CARDIO H - N°71 / OCTOBRE 2025
Dr UHRY : Est-ce que c’est une procédure qui peut se compliquer ? Quel est le taux de complication ? Dr ROSENCHER : Tu dis que la technique à 20 ans c’est vrai, le problème est que l’on a réservé cette technique aux patients les plus à risque. Parce qu’au début, il y avait pas mal de compli- cations. Pour une procédure qui est faite en prévention primaire, chez des patients asymptomatiques, juste pour diminuer un risque, il y avait un taux de complication au- tour de 5 %, notamment d’épanchement péricardique, de tamponnades qui étaient beaucoup trop importants pour proposer ça à tout le monde. Là dans les dernières études et notamment avec l’arrivée de l’AMULET aux États-Unis, ils ont des taux de complication de moins de 1 %. Et ce qui est super intéressant, c’est que ce soit dans les centres qui ont énormément l’habitude mais aussi dans les centres où ils font moins de 10 cas par an que les taux de complication sont très faibles, c’est ça qui va vraiment changer la donne.
Dr ROSENCHER : Alors oui bien sûr, j’ai créé un réseau : Je suis dans une structure qui est libérale, c’est particulier par rapport au CNCH, où le réseau est principalement un réseau de ville, des cardiologues et puis également des néphrologues qui sont aussi libéraux, des neurologues libéraux, etc... et ce n’est pas le plus simple. Le plus simple est bien sûr d’être dans une structure hospitalière où il y a déjà sur place un service de neurovasculaire parce que c’est eux pour l’ins- tant qui adressent le plus de patients et il y aura les gas- troentérologues et aussi des urologues. Dr UHRY : On a tout intérêt à communiquer auprès des autres spécia- lités pour les informer de la technique... Dr ROSENCHER : Oui tout à fait, car c’est quelque chose qui n’est pas connu. Mais encore une fois, ça c’est à l’heure actuelle. Si demain on arrive à prouver que ça fait mieux que les anticoagu- lants, il n’y aura plus besoin de communiquer, je pense qu’il y aura trop de boulot. Dr UHRY : Tu penses que ça va exploser dans les prochaines années ? Dr ROSENCHER : J’attends vraiment le résultat des deux études. Là il y a l’étude OPTION qui a été présentée à l’AHA en novembre 2024, c’était la fermeture de l’auricule pendant une procédure d’ablation ou juste après et ça a donné des super bons résul- tats, puisqu’ils ont autant de complications is- chémiques et moins de complications hémorra- giques. Donc j’espère que ça sera ça que l’on aura avec les deux autres grosses études et s’il y a ça, cela va changer les recommandations. Dr UHRY : Oui, donc une technique en plein essor et tu disais que maintenant on pourrait combiner bientôt ablation de FA et puis dans la foulée faire une fermeture d’auricule gauche. Merci Julien pour cet éclairage.
Dr UHRY : Quel est le taux de succès ?
Dr ROSENCHER : C’est plus de 95 % dans pour les deux types de prothèses. Dr UHRY : Donc les patients vont vraiment tirer un bénéfice de la fer- mure ? Dr ROSENCHER : C’est ça qui est vraiment intéressant et c’est ça qui va changer la donne, c’est le fait que ce soit aussi efficace que le traitement anticoagulant en terme d’AVC globalement quel que soit le type des études qui sont faites. C’est ça que l’on retrouve, une efficacité identique. En revanche bien sûr, moins de saignements, puisqu’ils ont moins d’an- tithrombotiques. Et plus on attend, et c’est pour ça que les études elles sont un peu longues à arri- ver, parce qu’elles sont sur 3 ans, plus on attend, plus la différence se fait entre les groupes puisque les gens qui n’ont pas de traitement anticoagulant saignent moins que les gens qui ont un traite- ment anticoagulant, ça paraît normal. Dr UHRY : Tu as réussi à créer un réseau, une filière pour que l’on t’adresse les patients ?
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