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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 29 AOÛT 2025

Aide au logement «Il est temp d’ouvrir une nouvelle page du programme Daam Sakane pour le rendre plus efficace afin de répondre aux attentes des promoteurs et des acquéreurs»

tenu de la conjoncture interna- tionale extrêmement perturbée, susceptible d’impacter directe- ment l’économie nationale et par voie de conséquence le secteur de l’immobilier qui en est l’un des moteurs. F. N. H. : Le risque de surchauffe existe-t-il tou- jours ? A. M. : S’il y a aujourd’hui une performance, elle est clai- rement du côté du secteur BTP et du lancement des multiples chantiers d’infrastructures aux- quels nous assistons à travers tout le royaume. Et là je dis- tingue le BTP du secteur immo- bilier. Le BTP performe claire- ment pour les raisons que nous connaissons bien (Mondial 2030, remise à niveau urbaine à l’échelle nationale, grands pro- jets d’infrastructures, chantiers publiques colossaux…). Le secteur immobilier également est et sera encore impacté positivement par la locomotive «Mondial» dans les années à venir, mais dans une moindre mesure, puisque le marché immobilier résidentiel est avant tout un marché de particuliers. Et en cela, il a ses propres contraintes et elles sont mul- tiples et variées. F. N. H. : Pourquoi la demande des MRE pré- sente-t-elle quelques signes d’essoufflement ? A. M. : On crie ici et là à la cherté de l’immobilier. C’est probablement vrai. En tout cas aujourd’hui, l’immobilier haut

La demande est là. Reste maintenant à produire massivement là où elle est exprimée. Le secteur immobilier sera encore impacté positivement par la locomotive «Mondial» dans les années à venir. Entretien avec Amine Mernissi, expert en immobilier.

Propos recueillis par C. Jaidani

Finances News Hebdo: Comment se présente l’état actuel du secteur immobilier ? Qu’en est-il pour le reste de l’année et celle à venir ? Amine Mernissi : Le secteur de l’immobilier est en proie au doute. Les indicateurs de l’Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), publié par Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), pour le premier trimestre 2025 ont en effet jeté un pavé dans la mare. Et ce, en dévoilant des chiffres en net recul de -30% des ventes par rapport au tri- mestre précédent, sans que les prix des actifs ne suivent la même courbe. Le plongeon des ventes (nerf de la guerre faut-il le rappeler) est brutal, certes. Mais il faut tout de même préciser que les indi- cateurs trimestriels de l’IPAI

nous ont parfois réservé des surprises en inversant ou rédui- sant sensiblement la tendance d’un trimestre sur l’autre… et donc en cela, il est permis d’es- pérer. L’autre point est que ces indicateurs ne concernent que les biens de seconde main. Par conséquent, le marché de l’immobilier neuf est «hors de ses radars». Ceci pour le côté chiffres, et encore il reste très parcellaire. Car ceux du second trimestre 2025 ne devraient pas tarder à tomber et peut-être réservent-ils une (bonne) sur- prise. A suivre. Il y a égale- ment la traditionnelle activité immobilière durant la saison estivale entre juin et août et les décisions d’achat en pareille

période que ce soit des natio- naux ou des MRE de retour au pays. Il manque encore plu- sieurs pièces au puzzle pour répondre de la façon «la moins erronée possible» à la ques- tion: dans quel état se situe le secteur actuellement ? Restons donc prudent en matière de prévisions, sachant qu’outre les facteurs endogènes qui sont maintenant structurels (hausse généralisée des coûts y compris de la main-d’œuvre quand elle est disponible, rare- té et cherté du foncier opé- rable, fiscalité lourde, coût du financement et son accès res- serré, et j’en passe), nous ne sommes pas non plus à l’abri de facteurs exogènes compte

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