apprenait les danses traditionnelles de Guyane. Maman n'était pas portée sur les danses folkloriques. Papa oui, il dansait par- fois: il était issu de la communauté des savanes, de Trou Poissons à Iracoubo. Grâce à l’UGAG, j'ai pu d'une part découvrir les danses, mais aussi le créole, parce que mes parents ne nous parlaient pas le créole à la maison. L’association m’a permis de décou- vrir tout un pan ignoré de ma cultu- re et de m’y immerger. Mes relations avec Henriette étaient très conviviales et j’ai peu à peu pris de l’assuran- ce au sein de l’UGAG. J’ai un certain franc parler et lorsque nos points de vue diver- geaient je le lui disais ; ça se passait plus ou moins bien, elle avait une forte personnalité, Henriette. Elle avait l'impression que lors- qu’elle faisait tout elle-même, c'était mieux. Elle avait du mal à déléguer.”
et brassée par les Guyanais résidant à Paris, va parfois bien au- delà de ce que l’on pense. Elle a été un vecteur de découverte identitaire, pour Eliette Golitin , Vice-Présidente de l’UGAG : “ Je suis arrivée à Paris en 1963, j'étais très jeune et mes parents ne fréquentaient pas le milieu associatif : ils nous faisaient visiter des musées, des châteaux. Lorsque j'ai découvert l'UGAG, j’avais déjà plus de vingt ans. J’ai vu qu'il s’y passait des choses intéres- santes. Dès qu’une occasion se présentait, dès que je le pouvais, j’assistais aux événements de l'UGAG. C'était très animé : chaque étudiant qui arrivait à Paris avait la référence l'UGAG parce qu'à l'époque les services sociaux n'étaient pas aussi développés qu'actuellement. On leur donnait le contact de Henriette Dorion- Sébéloué, et tous venaient la voir : elle les guidait, elle les mar- rainait et les dirigeait vers les démarches qu'ils avaient à faire. Avec Emile et Francine Pawilowski et leur groupe, Patawa, on
Marie-Laure Phinéra-Horth a succédé à Rodolphe Alexandre à la mairie de Cayenne en 2010, lorsque ce dernier est devenu prési- dent du conseil régional. Elle a été réélue maire en 2020, avant de devenir la première femme sénatrice de la Guyane, en sep- tembre de la même année. Marie-Laure Phinéra Horth : “J’ai souvent croisée Henriette quand j'étais maire de la ville de Cayenne : on nous invitait à la mairie du 6 ème , à Paris, où il y avait souvent des manifestations guyanaises. J’étais généralement accompagnée de mon oncle, Joseph Horth, dont Henriette était la cousine. Elle m'aimait beau- coup, on discutait, mais c'était une femme qui était assez parti- culière. Elle savait ce qu'elle voulait, elle était un peu autoritaire, je vais dire. C’est toujours elle qui devait avoir le dernier mot, c'est elle qui savait. J’en tenais compte. Je suis bien sûr toujours en contact l’UGAG et son président, François du Boulay. Lorsqu’on m’a contactée pour faire un événement au Sénat à l’occasion des 100 ans de l’UGAG, j’ai accepté avec plaisir d’aider mes compatriotes, d’autant que le développement de l’associa- tion a été très lié à Gaston Monnerville, pendant des années. “
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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