Argenteuil_2014_12_17

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Monique Lépine se livre une dernière fois

FREDERIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca

LACHUTE I «Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je parle en public, j’arrête aussi mes interventions dans les médias et je retourne à ce que j’ai choisi parce que j’ai maintenant 77 ans». C’est l’un des temps forts de la conférence que Monique Lépine a animée le 11 décembre à la salle du conseil de la Ville de Lachute dans le cadre de la journée de ré"exion organisée par Carrefour des femmes.

Photos Frédéric Hountondji

Monique Lépine faisant sa conférence

Sur la photo, à côté de roses blanches, étaient allumées 16 chandelles en souvenir des 14 femmes tuées par Marc Lépine à la Polytechnique de Montréal et de deux femmes, Aylin Ottano Garcia et Manon Trottier.

EN ACTION

de famille de cette dernière.

L’organisme marquait ainsi le 25e anni- versaire du tragique événement de l’École polytechnique de l’Université de Montréal. Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, alors étu- diant, avait tué 14 femmes dans l’établisse- ment, a!rmant haïr le féminisme. Mme Lépine, sa mère, a expliqué aux citoyens venus nombreux l’écouter, que son mari, Rachid Liass Gharbi, l’avait aban- donnée avec ses deux enfants qui avaient cinq ans et trois ans. «Je ne l’ai jamais revu depuis 1971, mes enfants ne l’ont jamais connu et il ne payait pas sa pension alimen- taire», s’est o"usquée la conférencière qui dit s’être débrouillée toute seule comme mère monoparentale. Colères refoulées Pour tenter d’expliquer ce qui a pu conduire son #ls de 25 ans à commettre le crime, elle a évoqué des blessures émotion- nelles qu’elle a dé#nies par le rejet, l’aban- don, le sentiment d’être trahi et de ne pas être aimé. Pour elle, c‘est l’expression de l’accumulation d’émotions refoulées sous forme de violence. «Quand on refoule les émotions à un moment donné, elles dé- bordent comme un volcan et ça devient un drame, a-t-elle analysé. Je pense que mon #ls avait beaucoup de violence en lui, ce sont des colères refoulées.» Elle a estimé qu’il en voulait certainement à son père, quand, adolescent, il a demandé et obtenu, comme cadeau d’anniversaire, un changement de nom. Gamil Rodrigue Liass Gharbi est devenu Marc Lépine: Marc, qui est le prénom du mari d’une des meil- leures amies de sa mère et Lépine, le nom

Elle recommande le pardon «Qu’est-ce qu’un enfant de trois ans ou cinq ans peut comprendre quand du jour au lendemain, le père est parti, que l’on doit laisser la maison familiale qui était pour- tant une très belle maison, que la maman qui restait à la maison doit retourner sur le marché du travail parce qu’elle est respon- sable, s’est-elle indignée. Imaginez-vous la lourdeur à porter pour les enfants suite à un divorce?» Deux ans plus tard, sa #lle de 27 ans, traumatisée par les événements, verse dans la drogue et meurt d’une surdose de stu- pé#ants. Désormais seule, elle a con#é à l’assistance que deux choses l’attachaient encore à la vie: son travail qui lui permet de payer son loyer et l’Église qui lui apporte beaucoup de réconfort. «En plus d’avoir perdu mon enfant, j’avais la honte de la stigmatisation sociale», s’est- elle apitoyée sans manquer d’enseigner que le seul antidote à la honte est le pardon. La victime face à la justice pénale La commémoration des victimes de la Polytechnique de Montréal par le Carre- four des femmes du Grand Lachute a été l’occasion pour Samy Jade, #nissante au baccalauréat en criminologie, de faire un exposé sur la place de la victime dans le système de justice pénale. Elle a mention- né qu’actuellement, la victime a une place de témoin parce que c’est l’État qui prend en charge tout le processus judiciaire. «On la considère comme la témoin principale du crime qui a été commis contre l’État, a- t-elle commenté. Or, en fait, c’est un crime qui a été commis contre elle.» Mme Jade a cependant admis l’existence de lois et de déclarations en matière de reconnais- sance des droits, mais a déploré qu’elles soient sans force exécutoire. Par ailleurs, Mme Line Monette, présidente de l’Asso- ciation féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS-Lachute), a présenté une communication sur le rôle, les objectifs et les réalisations de son organisme. (FH)

ROUTE DES GERBES D’ANGELICA MIRABEL Connaissez-vous Lucilla Albernaz? La voici en pleine action dans la fabrication des meilleurs biscuits de Noël. Elle et ses partenaires confectionnent également des chips aux pommes, des tourtières, des tartes et bien d’autres petites gâteries sur la Route des Gerbes d’Angélica, à Mirabel, dans le Rang Saint-Vincent. Même que, le VRAI PÈRE NOËL leur rend visite toutes les fins de semaine jusqu’au 21 décembre dans un “Royaume illuminé” de 70 000 lumières.

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