CARDIO H - N°71 / OCTOBRE 2025
Place des techniques d’assistance Clément DELMAS & Alexandru MISCHIE
Interview de Dr Clément DELMAS 1 Place des techniques d’assistance Réalisée par Dr Alexandru MISCHIE 2 1. CHU de Toulouse. 2. CH de Châteauroux;
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https://www.youtube.com/watch?v=WE40praRous Dr MISCHIE : Comment vois-tu l’avenir ? Est-ce qu’il y aura d’autres essais qui vont arriver ? Dr DELMAS : On a un certain nombre d’essai en cours. On a l’essai ULYSS, que nous coordonnons avec Laurent BONELLO à Marseille sur l’Impella CP percutanée dans le choc cardiogénique isché- mique, mais avec cette fois-ci des patients à la fois STEMI et nonSTEMI, avec un 1/4 des patients déjà inclus dans l’étude. Elle devrait nous aider à redéfinir le positionnement de cette pompe. Il y a un certain nombre d’études avec l’ECMO com- binée avec des techniques de décharge, ce qui était une des li- mites des études jusqu’à ce jour. Et il va falloir clairement arri- ver un jour à réellement mettre en place des réseaux en France entre les différences centres, les centres primaires sans coro, les centres avec coro qui sont la majorité des centres et puis les centres tertiaires dits « experts », où l’on va pouvoir discuter du projet surtout du patient. C’est ce qui manquait dans ces études-là, avec du coup un projet démarré et derrière pas de de possibilité de bridger vers de la transplantation ou de l’as- sistance cardiaque chronique. Donc il y a tout à faire et c’est ça l’intérêt. Dr MISCHIE :
Docteur Clément DELMAS, CHU de Toulouse nous parle de l’as- sistance circulatoire. Dr MISCHIE : Quelles sont les techniques d’assistance circulatoire en 2024 ? Dr DELMAS : En 2024 il persiste la première technique utilisée depuis plus de 50 ans, la contre pulsion, qui assure un débit assez faible finalement, mais qui peut parfois suffire, de l’ordre de 0,5 à 1 l. On a les techniques d’assistance de type pompe axiale, ce sont les systèmes Impella qui vont aspirer dans le ventricule gauche et réinjecter au-dessus de la valve aortique, et on a l’ECMO que tout le monde connaît, technique plus lourde avec oxygé- nateur et décarboxylation associée. Dr MISCHIE : Est-ce qu’il y a toujours une place, après toutes ces études que l’on a vu depuis quelques années, pour l’assistance circulatoire ? Dr DELMAS : C’est toujours l’objet de débat, parce qu’il est vrai que c’est phy- siopathologiquement intéressant. Cela assure un débit, on se dit que l’on va perfuser le cœur et l’aider à récupérer, perfuser les organes et lutter contre la défaillance multiviscérale. Néan- moins, c’est grévé d’un certain nombre de complication qui probablement impactent le pronostic. AA l’heure actuelle, on a plusieurs études qui sont qui sont sorties, qui permettent de bien redéfinir le positionnement. Quatre études sur l’ECMO, notamment, dans le choc cardiogénique essentiellement isché- mique, un petit peu de non ischémique, qui montrent que l’uti- lisation systématique versus le traitement médical standard n’a probablement pas d’intérêt (on paye les complications). Elles montrent aussi une problématique de sélection des malades. Et une étude récente, l’étude DanGer SHOCK, qui a montré avec l’Impella CP qui est la forme percutanée de ces pompes axiales, une amélioration du pronostic en termes de mortalité toute cause à 6 mois ou du critère combiné associant mortalité, assistance ou transplantation cardiaque. Avec des limites dans cette étude, une population très sélectionnée, des inclusions sur une dizaine d’années. Néanmoins, c’est la première étude positive dans le choc cardiogénique depuis l’étude SHOCK dans les années 2000.
Docteur Clément DELMAS, CHU de Toulouse nous parle de l'assistance circulatoi
AM : Quelles sont les techniques d'assistance circulatoire en 2024 ? CD : En 2024 il persiste la première technique utilisée depuis plus de 50 ans, la contre pulsion, qui a faible finalement, mais qui peut parfois suffire, de l’ordre de 0,5 à 1 l. On a les techniques d'assist axiale, ce sont les systèmes Impella qui vont aspirer dans le ventricule gauche et réinjecter au aortique, et on a l'ECMO que tout le monde connaît, technique plus lourde avec oxygénateu associée. Concernant certains essais qui ne sont pas positifs, c’est surtout à par le taux de complication. Est-ce que tu penses qu’avec la technique qui va évoluer, on espère dans les années à venir, les dispositifs plus miniatures, ça va aller dans un sens plus béné- fique ? Dr DELMAS :
Complètement. Il y a plusieurs choses... Il y a en effet l’évo- lution des techniques et des systèmes, ça c’est le côté indus- trie ingénierie, avec clairement des progressions et même au sein d’un même dispositif, des évolutions qui ont changé quand même la donne, des problématiques de déplacement qui entraînent de l’hémolyse, qui sont quand même moins fréquents. Et puis il y a l’expertise des opérateurs. Avant, mes collègues cardiologues interventionnels étaient peu enclins à utiliser des désilets de gros calibres. Désormais la cardiologie interventionnelle est aussi structurale, ce qui fait qu’ils utilisent ça tous les jours, et donc quand on leur propose un désilet de 14 French, finalement ça ne leur fait plus peur. L’implantation sous échographie permet de limiter les complications et puis toutes les techniques de pré-closing limitent aussi les compli- cations au moment du retrait. Donc clairement, tout est fait pour probablement améliorer cette balance bénéfice risque de l’assistance. Il faut rester néanmoins prudent sur les indications et du pourquoi on le fait. Dr MISCHIE : Merci beaucoup Dr DELMAS.
AM : Est-ce qu'il y a toujours une place, après toutes ces études que l’on a vu depuis quelques anné circulatoire ?
CD : C'est toujours l'objet de débat, parce qu’il est vrai que c'est physiopathologiquement intéres débit, on se dit que l’on va perfuser le cœur et l'aider à récupérer, perfuser les organes et lutter multiviscérale. Néanmoins, c’est grévé d'un certain nombre de complication qui probablement im AA l'heure actuelle, on a plusieurs études qui sont qui sont sorties, qui permettent de bien redéfin Quatre études sur l'ECMO, notamment, dans le choc cardiogénique essentiellement ischémique, ischémique, qui montrent que l'utilisation systématique versus le traitement médical standard n d'intérêt (on paye les complications). Elles montrent aussi une problématique de sélection des m récente, l'étude DanGer SHOCK, qui a montré avec l'Impella CP qui est la forme percutanée de ces amélioration du pronostic en termes de mortalité toute cause à 6 mois ou du critère combiné assistance ou transplantation cardiaque. Avec des limites dans cette étude, une population trè
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