, des traitements et des vaccins». Tedros estime cependant ne «pas être surpris» par cette évolution du nouveau coronavirus. «C’est ce que font les virus. Plus nous laissons la pandémie s’éterniser, en ne remédiant pas aux inégalités en matière d’accès aux vaccins ou en nemettant pas enœuvre desmesures sociales et de santé publique demanière adaptée et cohérente, plus nous donnons à ce virus la possibilité demuter d’unemanière que nous ne pouvons ni anticiper ni empêcher», FaceauvariantOmicron, l'OMSprôneune réponse «calme et coordonnée»

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