FNH N° 1181-1

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 23 JANVIER 2025

vulnérables, tout en consolidant les recettes. En parallèle, des efforts sont déployés pour simplifier le système fiscal et le rendre plus adapté aux réalités économiques contemporaines. La Contribution professionnelle unique (CPU), conçue pour les professions libé- rales et les entrepreneurs, vise à réduire les lourdeurs administratives et encou- rager une meilleure adhésion fiscale. Si les finances publiques se redressent, c’est aussi grâce à une vision proactive en matière d’investissement. En 2025, l’État allouera 105 milliards de dirhams aux projets structurants, en hausse de 5%. Ce budget reflète une stratégie bien réfléchie : stimuler la croissance à travers des secteurs stratégiques comme l’énergie, l’eau ou encore l’édu- cation. Les établissements publics, moteurs de cette dynamique, concen- treront leurs efforts sur les infrastruc- tures critiques. Casablanca demeure en tête des régions bénéficiaires, avec 32% des flux d’investissement, tandis que Drâa-Tafilalet et Fès-Meknès, his- toriquement moins favorisées, affichent des progressions significatives. Cet effort d’équité territoriale témoigne d’une volonté de réduire les dispari- tés régionales, mais soulève aussi des questions sur la capacité d’exécution locale.

avancées en matière de transparence budgétaire et de résilience écono- mique. Le rapport positif du cadre d’évaluation PEFA (Public expenditure and financial accountability), soutenu par des bailleurs de fonds de premier plan, renforce également la crédibilité des chiffres publiés par le ministère de l’Économie et des Finances. Ce gage de confiance internationale ne fait que confirmer la pertinence des choix opé- rés par le Maroc. ◆

Ces ressources supplémentaires ont été intégralement réinvesties dans les politiques sociales prioritaires, selon Lekjaa.

croissance démographique en ralen- tissement, le financement des retraites et des politiques de santé publique devient une priorité urgente. Au final, la réforme fiscale, qui devrait

se poursuivre jusqu’en 2026, s’impose comme un modèle salué à l’échelle internationale. Des institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne ont applaudi ces

Une lourde masse salariale publique

Si la réforme fiscale a renforcé les capacités budgétaires de l’État, elle n’a pas encore totalement surmonté les défis structurels auxquels le Maroc fait face. L’une des problématiques majeures reste le poids de la masse salariale publique, qui atteint 11% du PIB en 2024. Les augmentations sala- riales et le renouvellement des effectifs pour compenser les départs massifs à la retraite entre 2024 et 2028 pèsent lourdement sur le budget de l’État. En parallèle, la dépendance historique aux subventions, bien qu’en voie de réduction, demeure un enjeu. La stabili- sation des dépenses de compensation à 17 milliards de dirhams est une avan- cée, mais elle nécessite un accom- pagnement efficace pour atténuer les impacts sociaux, notamment dans les zones rurales et pour les ménages à faibles revenus. De plus, la gestion de la transition démographique s’impose comme un défi de premier plan. Avec un vieillisse- ment accéléré de la population et une

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