UGAG 100 ANS

Georges Patient , sénateur : “Après mon élection au Sénat en 2008, Henriette a souhaité me rencontrer pour me féliciter et me proposer de prendre la tête de la Société des Amis de Gaston Monnerville (SAPGM). Directe et droit au but. C’était Henriette. Elle avait une telle force de conviction, animée d’une passion indéfectible pour ce grand homme, qu’il était difficile de lui refuser… Au soir de sa vie, sur son lit d’hôpital, elle me parlait encore de ses luttes, de la Guyane, m’invitant à continuer le travail entrepris aux côtés de son maître avocat, Gaston Monnerville. Je suis fier aujourd’hui que son combat pour remettre en lumière Gaston Monnerville, se poursui- ve. Il y a eu ses dernières années plusieurs événe- ments, expositions itinérantes, publications sur ce grand homme. 2025 a été déclarée « année Gaston Monnerville » en Guyane et sera ponctuée de nom- breux événements, notamment en direction de notre jeunesse.”

Même respect pour l’ancienne ministre de la Justice, connue pour la loi sur la reconnaissance de l'escla- vage comme crime contre l'humanité (2001), et pour son rôle clé dans l'adoption de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe en France (2013), souvent appelée "loi Taubira", de la part de l’actuelle maire de Cayenne. Sandra Trochimara a suc- cédé à Marie-Laure Phinera-Hort à la mairie de Cayenne, lorsque cette dernière est devenue sénatrice. Elle n’a pas connu directement Henriette Dorion Sébéloué, mais avait entendu parler d’elle et recon- naît l'impact de son action en tant que présidente de l’Union des Guyanais et des Amis de la Guyane (UGAG). J’annonce à Madame le Maire que l’UGAG est née l’année ou a commencé la construction de l’actuel hôtel de ville de Cayenne ; 2025 “coïncidant aussi avec les 190 ans de la municipalisation de Cayenne (1835, par décret colonial), me précise Madame le Maire. Sandra Trochimara : “Mes parents m’ont sensi- bilisée très tôt à certaines figures guyanaises emblématiques. Lorsqu’ils nous emmenaient faire une promenade à la place des Palmistes, il fallait, c'était un rituel, passer devant la statue de Félix Eboué, monter les marches, lui donner la main, tenir sa canne. Ma mère surtout, nous rappelait l'importance de ce grand homme, sa stature ; j'ai appris à le découvrir et je dirais que Félix Eboué est un Guyanais qui me motive enco- re . Tout le monde connaît son discours, “ Jouer le jeu”. Je m'inspire souvent d’extraits pour enri- chir mes textes dans certains domaines d'inter- vention. Lorsque Yvan Chérica était président du Cercle Félix Éboué j’en ai été un moment la secrétaire générale. Ensuite, comment ne pas évoquer Léon Gontrand Damas, parce que j'aime la poésie : à travers ce grand chantre de la négritude, moi, Sandra Trochimara, descendante d'esclaves, je sais combien son œuvre me parle. Justin Catayée, Georges Othily : ce sont aussi des figures qui m'inspirent. J'ai appris à découvrir Gaston Monnerville à travers Rodolphe Alexandre : au-delà de l’homme politique, j'apprécie l'historien ;

Page 14 : Vœux de bonne année de Michel Mignot, Directeur du Centre Spatial Guyanais, à l’UGAG, en 1998 ; Michel Mignot et son hôte, Henriette Dorion Sébéloué, au salon du Bourget. En dessous : Invitation de l’UGAG à la fête de Cayenne, 1988. Page 15, en haut : le nouveau logo de l’UGAG. En-dessous : Invitation à la remise du Prix Grand Siècle 1984 (champagne Laurent Perrier). Ci-dessous : Vœux pour la nouvelle année 1997. Page 16 : La Presse de Guyane du 12 novembre 1991, annonçant le décès de Gaston Monnerville.

Marie-Laure Phinéra-Horth souligne les dynamiques politiques et culturelles guyanaises sous l’influence de figures féminines, et la sous-représentation, le manque de reconnaissance des femmes en poli- tique. Les personnalités qui l’ont marquée sont Eugénie Éboué-Tell, l’épouse de Félix Eboué, née le 23 novembre 1891 à Cayenne, qui fut une figure politique et résistante française. Elle fut élue dépu- tée de la Guadeloupe aux deux Assemblées natio- nales constituantes en 1945 et 1946 puis siégea au Conseil de la République (ancêtre du Sénat) de 1946 à 1952, représentant la Guadeloupe. Elle milita inlassablement pour l'égalité des droits entre les territoires d'outre-mer et la métropole, notamment en matière de sécurité sociale et de conditions de travail et œuvra pour l'amélioration des droits des femmes et des enfants dans les départements d'outre-mer. Bien qu’ayant été sa rivale politique, elle admire aussi Christiane Taubira, connue pour son éloquence, sa culture littéraire et son engage- ment en faveur de la justice sociale, des droits de l'homme et de la lutte contre les discriminations.

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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E

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