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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 29 AOÛT 2025

Rentrée scolaire 2025-2026

L'enthousiasme face au casse-tête budgétaire La rentrée scolaire, ce rituel annuel, mêle chaque année excitation et tension financière. Dans les librairies, l’effervescence est palpable, les rayons sont pris d’assaut et les listes de fournitures s’allongent… Mais dans ce tourbillon, les prix en légère hausse créent un climat d’inquiétude chez de nombreux parents.

Par Ibtissam Z.

D

epuis février, les occasions de dépenser n’ont pas man- qué. Entre le Ramadan, l’Aïd al-Fitr et les vacances d’été, le budget familial a été mis à rude épreuve. Les dépenses se sont enchaînées, et voilà qu’arrive la rentrée scolaire, fixée au 8 septembre cette année. Une rentrée à la fois palpitante et exigeante, où chaque parent tente de faire au mieux pour offrir à ses enfants un départ d’année serein. Mais à quel prix ? Une rentrée qui pèse lourd sur le budget familial Selon les dernières données du haut-commissariat au Plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) au Maroc a connu des fluctuations en 2025. En juin, il a enregistré une hausse de 0,4% par rap- port au mois précédent, et de 0,4% également par rapport à juin 2024. L’inflation sous- jacente, qui exclut les produits à prix volatils, a progressé

de 0,2% sur un mois et de 1,1% sur un an. Des chiffres qui traduisent une réalité bien concrète pour les familles. Dans les librairies, parents et enfants, listes à la main ou sur téléphone, arpentent les rayons à la recherche de manuels, fournitures et autres essentiels scolaires. Si l’exci- tation est là, l’inquiétude, elle, est bien présente. «Septembre est devenu le mois le plus difficile à gérer. On sort de deux mois de dépenses, et il faut déjà débourser plus de 1.000 dirhams par enfant rien que pour les fournitures et les manuels scolaires» , confie un père de famille. Il poursuit : « Beaucoup essaient de réduire les coûts, en réutilisant des fournitures, acheter des manuels d’oc- casion, les échanger entre voisins, ou encore reporter certains achats non urgents. Chacun cherche l’équilibre. Personnellement, j’explique mes contraintes à mes enfants. On fait une sorte de “deal”. Je leur promets de les gâter un peu plus tard, quand les charges auront diminué. Et ça fonctionne, car je prends aussi le temps de les sensibiliser. À notre époque, on n’avait rien

de ce qu’ils ont aujourd’hui», lance-t-il avec un soupir.

Acheter malin : Quand le marché de l’occasion fait la différence Entre frais de scolarité, vête- ments, cantine, transports et fournitures, cette rentrée 2025 pèse lourd sur les budgets. Et certaines familles doivent éga- lement composer avec des listes imposant des marques ou des produits bien pré- cis, réduisant leur marge de manœuvre. Nesrine, maman de deux enfants, a trouvé un bon plan dans le quartier populaire de Labhira, en plein cœur de Bab Marrakech à Casablanca. «Cette année, j’ai choisi d’acheter certains manuels là bas. Les livres sont d’occa- sion, mais en très bon état, et surtout bien moins chers. Par exemple, le manuel d’histoire de mes enfants, qui étudient dans un établissement de type mission, m’a coûté 50 dirhams au lieu de 170». Elle ajoute : «C’est une vraie différence, surtout que cer- tains livres coûtent jusqu’à 700 dirhams. Et ce n’est qu’une partie de la liste. Il faut aussi savoir que parfois, les écoles

exigent des marques ou des modèles spécifiques. On ne peut donc pas toujours choisir les options les moins chères, et cela complique les choses», martèle-t-elle. Dans ce contexte, chaque économie compte. Entre contraintes budgétaires et exi- gences scolaires, les familles tentent de concilier respon- sabilité financière et volon- té d’offrir le meilleur à leurs enfants. Une équation délicate à chaque rentrée. Manuels scolaires : L’inflation s’invite dans les cartables Les familles le constatent, la majorité des manuels affichent des hausses allant de 5 à 15%. Les livres de mathématiques, de sciences et de langues sont les plus concernés. «Quelques manuels ont aug- menté. Certes, ce n’est pas énorme à l’unité, mais quand on multiplie par 8 ou 10 livres, c’est lourd» , témoigne un père de deux collégiens. Même constat du côté des

Septembre est devenu le mois le plus difficile à gérer, entre hausse des prix et rentrée scolaire à préparer. Un fardeau de plus pour des familles déjà éprouvées par les dépenses estivales.

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