Carillon_2017_07_20

Un garçon devenu homme très tôt Le prêtre François Kibwenge fait par- tie d’une fratrie de 10 enfants. Son père et sa mère ont eu six enfants, dont deux qui décèderont quelques années plus tard. Sa mèremeurt lorsqu’il est âgé de trois ans, lors d’un accouchement. Son père s’est remarié quelques années plus tard et a eu quatre enfants avec sa nouvelle femme. « Ma mère est décédée à la suite de l’accouchement de l’une de mes petites sœurs. Je n’ai d’ailleurs connu l’existence de ma sœur qu ’à l’ âg e de 10 ans. Je ne sais pas pourquoi on me l’a caché. C’est ma grand-mère qui l’a élevée et ma grand-mère habitait loin. Les moyens de transport sont difficiles en Afrique », a commenté le père François Kibwenge. C’est donc avec son père (maintenant décédé) que le prêtre a grandi. Il voyait son père comme un héros et explique qu’il lui doit tout. « J’ai vécu avecmon père, c’ était tout pour moi mon père, c’était mon héros. Et en Afrique, la famille est très importante. Quand mon père n’était pas là, ce sont les amis ou le voisin qui s’occupaient de nous », a livr é le prêtre. Lorsqu’il était jeune, il allait à l’école de son village durant la journée et vivait une enfance heureuse auprès de ses amis et des gens qui l’entouraient dans son village natal. Le sport, les jeux et les histoires racontées autour du feu faisaient partie de son quoti- dien de jeunesse. Il en garde de très bons souvenirs et raconte avoir été, très jeune, livré à lui-même pendant que son père travaillait dur dans une usine d’huilerie à plusieurs kilomètres de lamaison familiale. « Mon père travaillait dur, mais tout le monde s’occupait de moi, de mes frères et de mes sœurs, s’est-il rappelé. Les voisins ou les amis étaient toujours avec nous, a-t-il déclaré. Le soir, on allait parfois chez moi avec mes amis et mon père nous racontait des histoires autour du feu. On a grandi comme ça. On allait à la pêche et le samedi soir c’était la danse. J’étais un bon danseur. J’ai perdu le réflexe, mais oui, tout lemonde dansait. Tout le monde était invité avec des tam-tam. Tout le monde chantait. » Son père l’a toujours poussé à devenir un homme bon, honnête et à faire des études. « Le jour où j’ai eumon doctorat, ici

à l’Université d’Ottawa, je voulais remettre ça à mon père, a déclaré le prêtre. Mais il était mort, il m’a toujours poussé à étudier. Malgré mes bonnes notes, il me disait toujours tu peux faire mieux. Il est décédé à 67 ans, un an après mon arrivée au Canada. » Sa prêtrise se situe à deux niveaux Après des études dans un séminaire au Congo et des études supérieures à Ottawa, l’abbé François Kibwenge s’engage solennel- lement pour servir Dieu. Cet engagement résulte d’un appel de Dieu, lorsqu’il était jeune, et d’une rencontre avec le prêtre Jean Célestin, qui est originaire du Congo. Son appel à servir l’Église a pris toute sa dimen- sion lors d’une excursion organisée par le prêtre Jean Célestin (maintenant décédé) qu’il considérait comme un deuxième père. « Le prêtre Jean Célestin a changé ma vie, il était comme notre deuxième père. Le prêtre était d’une grande bonté, généreux et attentionné. Mon premier livre, je lui ai dédié. On était tous les jours chez lui. Il nous aidait beaucoup », a mentionné le prêtre. Durant un été au Congo, une excursion est organisée par le père Jean Célestin. Durant trois jours, François Kibwenge et son frère ainsi que plusieurs jeunes partiront dans en forêt, comme le font les scouts au Canada, pour apprendre à vivre dans un milieu différent et à faire diverses activités. « Un jour, on était tous en pleine forêt et nous n’avions plus rien à manger. Il nous restait que du maïs et on en pouvait plus. On est allé voir le prêtre, il nous a donné une note pour que le responsable dumagasin le plus proche de la forêt nous donne àmanger, comme du riz et du sucre, a poursuivi le père. Sur le chemin en direction du petit supermarché, mon frère voulait repasser par la maison, car il pleuvait beaucoup ce jour-là. Mais avec la pluie, le papier donné par le prêtre était trempé. Mon frère a donc imité la signature du prêtre et a refait un papier. » C’est alors que son frère et lui se rendirent au supermarché, mais malheureusement pour les deux compères, le commerçant a reconnu la fausse signature du frère du prêtre François Kibwenge. « Tu imagines ! J’étais mal à l’aise, lemonsieur nous a attrapés par la main pour nous accuser devant le prêtre Jean Célestin et lui dire que des enfants

François Kibwenge dans l’église Saint-Pierre-Apôtre de Hawkesbury. —photo Elise Merlin

avaient voulu imiter sa signature. Le prêtre nous a regardés, nous a refait une feuille et a dit au commerçant de nous donner à manger, a-t-il relaté. Ensuite le prêtre nous a fait une petite leçon. Il a expliqué à mon frère que si dans la vie il continuait à faire comme ça, il passerait sa vie en prison et que l’on n’imite pas la signature d’une personne. Juste cette phrase, elle a été dans ma tête

très longtemps. J’étais jeune et j’apprenais la vie, les choses à ne pas faire ou à faire », a-t-il conclu. Le curé François Kibwenge s’est finale- ment très vite adapt é à la communauté à laquelle il est très attaché. Il est très souvent sollicité pour réaliser des prières ou des délivrances.

Les vacances

Précisions Le Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell (CSEPR) a tenu à apporter des précisions suite à la publication de l’article intitulé Augmentation du salaire minimum : une proposition qui ne fait pas l’unanimité , publié dans Le Carillon la semaine dernière. « Cette nouvelle est certainement préoccupante puisque nous sommes dans une région où les PME sont majoritaires et qu’une hausse si rapide du salaire minimum aura des impacts importants à plusieurs niveaux, a déclaré Carole Muise, l’agente de communications du CSEPR. Notamment, la hausse des coûts d’opération pour les entreprises, qui se traduiront possiblement par une hausse des prix de vente des produits et services dans la région. La hausse aura aussi des effets sur les salaires des individus qui ont des compétences et de l’expérience supplémentaire et qui gagnent déjà 15 $ l’heure, puisqu’ils voudront certainement que leurs compétences soient reconnues par leur employeur et que leur salaire soit ajusté en fonction de cette nouvelle réalité. Ceci se reflétera certainement sur l’ensemble des employés de l’entreprise. La charge financière additionnelle pourra aussi avoir un impact sur le nombre d’employés embauché pour faire un travail, ce qui se traduira en bout de piste par une surcharge de travail pour les employés déjà en poste. De plus, étant situées en bordure du Québec, les entreprises ontariennes pourraient décider de déplacer leurs opérations au Québec. C’est sans compter les entreprises québécoises qui ont des installations du côté ontarien qui pourraient décider de relocaliser leurs opérations. Bien que le Centre comprenne les fondements visés par cette annonce, les impacts possibles de cette nouvelle réalité sont certainement inquiétants. »

Nos bureaux seront fermés la semaine du 23 juillet. Pour la publication du jeudi 27 juillet nous devançons l’heure de tombée au mercredi le 19 juillet à 15h (commercial et classées). Prenez note qu’il n’y aura pas de publication les semaines du 30 juillet et 6 août.

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Le jeudi 20 juillet 2017

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