Photo page 23 : Philippe Martial pose devant un
meuble à l’antique en placage acajou, fabriqué par l’ébéniste Charles Morel (Bibliothèque et Archives du Sénat), qui sert d’écrin à La Description de l’Egypte , un ouvrage en dix volumes, fruit des travaux des 167 savants et artistes ayant participé à la campagne d’Egypte (1798-1801) Page 24 : au Sénat. Page 25, en haut : photo dédi- cacée par Gaston Monnerville : “A Philippe Martial, En souve- nir d’une demeure historique qu’il a beaucoup fréquentée, et en toute affection.” Ci-dessous : Gaston Monner- ville et Philippe Martial.
1946 : était-ce pour Gaston Monnerville le seul moyen envisageable à l'époque d'émanciper les anciennes colonies ou était-ce pour lui la seule manière d’établir des liens durables avec la France ? Philippe Martial : Monnerville distinguait “les quatre vieilles” (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion) qui devaient être totalement assimilées : ses habitants étaient pour lui des Français à part entière. En revanche, il pensait à une sorte d'émancipation pour toutes les autres colonies, qui garderaient un lien pri- vilégié avec la France.
Jean-Emmanuel Hay : Quel genre d’homme était Gaston Monnerville ?
Philippe Martial : Monnerville considérait que les hus- sards noirs de Jules Ferry (selon l’expression de Charles Péguy) devaient offrir l’accès à la culture fran- çaise au plus grand nombre, dont les habitants de l’Outre-Mer. Ayant eu cette chance, enfant, il s'intéres- sait à la musique, au chant. Mon père et Monnerville allaient à l’opéra de Toulouse. Monnerville jouait de la flute traversière. C’était un homme extrêmement cul-
tivé dans tous les domaines, fait rare chez un homme politique. Monnerville a été la personne la plus cultivée que j'ai côtoyée dans ma vie; davantage que Maurice Schumann, que j’ai bien connu, aussi.
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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