nous fêtons Monnerville grâce à lui, cette année en Guyane, et grâce à La Société des Amis du Président Gaston Monnerville, portée par Monsieur le sénateur Patient.” Rodolphe ALexandre : “Lorsqu’on parle de Gaston Monnerville dans les milieux indépendentistes, aujourd’hui, on nous voit d'un très mauvais oeil. Nous essayons de faire comprendre que ce n’est pas fondamentalement l’idéologie de Gaston Monnerville qui nous intéresse. Gaston Monnerville, c'est l'hom- me de la méritocratie. Le petit Gaston vit loin de ses parents, dès l’adolescence. Il a une scolarité brillante. A 22 ans, il est déjà avocat. On voit dans l’exemple de Gaston Monnerville l'as- censeur social de la République à cette époque, et comment dire ?… Il est vrai qu'aujourd'hui, sans une bonne connaissance du contexte historique, la perception est complètement diffé-
C’est grâce au travail d'Henriette, qui tout doucement, avec un grand savoir-faire m'a amené à m'intéresser davantage à Gaston Monnerville, à découvrir ce grand homme. J’ai quelque part réparé une injustice, je faisais partie de ceux qui le considé- raient comme un “nègre blanc”. Lorsqu'il y a eu le vote pour la départementalisation, il faut entendre ses interviews, il allait quand même très loin, et il ne faut pas oublier qu'il était le pré- sident de la commission, Aimé Césaire n'était que le rapporteur. Donc vous voyez, tout le monde loue, à juste titre d'ailleurs, Aimé Césaire pour la départementalisation des Outre-mer mais il faut garder en mémoire que Gaston Monnerville en était le président. Lorsqu’on évoque son opposition au Général de Gaulle, peu de gens savent que Gaston Monnerville avait fini par se rallier au suffrage universel pour désigner le Président de la République. Il expliquait clairement qu'il ne pouvait pas, en tant que consti- tutionnaliste, comprendre que quelqu'un qui a été élu au suffra- ge universel, avec le pouvoir que peut donner le suffrage univer- sel, puisse remettre en cause une instance qui elle-même était l'émanation du suffrage universel.” En revanche, la dissolution possible de l’Assemblée Nationale par le Président de la République, Monnerville y était farouchement opposé ! C’était quelque chose de fondamental, et qui se trouve au cœur de nos débats politiques actuels. Aujourd’hui, l’UGAG poursuit activement sa mission en mettant en avant la culture guyanaise et en renforçant la cohésion entre ses membres. Elle participe à divers événements culturels, conférences concernant Gaston Monnerville, colloques, cérémo- nies commémoratives en hommage à l’Abbé Grégoire, Victor Schoelcher et Félix Éboué au Panthéon, elle célèbre chaque année la Fête de Cayenne à Paris et organise des actions inter- générationnelles pour le maintien des liens entre les Guyanais vivant en métropole. L’histoire de l’UGAG est celle d’une association qui a su traver- ser un siècle en s’adaptant aux évolutions de la société tout en restant fidèle à ses principes fondateurs. Grâce à l’engagement de générations de Guyanais et d’amis de la Guyane, elle conti- nue de jouer un rôle important en France, assurant la transmis- sion de l’identité guyanaise et défendant ses valeurs de solida- rité et de mémoire. En célébrant son centenaire en 2025, l’UGAG prouve qu’elle demeure un acteur incontournable de la diaspora guyanaise, et son identité visuelle fait peau neuve. Son nouveau logo représente un arbre d’amazonie stylisé , dont une feuille intègre le drapeau guyanais. Ses racines bleues et orangées reprennent les couleurs de l’eau, symbole de vie, et de la terre de latérite, symbole de l’ouverture de nouveaux che- mins, de nouveaux horizons. UGAG est écrit en vert, couleur de l’espoir et de l’Amazonie, dans un échange d’énergies entre le sol et l’espace.
rente. C’est un homme d'engagement, de conviction, de déter- mination. D'ailleurs, il était très porté sur le stoïcisme. Donc, ce n'est pas quelqu'un qui serait venu pleurer devant vous. Il a subi les humiliations liées à la couleur de sa peau. Il n’en a guère parlé. Il a su résister. Lorsque De Gaulle sera malade pendant un mois, on va lui cacher qu’il est hospitalisé, alors que la Constitution aurait dû lui donner les pleins pouvoirs, l'intérim.” Michel Arab, qui tenait une galerie d’art à Paris, a connu Henriette Dorion-Sébéloué, alors qu’il préparait une exposition avec la ville de Paris, sur l'Amazonie, la déforestation : il avait besoin d’entrer en contact avec des artistes guyanais. Ayant sol- licité la Délégation Générale à l’Outre-mer de la Ville de Paris, incapable de satisfaire sa demande, celle-ci lui avait communi- qué les coordonnées d’Henriette. C’est le début d’une longue histoire d’amitié. Michel Arab : “Les années suivantes se sont centrées autour de l’UGAG, Henriette m'avait sollicité pour accueillir dans ma gale- rie des initiatives de l’Association des Guyanais et des Amis de la Guyane, qui était indissociable de la pensée de Gaston Monnerville. En 2015, à sa demande, j'ai monté une exposition sur Monnerville, qui existe d’ailleurs toujours et continue à tourner. Elle a fait de moi l'un des commissaires d'expositions les plus titrés de France, ayant été vue par plus de 400 000 personnes !
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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