P OLITIQUE
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JEUDI 2 & VENDREDI 3 NOVEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Palestine – Israël
◆ Les combats sanglants entre le Hamas et Tsahal s’intensifient à Gaza. ◆ La «solution à deux Etats» s’apparente de plus en plus à une vieille chimère politique. ◆ Toute chance de paix durable entre la Palestine et Israël est en ce moment largement compromise. La paix improbable
Conséquence : les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis plusieurs années, en raison de la persis- tance des autorités d'occupation israéliennes dans leurs projets de colonisation de la Cisjordanie et d'Al Qods-Est, en cours depuis 1967. De même, le statut de Jérusalem est un point de dis- corde majeur. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État, tandis qu'Israël considère Jérusalem dans son ensemble comme sa capitale. Pourtant, aujourd’hui, le maigre espoir d’une paix durable repose sur la solution à deux États, notam- ment un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Al Qods-Est comme capitale, vivant côte à côte avec l'État d'Israël. Une solution toujours défendue par le Roi Mohammed VI, pré- sident du Comité Al Qods, qui rappelait encore une fois, dans un message adressé en février dernier aux participants à la Conférence de haut niveau sur la protection et le soutien à la ville d'Al Qods tenue au Caire, que «les actions systématiques, menées au grand mépris du droit international et des résolutions onusiennes, ne per- mettent pas d’instaurer un climat de confiance et elles sapent la possibilité même de parvenir à un règlement durable fondé sur l’exis- tence de deux Etats vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité». Les accords d'Abraham com- promis ? Bien que les obstacles soient nombreux, des efforts diploma- tiques intenses continuaient
à être déployés en faveur de la paix. Les accords d’Abraham de 2020, orchestrés par l’ancien pré- sident américain Donald Trump, s’inscrivent dans cette optique. Ils ont permis de normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes (Emirats Arabes Unis et Bahreïn d’abord, puis Maroc et Soudan), marquant un chan- gement significatif dans la dyna- mique régionale. Il s’agissait éga- lement de renforcer la coopération régionale entre Israël et les pays arabes pour contrer les menaces iraniennes. Surtout, les accords d’Abraham devaient permettre que se concrétise la solution à deux Etats soutenue par la majorité de la communauté internationale. L’on constate cependant qu’ils n’ont pas résolu les problèmes fondamentaux du conflit israélo- palestinien. Comme en témoigne la guerre sanglante entre le Hamas et Israël, poussant la rue arabe à dénoncer vivement la normalisa- tion avec l’Etat hébreu, considérée comme une trahison des droits des Palestiniens. Elle estime que la normalisation devrait être pré- cédée d'un règlement du conflit israélo-palestinien, y compris la création d'un État palestinien indé- pendant. Les partisans de la nor- malisation mettent par contre en avant les avantages économiques potentiels, la possibilité d'une coopération régionale accrue et le désir de mettre fin à des décennies de conflit. Convenons-en : l'escalade actuelle de la violence et les désaccords persistants sur des questions telles que les frontières, les colonies et le statut de Jérusalem rendent la perspective de paix difficile. Pour ne pas dire impossible. ◆
L'escalade actuelle de la violence à Gaza compromet sérieusement les accords d’Abraham.
sive en territoire israélien. Les violences meurtrières actuelles semblent acter l’enterrement défi- nitif de toute perspective de paix entre Palestiniens et Israéliens, dans ce conflit caractérisé par des décennies de violence, de négo- ciations avortées et d'effusions de sang. Une perspective de paix qui était déjà hypothétique avant ce fameux 7 octobre, eu égard à la politique de colonisation oppres- sive des territoires palestiniens menée par Israël et aux nombreux points de discorde entre les deux parties. L'une des principales sources de tension est la délimitation des frontières entre Israël et un futur État palestinien. Les implanta- tions israéliennes en Cisjordanie, considérées illégales par de nom- breuses résolutions de l'ONU, attisent les dissensions et nour- rissent les troubles. Et ce, d’autant que cette politique d’annexion des territoires palestiniens se fait en toute impunité, entraînant le déplacement forcé de millions de Palestiniens, dont les terres ont été confisquées.
L’ offensive israélienne à Gaza s’intensi- fie. «L’armée israé- lienne a attaqué environ trois cents cibles», rapporte lundi Tsahal, qui fait état de plusieurs membres du Hamas tués lors de combats au sol et de frappes aériennes. Ces dernières font de plus en plus de victimes innocentes : selon le Hamas, pas moins de 8.000 Palestiniens ont été tués, en majo- rité des civils, et dont près de la moitié sont des enfants depuis le début de la guerre. Cette escalade de violence va for- cément entraîner une augmenta- tion significative du nombre de vic- times, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, refuse tout cessez-le-feu. Points de discorde Le conflit israélo-palestinien a pris une nouvelle tournure et une dimension autrement plus impor- tante depuis le 7 octobre dernier, quand le Hamas a mené une offen- Par D. William
Les implan- tations israé- liennes en Cisjordanie, considérées illégales par de nombreuses résolutions de l'ONU, attisent les dissensions et nourrissent les troubles.
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