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ECONOMIE
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JEUDI 2 & VENDREDI 3 NOVEMBRE 2023
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Aide aux logements
◆ Ils estiment que le programme manque de précision et prônent des formules selon les spécificités de chaque région. Les petits et moyens promoteurs émettent quelques réserves L e nouveau programme d’aide aux logements est censé porter une nouvelle impulsion à l’immobilier au Maroc. Par C. Jaidani
Pour ce faire, il a été décidé de lever certaines restrictions, dont notamment la construc- tion de projets d’au moins 200 logements. De nombreux opé- rateurs de l’activité, notam- ment ceux de petite taille, ont accueilli cette disposition avec satisfaction. «Les petits promoteurs étaient exclus d’office des programmes de logements sociaux. Ils n’avaient ni les capacités tech- niques ni l’assise financière pour réaliser de tels projets. Les petites et moyennes villes attirent très peu les opérateurs du secteur qui, pour des raisons d’économie d’échelle et aussi de présence de la demande, préfèrent les grands projets afin de mieux rentabiliser leurs investissements», souligne Hicham Tamri, petit promoteur opérant dans la périphérie de Casablanca. Tout en saluant cette initiative,
d’autres promoteurs ont for- mulé quelques réserves, esti- mant que par le passé, les pro- grammes d’aide aux logements élaborés sans concertation avec les opérateurs de l’activité ont été voués à l’échec, ou du moins leurs objectifs n’étaient pas totalement atteints. Pour Mohamed Dahbi, vice- président de l’Union nationale des petits et moyens promo- teurs (UNPM), «le nouveau programme englobe certes de nombreux points positifs mais il existe des zones d’ombre. Nous manquons de plusieurs élé- ments pour avoir de la visibilité. Force est de constater que ce programme est lancé alors que l’ancien est toujours en vigueur. Cela devrait perturber le mar- ché, surtout que de nombreux promoteurs ne peuvent investir tant qu’ils n’ont pas liquidé leurs stocks. Dans le cas échéant, ils doivent sacrifier leurs marges pour rester compétitifs, car la nouvelle formule est plus attractive. Les acqué- reurs vont choisir le produit à 300.000 DH plutôt que celui à 250.000 DH car il offre une plus grande sub- vention. Du coup, leur coût d’achat est réduit. D’autant que ces produits peuvent être plus spacieux avec une qualité meilleure». S’agissant de la sous-décla- ration, appelée communément «le noir», Dahbi explique que «contrairement à ce qui a été véhiculé lors de la présenta-
tion du nouveau programme, le phénomène du «noir» devrait persister. C’est une pratique ancrée dans le marché. Il est très difficile de tout contrôler. Certains opérateurs devraient profiter de cet environnement de confusion pour continuer à exiger des dessous de table. C’est pour cela qu’il est impor- tant de clarifier le cahier des charges pour qu’il englobe aussi les permis d’habiter déli- vrés avant 2023. Il permettra d’augmenter la concurrence et les offres disponibles». Le vice-président de l’UNPM critique également la non-prise en considération des doléances des professionnels du sec- teur, qui ont prôné à plusieurs reprises le lancement de pro- duits en fonction des spécifici- tés de chaque région. «Le coût de production dif- fère d’une région à une autre. Celui du foncier, principal para- mètre dans l’acte de bâtir, n’est pas le même à Casablanca ou Rabat que dans des villes comme Khénifra ou Taza. Dans les zones à forte concentra- tion démographique et urba- nistique, il est difficile de trou- ver des parcelles de terrains à des prix compétitifs. Les for- mules d’aides aux logements standards ont montré leurs limites. Toutes les stratégies sectorielles nécessitent un dia- logue avec tous les intervenants concernés. Il est opportun de prendre également l’avis du citoyen marocain», conclut-il. ◆
Selon les projections du dépar- tement de l’habitat, il permet- tra d’augmenter l’accès à la propriété et donner un nouvel élan au secteur fortement péna- lisé par une mauvaise conjonc- ture. Lors de la présentation du programme, Fatima Zahra El Mansouri, ministre de l’Amé- nagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a noté que «l’objectif est d’augmen- ter la production de 10% par an, dans l’objectif de réduire progressivement le déficit d’ici 2030. L’initiative devait élar- gir le nombre de promoteurs éligibles tout en assurant une bonne couverture régionale».
Dans les zones à forte concentra- tion démo- graphique et urbanistique, il est difficile de trouver des parcelles de terrains à des prix com- pétitifs.
Les promoteurs regrettent que plusieurs de leurs doléances n’aient pas été prises en considération.
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