FNH N° 1015

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JEUDI 18 MARS 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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AstraZeneca

◆ Une quinzaine de pays européens ont suspendu ce vaccin. ◆ Le Maroc, où le Centre national de pharmacovigilance a reçu les notifications de 4 cas d'événements thromboemboliques, continue de l’administrer. Ce vaccin qui sème le doute Q uesepasse-t-il avec le vaccin AstraZeneca ? La liste des pays qui ont suspendu, «par précaution», l’admi- nistration de ce vaccin s’allonge en tout cas. Les raisons de toute cette méfiance : les craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, quand bien même aucun lien de cause à effet n’a été jusqu’ici établi. Par D. William

AstraZeneca, utilisé en force au Maroc AstraZeneca et Sinopharm sont pour l’instant les deux vaccins utilisés par le Royaume dans le cadre de sa campagne de vaccination. Au 15 mars, 5.992.783 doses de vaccins ont été administrées, dont 4.628.695 AstraZeneca et 1.364.088 Sinopharm. Faut-il alors s’en méfier ? Le Pr Said Moutawakkil, anesthésiste- réanimateur, docteur en biologie et membre du Comité national scientifique, est formel. «Jusqu'à ce jour, il n'existe aucun fait établi scientifiquement entre le vaccin et les thromboses. Nous avons aussi observé des cas similaires avec celui de Pfizer et celui de Moderna» , explique-t-il, précisant qu’ «il est établi que la maladie thromboembolique peut survenir chez des patients

Dimanche, les Pays-Bas ont décidé de geler l’utilisation d’As- traZeneca jusqu’au 28 mars. Lundi, c’est l’Allemagne, l’Italie et la France, pays dans lequel beaucoup de membres du per- sonnel de santé refusent de se faire administrer ce vaccin, qui ont emboité le pas aux Pays- Bas. Ces mesures interviennent suite à des décisions similaires prises, entre autres, par le Danemark, la Norvège, l’Islande et la Bulgarie, et alors que des pays comme la Thailande et la République du Congo ont retardé leur cam- pagne de vaccination. Au total, une quinzaine de pays d’Europe ont gelé les vacci- nations avec AstraZeneca, en attendant l’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Au 15 mars, 4.628.695 doses du vaccin AstraZeneca ont été administrées au Maroc.

Les effets secondaires généralement observés chez les personnes vaccinées au Maroc sont une douleur au point d'in- jection, une rougeur, des myalgies, de la fièvre…

qui présentent des facteurs de risque bien connus, sans aucun rapport avec les vaccins». Selon lui, «les pays qui ont suspendu la vaccination avec AstraZeneca ont agi plus par précaution que sur des bases scientifiques». Le Pr Said Moutawakkil voit par ailleurs derrière ces décisions «des rai- sons davantage politiques, com- merciales et une guerre entre les laboratoires, que scientifiques». Au Maroc, les effets secondaires généralement observés sont «une douleur au point d'injec- tion, une rougeur, des myalgies, une asthénie, de la fièvre et des maux de tête. Tous ces signes disparaissent au bout de 48 à 72h» , assure-t-il. Néanmoins, à l’issue de la réu- nion du Comité national scienti- fique tenu le 16 mars, le minis- tère de la Santé a fait savoir que le Centre national de pharmaco- vigilance (CAPM) a reçu les noti- fications de 4 cas d'événements thromboemboliques. Et «après analyse approfondie des cas signalés, la maladie thromboem-

bolique n'a pas été retenue dans 1 cas; dans 2 cas, le lien entre le vaccin et l'événement throm- boembolique n'a pas été établi et 1 cas est en cours d'investiga- tion», indique la tutelle. C’est la raison pour laquelle, «en conformité avec (…) les données nationales de pharmacovigilance, le Comité scientifique recom- mande de maintenir la vaccina- tion par le vaccin AstraZeneca». Une décision confortée par le fait que, «pour le moment, 30 cas de maladies thromboem- boliques ont été rapportés en Europe pour 5.000.000 doses de vaccins d'AstraZeneca (0.06 pour mille). Au Royaume-Uni, 35 cas ont été rapportés pour 9.700.000 doses de vaccins (0.03 pour mille)», note le ministère. Qui constate que «ces chiffres sont bien en dessous de l'inci- dence annuelle de la maladie, qui est de 1 cas pour 1.000 en Europe et en Amérique du Nord, où plus de 200.000 nouveaux cas d'événements thromboembo- liques surviennent chaque année aux Etats Unis». ◆

AstraZeneca se défend

AstraZeneca s’est fendu d’un communiqué pour se défendre, précisant qu’«un examen minutieux de toutes les données de sécurité disponibles concernant plus de 17millions de personnes vaccinées dans l'Union européenne (UE) et au Royaume-Uni avec leCOVID-19VaccineAstraZenecan'amontré aucunepreuve d'une augmentation du risque d'embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde (TVP) oude thrombocytopénie, dans aucungroupe d'âge, sexe, lot ou pays particulier». Le laboratoireapar ailleurs reçu l’appui de l’Organisationmondialede lasanté, qui estime qu'il n'y a «pas de raison de ne pas utiliser» le vaccin d'AstraZeneca contre la Covid-19.

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