FNH N_ 1206

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 29 AOÛT 2025

La marge de solvabilité du sec- teur a bondi à 354,7%, contre 330,4% en 2023. Cette amélio- ration est liée à la baisse des taux et à la bonne santé du marché boursier, qui ont généré une explosion des plus-values (+70%). Les stress tests confir- ment la résilience globale des compagnies d’assurances face à des scénarios macroécono- miques défavorables. Marchés de capitaux : Les investisseurs jubilent La Bourse de Casablanca a connu un millésime 2024 excep- tionnel. L’indice MASI a progres- sé de 22,16%, la capitalisation boursière a bondi de 20%, tandis que la volatilité moyenne a reculé à 8,3% contre 11% en 2023. Des performances qui se pour- suivent en 2025 avec pas moins de 30% de performances sur les 7 premiers mois de l’année. La liquidité a également connu une hausse marquée, à 12,45% en 2024 contre 8,88% un an aupa- ravant. Le PER global s’est établi à 21,7x, en progression par rap- port à 19,5x en 2023 mais reste à des niveaux soutenables. Sur le marché obligataire, les émissions du Trésor ont reculé à 183 milliards de dirhams (contre 255 milliards en 2023), mais l’en- cours a progressé à 753 milliards de dirhams. Du côté de la dette privée, les émissions ont bondi de 17%, atteignant 101,7 mil- liards de dirhams, avec une forte hausse des placements privés (+146 %). L’épargne nationale s’est égale-

Côté dettes, l’encours a atteint 427 milliards de dirhams, soit 27% du PIB, en hausse de 3,8%. Le crédit à la consommation tire la progression, tandis que les prêts habitat stagnent. Le taux de défaut des ménages s’est sta- bilisé autour de 10%, un niveau élevé mais jugé gérable. Les crédits bancaires aux entre- prises non financières pro- gressent timidement pour leur part, avec une hausse de 3% en 2024 pour atteindre 634 mil- liards de dirhams. Leur taux de défaut reste élevé à 11,1%, ce qui correspond à 70 milliards de dirhams de créances en souf- france. L’endettement reste toutefois maîtrisé. Les dettes à moyen et long terme représentent 46% des capitaux permanents, un niveau soutenable. Mais les délais de paiement interentreprises conti- nuent d’éroder la trésorerie des entreprises, fragilisant ainsi une partie du tissu productif.

ment diversifiée. Les OPCVM ont vu leur actif net croître de 16,7% pour atteindre 653 milliards de dirhams, les OPCI ont progressé de 28% à 109 milliards, tandis que le capital-investissement a franchi le seuil de 3,14 milliards de dirhams, en hausse de 24%. Les infrastructures de marché - qu’il s’agisse de la Bourse, de Maroclear ou encore de la future Chambre de compensation - n’ont enregistré aucun incident majeur en 2024. Leur fiabilité est jugée satisfaisante. Le lancement du marché à terme, accompagné d’une Chambre de compensa- tion, est désormais en phase finale, les textes réglementaires étant déjà publiés. À l’issue de ce tableau de bord, une conviction s’impose: le Maroc dispose aujourd’hui d’un système financier robuste, liquide, solvable et bien enca- dré. Les banques et assurances

Le Maroc devra naviguer entre soutien à la croissance et préservation des équi- libres, dans un contexte mondial marqué par l’incertitude géopolitique.

tiennent la route, les marchés se diversifient, les réserves exté- rieures sont confortables. Mais des zones de vulnérabi- lité subsistent : le climat, les retraites, le crédit bancaire encore timide et l’endettement privé. Le pays devra naviguer entre soutien à la croissance et préservation des équilibres, dans un contexte mondial marqué par l’incertitude géopolitique et les transitions énergétique et numé- rique. En somme, si la stabi- lité financière est assurée, c’est une stabilité sous surveillance. Et dans la chronique écono- mique marocaine, l’histoire reste à écrire. ◆

Assurances : solvabilité exemplaire

Le secteur des assurances pour- suit sa croissance et confirme son rôle de pilier du système financier. Le chiffre d’affaires global a atteint 58,8 milliards de dirhams en 2024, en hausse de 5,1%, réparti équitablement entre les branches vie et non-vie. Le résultat net comptable s’est établi à 4,4 milliards de dirhams, en hausse de 2,9%. Le rende- ment des fonds propres s’est maintenu à un niveau solide de 9,6%.

Le tableau est moins reluisant du côté des régimes de retraite. Les régimes de base, publics comme privés, continuent de souf- frir de déséquilibres structurels. Certains indicateurs financiers se sont temporairement améliorés après les hausses salariales de 2024, mais la viabilité de long terme reste compromise. La CNSS bénéficie encore d’une démographie favorable, mais la sous-tarification des droits et l’assouplissement des conditions d’accès fragilisent sa soutenabilité. La réforme systémique, avec la création d’un pôle public et d’un pôle privé, est désormais incontournable pour assurer la pérennité du système. Déséquilibres structurels persistants Retraites

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