quinzaine de personnalités issues de divers milieux (médecins, avocats, ingénieurs, industriels, dentistes et fonctionnaires, dont plusieurs décorés de la Légion d’honneur), officialisent la créa- tion de l’association. Elle est déclarée à la Préfecture de Police le 25 avril 1925 et marque sa première manifestation publique le 16 mai 1925 à l’Hôtel des Ingénieurs Civils. La même année, elle organise son premier banquet le 29 octobre et un grand bal le 22 décembre, affirmant ainsi sa volonté d’exister sur la scène pari- sienne. En cette fin d’année 1925, Gaston Monnerville rejoint le comité de l’UGAG. Dès sa fondation, l’UGAG se fixe plusieurs objectifs majeurs, comme apporter une aide aux anciens combattants et aux malades, renforcer les liens de solidarité entre Guyanais vivant en métropole, redorer l’image de la Guyane, ternie par l’héritage du bagne colonial. Grâce à la notoriété de ses membres et à leur influence sociale et politique, l’UGAG s’impose rapidement comme un espace de représentation pour la communauté guyanaise en France métro- politaine. Dans les années 1930, l’association évolue en intégrant de nou- velles structures : en 1932, elle donne naissance à l’Union des Étudiants Guyanais (U.E.G.) et en 1933, elle adhère à la "Province de Paris". En 1934, le gouverneur Juvanon succède au président Lejeune et dirige l’association jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, moment où le gouverneur Merwart prend la relève. Pendant la guerre, l’UGAG. entre en sommeil administra- tif, mais poursuit ses activités d’entraide. Elle distribue des aides aux anciens combattants, aux prisonniers coloniaux, aux étudiants guyanais et aux institutions de santé en Guyane.
Lorsque je me suis retrouvé face aux archives de l’UGAG, j’ai eu du mal à cacher ma déception : cent ans d’Histoire étaient entre mes mains, mais rares furent les éléments exploitables. L’iconographie, en particulier, était presque inexistante. De nom- breuses interviews des membres les plus anciens de l’association furent nécessaires. Souvent l’on m’a dit : “Je vais essayer de me souvenir, c’était il y a bien longtemps”, tant il est vrai que l’âge d’or de l’Union des Guyanais et des Amis de la Guyane est lié à deux personnalités importantes : l’un, Gaston Monnerville, qui fut pendant plus de vingt ans la seconde personne la plus influente de l’Etat français, est décédé en 1981. L’autre, qui a dirigé l’association d’une main de fer des années 80 à son décès, en 2021, était Henriette Dorion-Sébéloué. Nous essaierons, à tra- vers les témoignages d’apporter une lumière nouvelle sur l’UGAG, à l’occasion de ce siècle écoulé et pour cet anniversaire tout particulier. Lors de la présentation des voeux de l’UGAG pour 2025, Georges Lewest, ancien trésorier de l’association, en a tracé les grandes lignes, que nous reprenons pour cette introduction. Il a joué un rôle clé dans la relance et la dynamisation de l’UGAG aux côtés de Henriette Dorion-Sébéloué. Ensemble, ils ont œuvré à redon- ner à l’association une place centrale parmi les organisations antillo-guyanaises en France. Elle naît sous l’impulsion d’anciens combattants guyanais éta- blis en France pour des raisons professionnelles ou familiales. Ces hommes, messieurs Benjamin, Thémire, Dufougère, Hérard et Médan, se retrouvent régulièrement pour échanger sur la situation de la Guyane, colonie française alors associée au bagne, et pour resserrer les liens de solidarité entre eux. Sous la présidence d’Eugène Lautier, député de la Guyane, une L’Union des Guyanais et Amis de la Guyane est fondée le 1er mars 1925, soit sept ans après la Première Guerre Mondiale.
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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