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JEUDI 2 & VENDREDI 3 NOVEMBRE 2023
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Tinariwen ◆ Le vendredi 17 novembre, le stade du R.U.C., à Casablanca, vibrera au son envoûtant du «Blues touareg». Tinariwen, le légendaire groupe originaire du nord-est du Mali, sera de passage à l'occasion du Festival L’Boulevard. Le Blues touareg au-delà des frontières
non seulement célébrait la révolte, mais la nourrissait également. Leurs cassettes musicales se sont répandues à travers le désert, formant ce que leur ancien mana- ger, Andy Morgan, appelait la «ghetto-blaster grapevine». Leurs chansons étaient par- fois la seule musique enregis- trée que l'on pouvait trouver dans les régions isolées du Mali touchées par les com- bats. En 1992, un traité de paix a mis fin aux combats de Tinariwen, mais les années qui ont suivi ont été mar- quées par la confusion et le tribalisme parmi les Touaregs. Tinariwen a com- mencé à chanter pour l'uni- té, mais a également expri- mé son soutien au MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad). Ils ont également abordé des thèmes plus profonds, réflé- chissant sur l'efficacité de la révolte et la nécessité de préserver leurs traditions tout en embrassant le progrès et les nouvelles idées. La musique de Tinariwen est le reflet de leur histoire mouvementée, de leur lutte pour la reconnaissance et de leur désir de faire entendre leur voix. Leur passage à Casablanca lors du Festival L’Boulevard sera une occa- sion unique de plonger dans l'univers fascinant de ce groupe emblématique. Voire, la magie du Blues toua- reg, une musique qui trans- cende les frontières et les époques. ◆
Pochette de leur neuvième album, «Tassili», sorti le 29 août 2011.
influences américaines. La musique nomade de Tinariwen parle à chaque ter- rien. Soit. Les entendre pour la première fois est une expé- rience que l'on n'oublie pas. On pourra toujours mégoter sur les costumes traditionnels arborés sur scène, qui, par leur côté folklorique et colo- ré, édulcorent légèrement la profondeur de leur musique désertique. Mais qu'importe, là n'est pas l'essentiel. Flashback Dans les années 80, le défunt leader libyen Kadhafi offrit une formation militaire aux Touaregs, un appel auquel des milliers de personnes répondirent, y compris les membres fondateurs de Tinariwen. Ils se rencon- trèrent dans un camp d'en- traînement libyen et y jouèrent leurs premières mélodies.
À la demande de Kadhafi, ils interprétèrent même une chanson pour lui. C'est en Libye que le dégingandé et discret chef de Tinariwen, Ibrahim Ag Alhabib, déve- loppa le son caractéristique du groupe. Dans leur langue tamashek, leur style est souvent simplement appelé «musique de guitare», une désignation appropriée étant donné que le groupe peut compter jusqu'à six guita- ristes, créant ensemble un drone du désert, un mélange de John Lee Hooker et de sonorités traditionnelles touarègues. Au début des années 1990, les Touaregs se sont révoltés à nouveau au Mali, renforcés par leur formation libyenne, et les membres de Tinariwen se sont joints au combat. Tinariwen a continué à faire de la musique rebelle, qui
L es Touaregs, peuple nomade du Sahara, ne connaissent pas de limites, que ce soit géographiques ou musicales. Les frontières déjà tracées ne peuvent contenir la musique qui se propage librement à tra- vers le désert. Depuis les années 80, Tinariwen élec- trifie une matrice musicale ancrée dans la mémoire ber- bère. Cependant, leur son est bien éloigné des mélanges synthétisés de la World music. Leurs guitares élec- triques pleurent, caressent et rugissent à travers d'anciens amplis, créant une mélodie qui évoque les bayous amé- ricains. Tinariwen incarne un Blues sans frontières, équili- brant harmonieusement ses racines berbères avec les Par R. K. Houdaïfa
Leurs gui- tares élec- triques pleurent,
caressent et rugissent à travers d'an- ciens amplis, créant une mélodie qui évoque les bayous amé- ricains.
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