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FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 25 AVRIL 2024
Filière laitière
Un secteur à la peine Confrontée à une sécheresse sans précédent, les impacts de la pandémie et les répercus- sions de la guerre en Ukraine, la production laitière nationale est mise à rude épreuve.
L'importation de lait en poudre est deve- nue une solution temporaire pour com- bler le déficit en lait frais. Cependant, bien que cette stratégie soit efficace à court terme, elle soulève des questions sur sa durabilité économique et écolo- gique à long terme. En termes de développement durable, l'innovation technologique et l'adoption de pratiques agricoles plus résilientes pourraient jouer un rôle crucial. Le retour aux pratiques traditionnelles et l'utilisa- tion de races bovines locales, adaptées aux conditions climatiques rigoureuses, sont également envisagés. Pour atteindre l'autosuffisance laitière, le Maroc doit non seulement augmenter sa production, mais aussi réduire sa dépendance aux marchés extérieurs en fortifiant son secteur agricole local. Cela nécessite un plan stratégique national qui intègre les subventions actuelles, les améliorations technologiques et un sou- tien accru aux petits et moyens produc- teurs. La combinaison de politiques sou- tenues, d'innovations technologiques et d'un retour judicieux aux pratiques tra- ditionnelles pourraient ouvrir la voie à un avenir plus résilient et autonome pour la filière laitière marocaine. ◆
A
Par K. A.
u cœur de l'économie agricole marocaine, la filière laitière est un secteur clé pour l'au- tosuffisance alimentaire du pays. Toutefois, elle se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins, confrontée à d'importants défis, notamment climatiques et économiques, qui menacent sa stabilité et sa capacité à subvenir aux besoins de la population en produits laitiers. En 2019, la produc- tion annuelle de lait au Maroc atteignait 2,55 milliards de litres. Cette production a légèrement diminué en 2020, s'établissant à 2,5 milliards de litres, avant de chuter à 2 milliards en 2022, marquant une baisse de 21%. Avec la réduction significative du nombre de vaches laitières et une augmen- tation drastique des prix des aliments pour bétail, qui ont grimpé jusqu'à 88%, de nom- breux producteurs, poussés au désespoir, ont vendu leur cheptel pour se tourner vers d'autres activités professionnelles.
les conditions climatiques, les reliefs et les zones irriguées, divisant le pays en trois principales régions d’élevage. Les zones majeures comprennent le Souss, Tadla-Doukkala-Chaouia et l’Orien- tal. Les zones intermédiaires incluent Marrakech-Safi et Fès-Meknès, tan- dis que les zones moins importantes englobent Draa-Tafilalet et le Sud du pays. La sécheresse, devenue un phénomène de plus en plus récurrent au Maroc, met à rude épreuve les ressources en eau déjà limitées, essentielles pour le pâturage et l'alimentation du bétail. La réduction des précipitations a entraîné une diminution considérable des ren- dements fourragers, base de l'alimenta- tion du cheptel laitier. Pour pallier cette situation, le gouvernement a pris des mesures telles que la subvention des ali- ments composés et l'abolition des droits de douane sur certains intrants agricoles pour soutenir les producteurs locaux.
Distribution géographique de l'élevage L'élevage au Maroc est réparti selon
La production laitière a légèrement diminué en 2020, s'établissant à 2,5 milliards de litres, avant de chuter à 2 milliards en 2022, marquant une baisse de 21%.
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