FORTS de leur EXPÉRIENCE
Vivre l’interculturalité, grandir ensemble Pour la énième fois déjà, mon épouse et moi-même (tous deux enseignants du primaire à la retraite) avons enseigné au Centre de formation des enseignants (CEFE) de l’église évangélique du Tchad à N’Djamena. Nos élèves étaient de futurs ensei- gnants ou des personnes déjà expérimentées, âgés de 19 à 48 ans. Ces séjours représentent pour nous, tout comme pour les étudiants, des expériences interculturelles pleines de dé- fis, mais aussi enrichissantes. Nous avons par exemple été étonnés de voir le défi que dé- couper du papier avec des ciseaux représentait et nous nous sommes réjouis de les voir rayonner lorsqu’ils ouvraient leurs découpages. Nous avons abordé bien des sujets par des jeux d’apprentissage simples, et ont célébré leurs victoires. Nous sommes allés voir nos étudiants pendant leurs stages. Les retours que nous leur donnions nécessitaient du doigté, car cette école privée fait partie des bons lieux d’enseigne- ment de la ville. La pauvreté omniprésente limite les écoles et les enseignants dans leur épanouissement. Crayons, gommes ou taille-crayons sont des achats qu’il faut planifier. Les écoles elles-mêmes manquent de papier, de ciseaux ou de colle. Il est donc dif- ficile de mettre en œuvre une pédagogie créative. Mais nous sommes impressionnés par la résilience dont font preuve les Tchadiens pour surmonter leurs problèmes, leurs restrictions et leurs souffrances. La foi apporte soutien et espérance. De nombreuses personnes sont sensibles aux soutiens et aux encouragements pour le dé- veloppement de leur personnalité. C’est, à notre avis, le fon-
dement le plus important d’un bon travail éducatif. Un défi pour nous a été la gestion du temps façon tchadienne, souvent inefficace à nos yeux. Chaque culture a ses forces et ses faiblesses. En comprenant que nous pouvons apprendre les uns des autres, nous gérons mieux ces différences. De nom- breuses rencontres et discussions personnelles nous ont enri- chis. Outre l’école, nous avons également vécu des rencontres internationales à la maison d’accueil avec des personnes qui nous ont fait part de leur expérience tchadienne. Notre hori- zon s’est élargi vers le sud et nous espérons que les personnes avec lesquelles nous avons pu cheminer profiteront des im- pulsions venues du nord.
Doris et Andreas G. racontent ce qu’ils ont vécu pendant leurs courts séjours en tant qu’accompagnateurs de stages et formateurs dans le projet ProRADJA’(Tchad).
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