En 1917, il est mobilisé et sera démobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale. Dès lors, il s’engage en politique dans le milieu socialiste, en journaliste de gauche qu’il est (La dépêche, la République, le midi- socialiste) et s’engage dans la défense des droits de l’homme où il prend position du côté des républicains durant la guerre d’Espagne. De retour en Guyane après la Seconde Guerre mon- diale et fort de son expérience militante, René Jadfard fonde en 1946 la « Renaissance Guyanaise » mouve- ment politique de gauche porté par le journal « Temps Nouveaux ». Cette même année, candidat aux élec- tions législatives avec comme suppléant Léon Gontran Damas. Ses thèmes principaux et fédérateurs sont : « Le développement économique de la Guyane, la défense des petites communes et des ruraux qui vivent de leurs abbatis… » Il remporte l’élection le 10 novembre 1946 face à Gaston Monnerville. Arrivé à l’assemblée nationale, René Jadfard intervient sur tous les fronts, deman- dant une retraite pour les travailleurs guyanais, la création d’une caisse d’assurance maladie et la mise en place d’un système de sécurité sociale, le réajuste- ment du prix de l’or et la création d’un laboratoire de tirage et de lingotage de l’or. L’écrivain qu’il est continue à publier des romans poli- ciers et d’aventures en plus de ses poèmes. Malheureusement, au sommet de tous ses combats et jouissant d’une grande popularité, René Jadfard est frappé par la mort le 8 novembre 1947, lors d’un mys- térieux accident d’hydravion dans les eaux du fleuve Sinnamary. Les trois autres passagers, dont le préfet Vignon, sont rescapés. Que reste-t-il de ce passage furtif dans la vie publique de René Jadfard ? Un Député, un journaliste pamphlé- taire, un écrivain inspiré par la Guyane dont l’œuvre a marqué la mémoire de plusieurs générations de guya- nais. Parmi ses ouvrages, citons : Les dieux de bronze , 1928 ; Le cantique aux ténèbres , 1930 ; L’assassin joue et perd, 1931 ; Nuits de cachiri , 1946.” Antoine Karam évoque Félix Eboué : “Il nait à Cayen- ne le 26 décembre 1884 d’une famille de nouveaux esclaves affranchis originaire de Roura et dont le père, Attiré par la forêt et ses secrets, le jeune René Jadfard forge son état d’esprit dans une “Amazonie authentique et subli- mée”.
orpailleur, décède alors qu’il n’a que 13 ans. Son parcours scolaire est brillant, il le poursuivra à Bordeaux, au Lycée Montaigne. C’est aussi un sportif accompli qui partage ses activités entre football et rugby. Après le baccalauréat, il s’inscrit à des études de droit. Ayant eu sa licence, l’élève administrateur- adjoint qu’il devient est affecté en Afrique Équatoriale française, puis à Madagascar et à Oubangui-Chari. Administrateur chef en 1930, il profite de ses congés pour retrouver sa famille et ses amis en Guyane. Parmi ceux-ci, un certain René Maran, Prix Goncourt de littérature en 1921. Nommé secrétaire général en Martinique, en 1933, il est élevé au rang de gouver- neur et s’installe en Guadeloupe en 1936, devenant ainsi le premier noir à accéder à un rang aussi élevé.
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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