BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 23 JANVIER 2025
Réforme fiscale L’État transforme l’essai et récolte les premiers gains Le Maroc enregistre une performance fiscale inédite avec 100 milliards de dirhams de recettes supplémentaires en quatre ans. Ces dernières devraient approcher les 20% du PIB en 2025, un niveau historiquement élevé, et se stabiliser au moins jusqu’en 2027.
pic de 4,4% du PIB». Il faut dire que cette augmentation des recettes fiscales a bien servi. Selon le ministre délégué char- gé du Budget, Fouzi Lekjaa, ces ressources supplémentaires ont été intégralement réinvesties dans les politiques sociales prioritaires. Ainsi, 44 milliards de dirhams ont été mobilisés pour financer les engagements pris dans le cadre du dialogue social pour renfor- cer les accords conclus avec les partenaires sociaux. Par ailleurs, 35 milliards de dirhams ont été consacrés à soutenir directement les ménages les plus vulnérables à travers des aides directes ciblées. En outre, 19,5 milliards de dirhams ont été affectés à l’élargissement des cotisations à la couverture médicale, un axe essentiel de la réforme sociale visant à garantir l’accès aux soins pour le plus grand nombre. «Le Maroc aurait toute la latitude pour poursuivre ses réformes sociales et s’attaquer notamment au chantier coûteux de la viabilité du système de retraite. Ce der- nier devient plus pressant, à la lumière des derniers chiffres du recensement qui font état d’une décélération de la croissance démographique, synonyme d’un vieillissement «prématuré» de la population au Maroc», souligne le chef économiste. Il ajoute que «les recettes fiscales, en se chiffrant à près de 20% du PIB en 2025, devraient atteindre des niveaux historiquement élevés et se maintenir au moins jusqu’en 2027, selon les projections du ministère des Finances». Fiscalité plus équitable L’un des succès notables de la réforme réside dans son ambition de rétablir une certaine équité fis- cale. En 2025, les contribuables percevant moins de 15.000 dirhams par mois bénéficieront de 70% des efforts financiers enga- gés, soit 8,5 milliards de dirhams, comme l’a rappelé Lekjaa. De plus, l’alignement des taux de TVA sur deux niveaux cibles (10% et 20%) et l’élargissement des exonéra- tions aux produits de première nécessité illustrent une volonté de protéger les ménages les plus
Par Y. Seddik
gissement de l’assiette fiscale, qui a permis d’intégrer de manière plus efficace les professions libé- rales et les activités économiques indépendantes dans le système fiscal national. Pour Abdelaziz Lahlou, direc- teur Économie au sein d'Attijari Global Research, « cette progres- sion trouve son origine notamment dans le réaménagement des taux de TVA et de l’IS, l’élargissement de la base des contribuables et la réduction des exonérations fis- cales. Leur volume recule de 13%, passant de 36,9 milliards de DH en 2023 à 32,1 milliards en 2024. Le Trésor a ainsi développé une base solide de revenus récurrents. Ceci est la traduction d’un processus de réduction des niches fiscales et d’élargissement de la base des contribuables. Le secteur public vient également renforcer ses revenus par les recettes non fis- cales qui atteignent, à leur tour, un Avec une augmentation inédite des recettes fiscales, l’État consolide ses finances et redouble d’efforts pour répondre aux enjeux sociaux.
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epuis son lancement en 2019, la réforme fiscale au Maroc, por- tée par une vision claire et un engagement politique soutenu, s’impose comme l’un des grands projets de transformation des finances publiques. Aujourd’hui, à mi-parcours de ce chantier prévu jusqu’en 2026, les résultats sont déjà tangibles et significatifs : une augmentation historique des recettes fiscales, une affectation directe des fonds aux programmes sociaux et un rééquilibrage pro- gressif du système fiscal. Entre 2020 et 2024, les recettes fiscales marocaines ont enregis- tré une hausse remarquable, pas- sant de 199 milliards de dirhams à 299 milliards, soit une progres- sion impressionnante de 100 mil- liards de dirhams en seulement quatre ans. Avec une croissance annuelle moyenne de 11%, cette performance résulte d’une refonte des principaux leviers fiscaux. Les
recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) ont bondi de 48,8 milliards de dirhams en 2020 à 70 milliards en 2024, grâce à une amélioration significative de la collecte, à une meilleure efficacité administrative et une rationalisation des taux. De son côté, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), principal pilier des recettes indirectes, a affiché une hausse de 59%, passant de 56 milliards de dirhams à 89 milliards. Enfin, l’impôt sur le revenu (IR) a également connu une forte pro- gression, atteignant près de 59,6 milliards de dirhams contre 40 mil- liards en 2020. Cette évolution est en grande partie attribuée à l’élar-
L’un des succès notables de la réforme réside dans son ambition de rétablir une certaine équité fiscale.
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