ACTUAL I TÉS Frank Zuccaro furieux des délais administratifs dans son dossier KRISTINA SERVANT kristina.servant@eap.on.ca
Le 6 juin 2015, la vie de Frank Zuccaro a basculé. Alors qu’il se rendait à son tra- vail en moto, comme chaque matin, une voiture l’a percuté de plein fouet dans une sortie d’autoroute. L’automobiliste roulait, selon les inspecteurs, à environ 140 km/h. Frank Zuccaro se dit exaspéré des délais de traitements de ses dossiers médicaux ainsi que les délais à la SAAQ. Si Frank Zuccaro est toujours en vie aujourd’hui, c’est grâce à la construction unique de sa moto explique-t-il. Sa moto custom possède trois roues et l’arrière de la moto est fait comme une voiture. S’il avait eu unemoto ordinaire, il serait mort sur le coup. Lors de l’impact, M. Zuccaro a atterri de plein fouet sur le sol, subissant demultiples fractures. « J’ai volé et j’ai atterri 37 pieds plus loin. La sergente Josiane Lair m’a dit que mon corps a frappé le sol à une vitesse de 95 à 110 km/h », a mentionné M. Zuccaro. Selon M. Zucarro, c’est un véritable mi- racle qu’il soit toujours vivant. Il a repris connaissance après quatre jours et est resté hospitalisé pendant 29 jours. « J’ai été dans le coma pendant quatre heures. Lamorphine a causé des effets secondaires, alors j’ai repris conscience uniquement au bout de quatre jours. Les jours d’avant, je nem’en souviens pas ! » relate la victime. Bien qu’il soit heureux d’être toujours en vie, il se dit furieux de la tournure des évènements. Depuis un an et demi, il sou- tient se battre avec la SAAQ et le système de santé afin d’avoir droit à une compensation et d’avoir des soins appropriés. À sa sortie de l’hôpital, il explique avoir reçu un rapport dumédecinmentionnant la date de retour au travail prévue : 30 octobre 2015. Or, à cette date, il n’avait reçu aucun traitement de physiothérapie afin d’amélio- rer sa condition, rappelle-t-il. Il explique que les premiers traitements de physiothérapie ont commencé en mars
Selon Frank Zuccaro, c’est grâce à la conception unique de sa moto qu’il est toujours vivant. Cependant, il est furieux contre les délais de traitement de son dossier, tant à la SAAQ que chez le médecin. —photo fournie
2016, soit bien après sa date prévue au tra- vail. En consultant les différents rapports des physiothérapeutes, deux constats res- sortent : le patient ne serait pas en mesure d’effectuer les tâches reliées à son travail et n’a pas été pris en charge assez rapidement dans le processus de guérison. Autre problème : une blessure gênant sa respiration n’a pas été décelée lors de son hospitalisation. Son médecin, ne pouvant pas traiter ce type de blessure, le réfère vers un autre médecin plus spécialisé. Malheu- reusement, le spécialiste ne prend plus de nouveaux patients. Le dossier de Frank Zuc- caro reste au point mort puisque personne
ne peut soigner sa blessure. Il est furieux que personne n’ait décelé cette blessure avant : « Ils avaient 29 jours pour trouver ce pro- blème. Je passais deux scans par semaine. » M. Zuccaro a également droit à une com- pensation, qu’il attend toujours. La raison : les médecins doivent fermer son dossier, mais son dossier est toujours en évaluation faute de spécialistes qui peuvent lui prodi- guer les derniers soins nécessaires à sonmal. La SAAQ ne peut donc pas lui verser la com- pensation à laquelle il a droit explique-t-il. Il se dit également furieux des délais de traitement de son dossier à la SAAQ, qui sont attribuables, entre autres, à un congé
dematernité selonM. Zuccaro. Aumoment d’écrire ces lignes, la SAAQ n’était pas en mesure de commenter le dossier. Il espère que son dossier sera très rapide- ment traité afin de réaliser son rêve : acheter une nouvelle moto et reprendre la route. Malgré son accident, il n’a pas perdu la pas- sion qui l’animait. Il veut également passer du bon temps auprès de ses quatre chevaux qu’il affectionne. « C’est impossible que je sois le seul qui vit ça au Québec », a confié Frank Zuccaro. Une chose est claire, il veut que les personnes qui vivent une situation similaire expriment leur mécontentement et fassent changer les choses.
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